Chiisakobé - Actualité manga
Dossier manga - Chiisakobé

Une œuvre non dénuée d’humour


Malgré les sujets sérieux dont il traite, ce manga est ponctué de scènes humoristiques parfois grotesques qui permettent de détendre l’atmosphère tout au long du manga. Nous retrouvons Shigeji dans une tenue hilarante quand il va « faire du sport » ou encore lorsque sont présentées des scènes relatives à son voyage. C’est encore le cas lorsque chaque personnage porte un t-shirt kitch, quand Ritsu a des crampes à la suite d’une discussion très sérieuse ou encore lorsqu’elle enfile un masque de plongée pour couper les oignons. 





Graphismes


Chiisakobé est avant tout un manga contemplatif. Ainsi, les graphismes ont, dans cette œuvre, un rôle crucial. Le trait y est épuré, les fonds souvent monochromes et pourtant, de façon tout-à-fait paradoxale, les planches fourmillent de détails : les outils de Shigeji, les bentô reflétant les sentiments de Ritsu, les tâches ménagères qu’elle réalise assidûment, les différents  vêtements des personnages, les éléments futiles de l’existence sont effectivement représentés. Quand les mots ne suffisent plus, alors que le silence règne, l’image prend le relai. Lorsque Ritsu se sent triste à cause du fait que Shigeji ne souhaite pas organiser de cérémonie funéraire pour ses parents, elle livre son ressenti à ce dernier au travers de la fenêtre coulissante. Les ombres chinoises s’affrontent alors, pour offrir un moment plein de pudeur faisant ressentir toute l’intensité de la scène aux lecteurs. Car, c’est cela qui caractérise Chiisakobé : la retenue. Un autre instant marquant est celui où un personnage apprend à Ritsu le mariage de Shigeji avec Yûko alors qu’elle est au supermarché. Minetarô Mochizuki la représente alors en plein air, soumise à une rafale de vent comme pour représenter la violence du choc qu’elle ressent à ces mots. C’est un véritable cataclysme qu’elle subit nous faisant comprendre les sentiments qu’elle éprouve pour Shigeji.





Cela se retrouve également dans la gestuelle des personnages. En effet, à plusieurs reprises, ceux-ci serrent le poing comme pour manifester leur colère en silence. C’est le cas lorsque Shigeji est furieux alors que d’autres personnages s’en prennent à Ritsu. Quant-à cette dernière, elle fronce les sourcils quand elle est préoccupée.  Aussi, l’auteur utilise de façon récurrente la représentation des chaussures des personnages. Lorsque les services sociaux se présentent à Ritsu : une armée de chaussures strictes font face à ses pieds-nus dans des chaussures très légères. Elle se retrouve seule contre tous. Lorsque Kikuji éprouve de la jalousie envers Shigeji, seul homme « proche » de Ritsu, il dissimule ses chaussures de travail. Aussi, pour faire un parallèle entre le Shigeji d’aujourd’hui qui travaille et celui d’avant qui étudiait, le mangaka oppose ses chaussures propres d’antan à ses chaussures tâchées par les travaux sur les chantiers. Celles-ci s’adaptent en fonction du lieu où se rend Shigeji : pour des actes administratifs, il enfile ses Richelieu tandis que pour aller travailler, il se chausse de baskets. De plus, lorsque Ritsu part à la recherche des enfants qui ont fugué, le lecteur comprend immédiatement l’ampleur de son inquiétude lorsqu’elle est présentée avec des chaussures dépareillées.

Tous ces éléments donnent un grand réalisme à l’œuvre permettant au lecteur d’y être immergé pleinement.



  
  
  


© 2013 Minetaro MOCHIZUKI, Shugoro YAMAMOTO All rights reserved.

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