Ces mangas qui font du bien – Partie 2 - Actualité manga
Dossier manga - Ces mangas qui font du bien – Partie 2

La nature et ses mystères


Se rapprocher de la nature est un élément essentiel au sein de ce genre de manga, et ce n’est pas un passage obligatoire pour les humains seulement. C’est le cas de Makoto, la protagoniste de Flying Witch, qui quitte Tokyo pour rejoindre ses cousins à la campagne, dans le nord-est du Japon. Et comme le titre du manga de Chihiro Ishizuka l’indique, la jeune fille a la particularité d’être une sorcière. Non seulement elle va découvrir la vie rurale, mais également un folklore fantastique qui lui est propre. Le folklore, c’est justement ce qui est au centre de récits fantastiques se déroulant dans les paysages ruraux du Japon, dont Spiritual Princess est sans doute l’un des exemples les plus délicieux. On peut également mentionner des œuvres peut-être moins mignonnes que Flying Witch, mais certainement pas moins envoutantes ou moins poétiques, comme Le pacte des Yôkaï et Mushishi. Deux merveilleux mangas qui nous plongent au cœur d’énigmes fantastiques mais surtout au plus proche de la vie de personnes vivant loin du monde moderne. À travers cela, les autrices mettent l’accent sur la beauté de notre monde, l’importance de se rapprocher de la nature et la capacité à imaginer, et donc à s’émerveiller.


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Emanon.


Le monde justement, c’est ce avec quoi erre Emanon dans la saga de mangas éponyme de Kenji Tsuruta, adaptée des romans de Shinji Kajio. Dans cette série, on suit une femme qui porte la mémoire de la planète, qui se souvient de tout. Si sa narration interne est propice à l’introspection, les nombreux non-dits le sont à la contemplation. Emanon est en effet une série qui prend son temps, où l’on profite de chaque instant, des rencontres et de la nature. Maître du vagabondage comme il nous l’a montré dans Forget me not ou encore L’île errante, Kenji Tsuruta fait d’Emanon un incontournable du Mono no aware, à mi-chemin entre le fantastique et la science-fiction.



Loin de Neo-Tokyo


Quand on pense à la science-fiction japonaise, des images d’Akira et son Neo-Tokyo nous viennent immédiatement en tête. La capitale en ruine après une explosion, sa jeunesse délaissée, ses courses poursuites dans les rues, le contrôle de l’armée qui se ressent à chaque recoin. Mais certains s’éloignent de cet imaginaire urbain pour proposer autre chose. C’est le cas de Hitoshi Ashinano qui place son manga Escale à Yokohama dans un futur où l’humanité s’est réduite. Le récit prend place près de Yokohama, dans un café où Alpha attend le retour du propriétaire. L’originalité de cette femme est qu’elle est un robot. À bien y regarder Escale à Yokohama ressemble davantage à un retour dans le passé qu’à un manga futuriste de science-fiction. Cela se ressent à travers son univers rural mais aussi par le biais des thèmes abordés, comme la nostalgie ou encore le plaisir de faire les choses soi-même. Même Alpha ne ressemble pas à un robot, on dirait une humaine, et parfois même une créature mystique. C’est dans cette ambiance calme et reposante que l’auteur transmet sa philosophie de vie, il nous apprend à regarder le monde autrement à travers les petites aventures que vit Alpha, toutes autant sujettes à la contemplation qu’à la réflexion.


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Escale à Yokohama.


Cette démarche, Kozue Amano la fait également dans son manga Aria, à ceci près qu’elle délocalise l’action sur une autre planète, Aqua. La vie sur Terre étant devenue trop automatisée, la jeune Akari débarque sur Aqua, dans la ville de Neo-Venezia, afin de devenir une ondine, femme guidant les gens dans des barques à travers les ruelles inondées de la citée inspirée de Venise. Elle débute une nouvelle vie, un nouvel apprentissage et va se faire des amis, découvrir les mystères des environs, une nouvelle façon de vivre et de percevoir le monde. Autant de sujets qui sont partagés avec le lecteur qui saura être touché en plein cœur par les découvertes d’Akari. C’est d’autant plus le cas que Kozue Amano maitrise à la perfection son sujet et sa narration. Bien que son manga soit calme et contemplatif, elle fait toujours monter une sorte de tension tenant en haleine avant de nous envoyer le bouquet final en pleine figure, souvent une double-page merveilleuse montrant la beauté du monde imaginaire auquel elle a donné naissance. L’effet marche à la perfection, difficile de pas être époustouflé devant de si belles scènes d’émerveillement.


Si Aria et Escale à Yokohama sont les plus beaux représentants de l’Iyashikei, il est nécessaire d’affirmer que ce genre est intimement lié à la science-fiction. Après tout, on en trouvait des éléments dans certains mangas de Leiji Matsumoto, et surtout Galaxy Express 999, où Tetsuro fuit la Terre, au cœur de laquelle tout est devenu automatisé, afin d’obtenir un corps d’androïde gratuitement. À travers son périple dans les étoiles en compagnie de Maetel, il vit de nombreuses aventures faisant de lui un homme. Non sans contemplation et poésie, Leiji Matsumoto saupoudre chaque escale d’une morale sur l’humanité, des paroles souvent touchantes nous invitant à revoir notre façon d’appréhender le monde. Les excellents mangas de science-fiction ne manquent donc pas, on peut par exemple mentionner La cité Saturne dans lequel on suit un laveur de vitres ou encore le périple de Girls' Last Tour nous en mettant plein la vue avec ses décors extraordinaires. Si la science-fiction nous offre de si belles œuvres contemplatives, c’est aussi parce que le genre est propice à l’évasion et la rêverie. Il permet également de donner l’espoir qu’un nouveau départ est possible pour l’humanité, loin de la modernisation à outrance de la société et plus proche de la nature, comme si elle avait besoin d’un reboot à travers une apocalypse ou la découverte d’une nouvelle planète habitable pour repartir sur des bons rails.

  



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