2. Le Manga en 2010 en France
L'année 2010 est peut-être une année clef dans l'histoire du marché du manga en France. Après avoir connu une croissance exemplaire, les ventes ont fini par se stabiliser, et aujourd'hui, de nombreux facteurs tendent à montrer que la morosité est de mise. Parmi l'avalanche de titres sortis dans l'année, il est bien difficile d'y voir clair ! Le bilan que nous vous proposons va vous présenter les différentes catégories phares de 2010, entre les nouvelles modes et les valeurs qui ne perdent pas de leur intérêt, ainsi qu'une vision à plus ou moins long terme de l'évolution du monde manga en France. En avant !
Tendances 2010
Des genres plus ou moins distincts
Au cours de la première décennie du troisième millénaire, les mangas ont su s'imposer dans le paysage français, en instaurant notamment leurs codes de classification: c'est ainsi qu'en magasin spécialisé peuvent être aujourd'hui affichés les termes "shonen", "seinen", "shojo"... afin d'orienter les lecteurs novices vers des lectures leurs correspondant, en terme d'âge ou de sexe. Cependant, il devient vital de poser des passerelles d'un style à un autre: c'est ainsi que nait une certaine confusion des genres, assumée par quelques éditeurs qui n'hésitent pas à transgresser les cadres établis pour attirer un nouveau public.
Young seinen : la transition de la décennie ?
Les hostilités débutèrent à la fin de l'année 2009, lorsque le jeune éditeur Kazé Manga, décida de frapper un grand coup en révélant le label Shonen Up!, se voulant à la frontière du shonen et du seinen. L'idée provient d'une constatation simple: alors que le shonen règne en maître dans les meilleures ventes françaises, ce style amène toujours, un jour ou l'autre, à une certaine lassitude chez le lecteur.
La collection est donc là pour offrir des titres à l'esprit plus sombre, parfois très sanglants, et souvent portés par une action trépidante et adaptés à un public plus mûr. La transition vers le monde des seinens, aux codes bien différents, pourrait être ainsi facilitée par ces séries hybrides.
Les deux premiers titres présentés au sein de cette collection ont annoncé la couleur, en se basant sur des valeurs sures et explicites: d'un côté, Black Lagoon, réédité après avoir été publié chez l'éditeur Kabuto, et ayant connu un certain succès d'estime; de l'autre, Embalming: une autre histoire de Frankenstein, nouveau titre de Nobuhiro Watsuki, auteur du célèbre Kenshin le vagabond.
Depuis, le label Shonen Up! propose une nouvelle série par mois (souvent issue du mensuel japonais Jump Square) menée à un rythme trimestriel: il fallait bien cela pour imposer ce nouveau style, au risque d'étouffer les lecteurs sous une avalanche de titres.

La maison d'édition Tonkam emboita rapidement le pas, en lançant à son tour la collection Young, qui, comme son nom ne l'indique pas (mais nous y reviendrons), se destine à un public équivalent. Il faut néanmoins apporter deux nuances importantes.
Premièrement, alors que Kazé Manga propose des titres inédits, Tonkam revalorise les grands succès de son catalogue. Nous y retrouvons à présent les célèbres Vagabond et Zetman, des séries de baston, du gunfight et, plus étonnant, du ecchi avec Ma femme est une étudiante.
Il aura fallu attendre juin 2010 pour découvrir deux nouveaux titres: Liar Game, série à suspense basée sur un jeu de dupes, et Wolf Guy, remettant au goût du jour le mythe du loup-garou dans un univers très violent. Deuxièmement, les séries du label ne sont pas des shonens matures, mais bel et bien des seinens. On parlera plus exactement de young seinen, donnant le nom de cette collection. Ce genre à part au Japon regroupe des séries au contenu souvent violent ou érotique, portées par une narration intense et efficace. De nombreux éditeurs ont déjà mis en avant ce style, notamment Ki-oon qui en a fait depuis ses débuts l'un de ses principaux fers de lance, ou de manière plus implicite chez Panini Manga ou Glénat, entre autres. Kana est depuis longtemps sur un contrepied proche de ce que fait Kazé Manga aujourd'hui avec son label Dark.
Au vu du nombres de titres estampillés young seinen (ou "old shonen", pour oser un néologisme) directement ou non, on peut douter du renouveau apporté par ces nouvelles collections.
Les éditeurs espèrent intéresser leurs lecteurs avec des titres de plus en plus matures et sombres, en suivant leur passage à l'âge adulte, afin de les orienter vers les titres les plus matures de leur catalogue. Il est bien difficile de savoir si ce pari sera gagnant à long terme, alors que les nouveautés et les originalités ont bien du mal à s'imposer dans la masse des sorties mensuelles.

