Black Torch - Actualité manga
Dossier manga - Black Torch

Baston, ninjas et monde contemporain


Pour sa première série, à savoir Black Torch, Tsuyoshi Takaki a choisi un cadre contemporain mais très japonais, un sujet qui ne pourrait pas être traité dans une géographie plus internationale. Le mangaka veut faire un shônen de baston et d'action, sur des concepts surnaturels et en jouant sur une mécanique précise... C'est pourquoi il s'oriente vers les Mononoke, qu'on peut interpréter comme des Ayakashi ou des Yokai, selon les dires de l'auteur.

La formule semble bien trouver, et opposer ces entités mystiques à des protagonistes issus de clans de ninjas ou d'onmitsu (des ninjas agissant à l'époque pour le shogunat) avait du sens, sur le plan folklorique. Il faut dire que des succès comme Naruto pour les ninjas ou Twin Star Exorcists/Blue Exorcist pour les exorcistes confortait sûrement les éditions Shûeisha sur la voie à prendre, pour la première série d'un jeune auteur qui souhaiterait plaire à un lectorat friand de shônen.

Sur cinq tomes, c'est donc la confrontation entre une poignée de héros, les membres de l'unité Black Torch, et des Mononoke néfastes que nous suivons. L'auteur prend pourtant le parti de ne pas se limiter à un déroulement linéaire, ce qui a lieu dans beaucoup de débuts d’œuvres du genre, mais de rapidement se plonger dans le bain en introduisant ses personnages phares, des rivaux, un antagoniste, et surtout différents points d'intrigues qui permettront de créer plusieurs enjeux pour les personnages principaux du récit. La recette semble idéale, et c'est ce qui permet sans nuls doutes à Black Torch de se montrer efficace dès les premières pages. Tsuyoshi Takaki va à l'essentiel tout en contant plusieurs histoires, et ne dessine pas de l'action pour de l'action. On sent une véritable volonté narrative derrière ses planches, ce qui ne suffira malheureusement pas à porter Black Torch au sommet, mais nous reviendrons sur ce point ultérieurement.


Les mécaniques du récit ont portant été visitées et revisitées par bon nombre de titres, dont nous nous sommes contentés de citer quelques noms seulement quelques lignes plus tôt. Il fallait alors un petit ingrédient supplémentaire, un élément de scénario, voire un concept esthétique pour permettre à son histoire de sortir du lot. Cet atout, il est d'origine féline, un peu ronchon mais sacrément attachant : il s'agit de Rago. Mononoke surpuissant qui sera hébergé en Jiro, protagoniste de l’œuvre, le chat noir parvient à établir le juste milieu entre un matou mignon à souhait, et une créature mystique élégante et qui inspirerait autant la crainte que l'attirance du lecteur. Une balance idéale pour permettre à Black Torch de ne pas tomber dans le piège du manga de chats tout mignon. La recette a un effet assez immédiat, les premiers visuels promotionnels présentés en France communiquant efficacement sur le style du récit. Évidemment, il y a une histoire derrière Rago, une explication quant au choix de Tsuyoshi Takaki d'amener un chat noir dans sa série. D'une part, le mythe du chat noir existe aussi au Japon. Il inspire une certaine crainte, ce qui peut être associé aux Mononoke qui sont souvent dépeints comme des esprits négatifs et nocifs pour les humains. En ce sens, c'était l'animal parfait pour créer un style qui a du sens, au sein de la série. Il y a évidemment une part de personnel dans tout ça, puisque Tsuyoshi Takaki est trait attiré par le noir, qui permet de dénoter du reste.

Pour une première œuvre, la recette de Black Torch semble bonne, et surtout pertinente. Mais une bonne formule fait-elle une bonne série ? Celle-ci peut-elle se limiter à cinq tomes seulement en dépit de telles bases ? C'est bien ce qui va nous intéresser dans la suite de ce dossier.

BLACK TORCH © 2016 by Tsuyoshi Takaki / SHUEISHA Inc.

Commentaires

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Baby Mojo

De Baby Mojo, le 29 Juillet 2019 à 17h53

Je n'ai jamais trop compris les déceptions sur la fin de Black Torch. Enfin si, mais quand on s'intéresse à la génèse du titre, ça n'a rien d'étonnant que la série ne fasse que 5 tomes. Surtout que la fin est tout à fait honorable, et respecte le lecteur à mon sens.

Tout jeune auteur dont c'est la première série, il ne fallait pas s'attendre à ce que celle-ci soit longue (même s'il doit y avoir des antécédents d'auteurs de nekketsu qui cartonnent avec leur premier titre, mais je ne les connais pas).

Pour moi, Black Torch était un test. On sent bien que ça aurait pu être plus long, et les veilletés de l'auteur allait dans ce sens. Mais en vrai, non merci ?!
Le talent de Tsuyoshi Takaki est indéniable, notamment en terme de dessin. Mais Black Torch c'était chiant Oo
Dans le sens très peu d'originalité ou de surprises. Beaucoup trop classique.

C'est bien mieux qu'il se soit lancé dans une saga, qu'on sent déjà bien plus ambitieuse et maîtrisée (le dossier l'explique bien d'ailleurs). Mais ceci a été permis grâce à l'expérience Black Torch. 

 

Bref, Black Torch c'était bien mignon, mais 5 tomes c'est pas si déconnant. En étant à 100 % honnête, une dizaine aurait été beaucoup mieux oui. Mais ça n'aurait donc pas été beaucou plus long, il ne faut pas se voiler la face.

Maintenant, place à Heart Gear :))

Vraiment hâte de le découvrir plus lui, en espérant que le succès soit au RDV aussi au Japon cette fois !

 

Audrey4588

De Audrey4588 [1222 Pts], le 27 Juillet 2019 à 12h08

Quel dommage qu'il n'y ait pas de réelle fin au manga. L'histoire était prenante et les personnages attachants, sans parler du style graphique de l'auteur que j'ai vraiment beaucoup aimé. Mais du coup, on reste quand même sur quelque chose d'inachevé, et ce n'est malheureusement pas les explications (sous forme de texte) de fin de tome 5 qui nous consolera. Un gâchis vraiment!

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