Complément affectif - Actualité manga
Dossier manga - Complément affectif

Les femmes: des hommes comme les autres ?

 
« Plus la situation est embarrassante, plus il faut s’excuser. » Melle Fujii est une adepte de la courbette de politesse. Elle ne manque pour aucune raison de s’excuser, mille et une fois s’il le faut. Le principal est de ne pas craquer, de garder le sourire, et surtout, de s’excuser encore et encore, afin que le client se calme le plus possible. Tous ces codes, cette courtoisie à foison, Melle Fujii en use jusqu’à épuisement. Cela fait d’elle une femme agréable à avoir en face de soi pour un homme en colère, un client condescendant qui a sans doute besoin de l’inclination de l’autre pour se sentir encore plus important. Les problèmes que Melle Fujii doit dénouer nous nouent l’estomac. Le temps s’accélère, la jeune femme court droit devant elle, décider à mettre un terme à tout un brouhaha incompréhensible, et nuisible à son projet. Notre héroïne enfile sa cape, et vole jusqu’à trouver des solutions. Travailler, sacrifier ses nuits, s’excuser au passage, puis recommencer le tout car le décor ne plaît plus, l’acteur fait un caprice, et le client est furieux. Se baisser, encore et encore, jusqu’à en avoir le front sur le sol. Melle Fujii pense parfois que son travail est peut-être ridicule aux yeux de certains, mais pour elle, baisser la tête l’aide s’accomplir en tant que femme.
Un homme doit être viril, et sa simple présence au travail fait de lui ce qu’il est. Il est respecté, et n’a pas réellement besoin de faire des efforts pour être vu comme un homme. La femme, elle, soit se maquiller, être soignée et jolie, elle doit porter des bijoux afin d’être considérée comme une femme. Mais toute cette mascarade n’est qu’artifices, qui prennent du temps, de la patience et demande des efforts supplémentaires. Puis, une femme doit être ni trop franche, ni trop effacée. Elle est obligée de trouver par elle-même un juste milieu, de se faire une petite réputation au sein de la société, de se donner un nom sympathique, mais pas trop tout de même ! Elle sourit, mais doit rester sérieuse. Rit aux plaisanteries des hommes, en prenant garde à ne pas en faire trop, car un seul dérapage peut lui être fatale. Être femme n’est-il pas déjà un métier ? Melle Fujii relance sans cesse cette question, en abordant les efforts incessants qu’elle doit faire pour se faire respecter en tant que femme au travail. Une femme n’a pas d’imagination ! Elle n’est pas capable de réfléchir, d’avoir un poste à responsabilité ! Melle Fujii, si. Elle défit malgré elle les hommes, qui au fil du temps, deviennent ses disciples. La reine expose ses idées, convoque son assemblée, afin de leur faire part d’un projet à accomplir tous ensemble. Mais la jeune femme garde les pieds sur terre. C’est sans s’en rendre compte qu’elle gagne la confiance de chacun, l’estime des uns et des autres, le respect. Elle qui admirait les anciennes, pleines de vivacité, de créativité, d’un tempérament de feu et si femmes à la fois… le devient à son tour. Mari Okazaki sensibilise un maximum le lecteur à ce fossé creusé entre les hommes et les femmes, dans le monde du travail. Les efforts des dernières ne sont pas toujours récompensés, pourtant, parfois bien plus gros que ceux des premiers. Les femmes doivent se masculiniser ni trop, ni trop peu, afin de se fondre dans ce milieu d’hommes, de coloniser les bureaux. Elles doivent être aussi compétentes, aussi fortes que ces hommes viriles et sans peur.
   
Malgré un esprit de compétition, la solidarité féminine est de plus en plus présente. Melle Fujii suscite la jalousie, mais c’est l’admiration et le respect qu’elle laisse à ses collègues, à chacun de ses passages. Alors que Madame Tanaka se présentait à elle comme sa rivale numéro un, elle est aussi sa meilleure alliée. Quelle équipe de choque ! Un écrasement de pied vicieux pour un regard mal placé, mais un travail bien fait pour un projet qui promet d’aboutir. Les deux femmes se battent, silencieusement. Cette rage dégage du positif. Elle est extériorisée par les efforts fournis pour la réussite. Rester soudé est finalement la meilleure des choses que les femmes doivent faire pour atteindre leur but.
Yugi devient très vite la confidente de Melle Fujii. L’employée si dévouée a toujours le temps pour ruminer d’interminables questions. Elle doute sans mesure, et en fait part malgré elle à Yugi, qui boit ses paroles, et trouve toujours une réponse à ses interrogations. Cette dernière, elle, se laisse porter, et n’oblige jamais sa collègue à se confier lorsque celle-ci n’en pas l’intention, ou tout simplement, pas envie. La solitude ronge Melle Fujii. Elle qui est seule dans son appartement, ne pense qu’à une chose : les caresses d’un homme. L’amour est pour elle une force, un moyen de se revigorer pour se remettre d’aplomb, et recommencer une semaine de folie. L’amour est bénéfique à Melle Fujii, seulement lorsqu’il est dans la réussite. En situation d’échec, il devient un fardeau dont il est très difficile à se débarrasser. Elle y pense au travail, perd son temps, et se sent encore plus mal à l’aise. Malgré son total dévouement à l’agence, Melle Fujii sait également se donner à celui qu’elle aime. On déguste les cours moments où elle embrasse, enlace, et fait l’amour avec l’élu de son cœur. Lorsqu’elle trouve chaussure à son pied, la jeune femme jongle entre le bureau et son appartement brûlant.
   
   
   
    

SUPPLI©MARI OKAZAKI 2004/SHODENSHA Publishing Co., Ltd.

Commentaires

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manga78

De manga78 [2146 Pts], le 02 Octobre 2010 à 12h59

Comme jojo, très bon dossier qui donne envie de lire ce manga. Ayant deja lu 12 mois et Effleurer le ciel, je vais m'y lancer sans tarder ^_^

jojo81

De jojo81 [7203 Pts], le 01 Octobre 2010 à 12h05

Excellent dossier qui me donne encore plus envie de commencer ce manga. Peut être commencerai-je Déclic amoureux ou Bx avant de m'y lancer.

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