Le Vampire majordome au pays des Merveilles
La transgression des genres ne se place pas qu'à la frontière, certes très floue, entre vieux et jeunes. La génération des années 2010 des lecteurs de mangas sera-t-elle composée principalement de... lectrices ? C'est ce que l'on peut se demander en voyant les dernières tendances émergentes depuis quelques temps. Après l'affluence des shojos stéréotypés d'amourettes lycéennes, et la célèbre vague yaoi qu'on ne présente plus, le marché du manga s'est considérablement féminisé. Une passion qui dépasse d'ailleurs les cadres qui lui sont présentés: depuis toujours, les lectrices se sont souvent emparés des héros de shonen, pour en ériger les protagonistes au rang de "bishonen" (joli garçon). Le phénomène va parfois jusqu'à détourner la symbolique du "pouvoir de l'amitié" en des relations beaucoup plus ambigües...
Les éditeurs ont fini par comprendre qu'il y avait là un secteur prometteur, en offrant à ce public ce qu'elles désiraient: des séries peuplées de beaux éphèbes à la pelle. Ainsi, fin 2009, le mouvement déjà latent fut révélé au grand jour par un titre très attendu par une majorité de fans, et que vous n'aurez sans doute pas pu éviter, ne serait-ce que par sa réputation: le désormais célèbre Black Butler!

S'il faut encore le rappeler, la série narre les aventures du jeune Ciel Phantomive, hériter de la noblesse anglaise, et de Sebastian Michaelis, son majordome "démoniaque", tous deux liés par un pacte. Un scénario qui ne vas pas chercher bien loin, pour une ambiance légère et utilisant sans remords les principaux codes qui plaisent à son lectorat, mâtiné d'une touche de gothique, de fantastique et de cadre victorien. Voilà la recette d'un des meilleurs succès éditoriaux de l'année!
A toute série phénomène, nous retrouvons rapidement une quantité de clones pour suivre la mode. Qu'on se le dise: l'homme idéal de l'année 2010 est... un majordome ! Messieurs, gardez-cela à l'esprit: les otakettes aiment se faire chouchouter! Qu'il s'agisse de shonen (Hayate the combat Butler) ou de shojo (Captive Hearts, Mei's Butler), les héros masculins se doivent d'être aux petits soins.

Pour séduire la lectrice de manga, il y existe une autre moyen: jouer la carte du vampirisme. Ah, les vampires! Le rêve de toute amatrice de bishos: élégant, charmeur, envoutant, mais avec la bonne dose de fragilité nécessaire à ne le rendre pas trop viril. Sans parler de son physique souvent bien pâle et frêle...
Phénomène réapparu depuis quelques années, sous l'impulsion d'un certain Twilight, les suceurs de sangs se sont bien agrippés à nos collections. Sur l'année 2010, une bonne dizaine de titres sur ce thème sont apparus dans les rayons. Si des mangas comme Darren Shan, Melty Blood ou Dance in the Vampire Bund ont essayé de ramener le personnage vers la violence, c'est bien le monde du shojo qui s'est emparé de son image, et pour longtemps, avec des titres comme Midnight Secretary, Bloody Kiss, Vampire Doll... et bien d'autres! Cette féminisation a sans doute de quoi choquer les vieux routards habitués à du Hellsing ou Vampire Hunter D... mais le thème immortel du prince de la nuit reviendra souvent nous hanter, sous toutes les formes possibles, et a encore de beaux jours, ou plutôt de belles nuits, devant lui.

