Réalisation
Datant de 2007, la série Darker than Black n'a pas encore à souffrir des affres du temps, grâce à une réalisation de très bonne facture. La narration se veut certes classique, mais efficace, portées des séquences d'enquête assez riches (mais parfois un peu molassonnes) qui aboutissent généralement à un climax d'action soutenu sans être trop dynamité. Au niveau des graphismes, alors que la thématique pouvait laisser présager d'une palette assez ternes, les couleurs sont étonnamment variées et vives. Il en ressort un éventail important entre les séquences de jour, plutôt réalistes, et les scènes d'action/infiltration se déroulant souvent de nuit, plus enclines aux jeux de contraste et de luminosité. Les effets spéciaux sont quant à eux plutôt bien intégrés.
Du côté du chara-design, les personnages conçus par Yuji Iwahara sont immédiatement identifiables et correspondent bien à la « fonction » de chaque personnage. Toutefois, le mangaka sera tombé dans certains stéréotypes : on retrouve ainsi un héros brun taciturne, et opposition avec son rival blond au costume clair, ou encore le design de Yin et ses cheveux clairs, la ramenant au travers iconique de Rei Ayanami.
Pour les musiques, Yoko Kanno a développé une palette oscillant entre le smooth jazz et un rock plus aggressif, avec quelques sonorités electro pour faire entrer ses compositions dans cet univers d'anticipation urbaine. Sans compter de thèmes inoublables, la bande-son contribue aisément à l'ambiance de la série. Cette première saison compte en outre deux openings : Howling, par le groupe Abingdon School, est un thème metal qui plonge la série dans un monde assez sombre ; Kakusei Heroism – The Hero Without a name, par An Cafe, est quant à lui plus pop et plus péchu, instillant le rythme de la dernière ligne droite de l'intrigue. Du côté des endings, Tsukiakari de Rie Fu est une ballade sonnant comme une berceuse apaisante, et Dreams de High and Mighty Color apparaît comme un slow un brin mélancolique, rappelant les tourments passé que notre héros doit affronter.
Conclusion
Derrière un titre laissant envisager une œuvre sombre et tourmentée, Darker than Black est donc une œuvre plus polymorphe, qui emprunte autant aux récits d'espionnage qu'à l'anticipation, aux récits de super-héros et aux polars. Il en ressort un univers hybride, qui saura contenter les amateurs d'univers dystopiques, d'action surnaturelle ou de récits d'enquêtes hard-boiled.
Mais derrière toutes ces facettes, l'oeuvre de Tensai Okamura a pour thématique centrale le repli du soi, et l'enfermement dans une routine qui nous éloigne de nos semblables. Que ce soit à cause d'erreurs passés, de secrets bien enfouis ou d'une dévotion dévorante, chaque protagoniste cache ses véritables sentiments derrière un masque, le tout étant d'en distinguer les fêlures. Et en des temps de plus en plus sombres, il est grand temps de s'ouvrir à nouveau aux autres, et de faire tomber les entraves qui retiennent nos émotions.
Mise en ligne le 20/11/2015.
Dossier réalisé par Tianjun
© BONES · MBS · TENSAI OKAMURA
De saqura [4244 Pts], le 23 Mai 2016 à 19h04
sa aller bien
De Nomura [480 Pts], le 02 Décembre 2015 à 00h29
Je trouve que c'est un bon dossier sur une bonne série ^~^ (j'ai bien accroché à l'univers) te j'aimerais tellement qu'ils répondent à toutes les questions encores en suspend dans une nouvelle saison ou manga...