Autre mouvance issue d'une influence cinématographique du début d'année, le conte d'Alice aux pays des Merveilles a inspiré de nombreux choix éditoriaux. C'est l'éditeur Ki-oon, nous habituant jusque là a du seinen de fantasy ou de baston, qui a dérouté la plupart de ses habitués en présentant Alice au Royaume de Coeur. On y retrouve une héroïne sensiblement proche de celle du roman... à ceci près que les personnages qui l'entourent se sont tous mutés en beaux éphèbes lui faisant la cour! Lewis Caroll aurait-il apprécié une version "harem" de son œuvre? Mais cette mise en bouche n'était là que pour préparer le terrain d'un autre titre beaucoup plus attendu: Pandora Hearts, présenté en grande pompe à la dernière Japan Expo. On y retrouve encore une fois les recettes qui marchent: deux héros au lien particulier, avec une différence d'âge marquée, et une pléthore de beaux visages. Quant à la légende d'Alice, elle devrait encore être à l'honneur début 2011 avec le retour de Miyuki au pays des merveilles, version déjantée du conte par le célèbre groupe CLAMP, cette fois chez Tonkam. Notons également le one-shot hongkongais Au Pays des Merveilles chez l'éditeur Paquet.

Plus que jamais, le genre gothique s'exprime au travers de ses différentes tendances. L'éditeur Soleil n'aura d'ailleurs pas hésité à créer un label éponyme, Gothic, comptant déjà une petite quinzaine de titres! Cette collection propose une sélection de séries adaptées aux fans du genre, quitte à se ressembler un peu... mais au moins, on sait où l'on va parmi ces styles si proches.
La nouvelle décennie risque donc de changer tous nos codes de lectures, brisant les limites déjà floues d'une classification japonaise par tranches d'âge et de sexe. Bientôt, les lecteurs passeront d'un genre à l'autre sans se poser de questions, et ces nouveaux types offrent des lectures hybrides intéressantes. Mais attention à ne pas non plus finir dans une niche éditoriale et à s'y tenir envers et contre tout ! Ce qui compte le plus, c'est avant tout le plaisir de lecture. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse!
Des tentatives concluantes?
Passer du shonen au seinen, ou du shojo au shonen, c'est une chose... mais cela concerne surtout des lecteurs déjà habitués aux codes du manga! Néanmoins, cette année, de nouvelles tendances ont également essayé d'éveiller la curiosité des non-adeptes. Le public visé? Essentiellement les plus jeunes!
Le manga jeunesse, pour les petits... et les grands ?
Et si 2010 marquait l'arrivée d'une nouvelle génération? C'est ce que peut laisser supposer l'arrivée d'un genre encore discret en France: le kodomo. Trois syllabes signifiant "enfant", et qui désignent un ensemble de titres destinés aux plus petits. Si le genre avait connu quelques essais auparavant (notamment aux éditions du Seuil), c'est le jeune éditeur nobi nobi!, sorti de nulle part, qui fit grandement émerger ce nouveau courant.
Fondé par la collaboration de Pierre-Alain Dufour et d'Oliver Pacciani, ce nouveau label entend bien combler l'attente des enfants et des parents, par une ligne éditoriale définie selon trois collections: 123 Soleil, destinées aux plus petits, offre des histoires humoristiques; Soleil flottant présente des œuvres au graphisme orienté manga, pour les petites filles de 6 à 9 ans; enfin, un dernier label sobrement intitulé Hors Collection se charge de recenser les titres plus universels, à l'instar du très touchant 1000 vents 1000 violoncelles. En effet, malgré la sélection réservée aux plus jeunes, ces histoires peuvent avant tout se partager en famille!

L'esprit familial est d'ailleurs l'un des traits de caractère majeur de Glénat, qui se devait de répondre à son tour à ce nouveau phénomène. C'est ainsi que la maison grenobloise a lancé cette année sa collection KIDS. Et pour cela, quelle meilleure ambassadrice à présenter aux plus petits qu'une de celle qui a bercé notre propre jeunesse? J'ai nommé Heidi! L'histoire de la jeune fille vivant dans les Alpes berce tous les enfants du monde depuis la fin du XIXème siècle, et les puristes du shojo sauront apprécier le trait de la célèbre Yumiko Igarashi!
Il faut aussi compter sur une autre auteure au succès grandissant, Fuyumi Kono, avec Koko, racontant la rencontre touchante entre une fille et un coq. Et puis, en fin d'année, c'est une petite boule de poil toute mignonne qui vint rejoindre la troupe, avec Chi, une vie de chat! Mais attention, car ici, à l'instar d'une série comme Yotsuba, il ne s'agit pas de kodomo mais de... seinen ! Preuve encore de l'universalité de ce genre de titres, qui pourront plaire à tous les âges.

Dans les autres classiques, citons également la réédition du Roi Léo dans une toute nouvelle parure destinée aux plus jeunes! L'éditeur Kazé Manga ne compte pas en rester à ce coup d'essai et annonce déjà le retour d'une licence très populaire dans les cours de récré: Beyblade Metal Fusion! En effet, n'oublions pas aussi que les plus jeunes connaissent également d'autres influences...

D'un média à l'autre
Outre les transgressions entre les genres, nombreux furent les titres qui assurèrent en cette année 2010 la transition entre un format autre que le manga vers le support papier. La pratique n'est pas forcément nouvelle, même si elle se fait plus souvent dans l'autre sens. Bien souvent, les adaptations mangas de titres existants sont surtout des produits marketing fait à la va-vite. On peut se souvenir par exemple avec effroi des versions papier de Cowboy Bebop, Escaflowne, Samurai Champloo...
Mais en cette année 2010, deux adaptations tirent leur épingle du jeu: Gurren Lagann chez Glénat et Summer Wars chez Kazé Manga, séries courtes offrant un regard neuf sur ces œuvres phares de l'animation, en présentant un condensé maitrisé pour le premier, ou en offrant des détails inédits dans le second!

Plus particulièrement, les adaptations de jeu vidéo se sont clairement démarquées cette année, certains éditeurs allant même jusqu'à présenter des collections spécifiques. On pouvait donc retrouver cette année, pêle-mêle, les RPG Breath of Fire IV, Suikoden V ou Valkyria Chronicles ainsi que le célèbre jeu d'avocat Ace Attorney - Phoenix Wright!
Si ces adaptations peuvent être de qualité variable et d'une pertinence discutable, ils sauront néanmoins attirer les joueurs vers de nouvelles lectures!

Cette année 2010 signe aussi l'arrivée en masse d'adaptation de romans. Le principal évènement (commercial) fut sans doute l'arrivée du cultissime Twilight dans une adaptation manhwa de Young Kim chez Pika. L'éditeur a d'ailleurs misé gros sur ce titre avec un tirage conséquent, et vous n'avez sans doute pas pu passer à côté des étalages en librairie au printemps dernier!
Si certains mangas s'inspirent de romans très récents, comme pour Library Wars, nous notons également l'émergence d'un style maintenant répandu au Japon: le manga de dokuha, soit des reprises en bande-dessinée de classiques de la littérature.

En mars 2010, nous avons ainsi eu droit à l'excellent Syndrome 1866, transfigurant le roman de Fédor Dostoïevski dans un Japon contemporain. Mais c'est en octobre que l'éditeur Soleil annonça ses ambitions sur le créneau, en présentant l'acquisition du Capital de Karl Marx, puis du Rouge et le Noir de Stendhal dans leur version manga!
Dans un autre genre, nous pouvons également citer Sherlock Holmes - L'aventure du concussorius Magnus, adaptation du roman de Sir Arthur Conan Doyle par un auteur américain dans une version Boy's Love, réussissant à reprendre au mot près le texte original, et qui s'est révélé une des meilleures surprises de l'année!
Toutes ces nouvelles initiatives permettront-elles de faire redécouvrir certains chefs-d'œuvre à un public généralement traumatisé par ses cours de français? Il est sans doute un peu tôt pour le dire...

Retour aux valeurs sures
Un casting d'exception
Si de nouvelles pistes ont été abordées, le monde du manga en 2010 est resté néanmoins particulièrement frileux par rapport à l'abondance de certaines autres années. Dans un climat qui n'est pas toujours très facile, il faut parfois revenir aux fondamentaux. Et cela, les éditeurs l'ont plutôt bien compris...
Rééditions en série
Preuve en est avec le phénomène des rééditions, qui s'est considérablement posé cette année et qui offre toujours un choix des plus cornéliens aux lecteurs: version d'origine, ou version perfect?
Pourtant, le processus n'est pas nouveau: l'éditeur Tonkam, par exemple, a souvent offert l'alternative sur ses plus grands auteurs, comme les Clamp avec RG Veda ou Kaori Yuki et son Angel Sanctuary, par exemple.
Mais c'est l'arrivée d'un titre phare en 2009 qui a redistribué les cartes: le cultissime Dragon Ball d'Akira Toriyama nous revenait dans sa Perfect Edition, comprenant un format plus grand et une qualité de papier et de couverture conséquente, des pages couleurs et une toute nouvelle traduction!
Cette marque de fabrique sera encore une fois reprise par l'éditeur Glénat avec Dr Slump du même auteur, ainsi que du légendaire Kenshin le Vagabond de Nobuhiro Watsuki! Ce nouveau calibre de l'édition allait devenir l'un des standards de la nouvelle décennie.

Alors, que choisir? Ces nouvelles éditions sont-elles un vrai cadeau fait aux fans, ou un effet de mode destiné à les aveugler par leur qualité? Il y a plusieurs cas de figure: dans le cas des deux titres précédemment cités, cela permet de les remettre sur le devant de la scène, avec un retour à un rythme de publication bimestriel plus dynamique, d'autant que les anciennes éditions ont vécues et ne sont pas toujours des plus disponibles...
C'est également un gage de qualité, tant au niveau du support que du passé à succès des séries concernées, méritant une deuxième vie. Leurs premières éditions ne sont plus forcément distribuées, et parfois la version Deluxe constitue la seule alternative rapidement satisfaisable. Enfin, la qualité et les bonus rajoutés pour certains d'entre eux peuvent constituer un atout non négligeable. Mais tout cela est-il suffisant si l'on possède déjà la première version?

A chaque éditeur sa stratégie: si Glénat opte pour de grands classiques, Kana se tourne vers des valeurs sures, comme Monster ou Death Note, ce dernier bénéficiant d'une Black Edition originaire non pas du Japon, mais d'Allemagne! L'éditeur présente également des formats en volume double, avec également la réédition (mais dans un format plus classique) de Yu-Gi-Oh! et de Samurai Deeper Kyo. Mais d'autres annonces promettent également un retour aux bases avec Saint Seiya en version deluxe, ou encore la nouvelle édition de La Rose de Versailles avec de nouvelles couvertures.
Tonkam de son côté choisit de nous faire (re)découvrir le shojo Parmi Eux, mais aussi de nous initier à l'univers de Mitsuru Adachi avec Short Program. Quant à Soleil Manga, leur réédition de Battle Royale semble malheureusement stagner à son deuxième volume...

Hormis les volumes de chez Kana qui ont un rapport qualité/prix proche de l'original (en ramenant au prix au tome), ces rééditions restent un produit "de luxe", comme leurs noms l'indique. Aussi, on sera sensible à l'achat de ces nouveaux ouvrages en fonction de notre sensibilité de collectionneur avant tout. Pour l'heure, peu de gens affirment vouloir revendre leurs anciennes éditions et passer aux suivantes, alors que paradoxalement, ces dernières se destineraient aux fans de la première heure. Mais pour les nouveaux venus, c'est aussi l'avantage d'aller vers un succès confirmé, et une édition de qualité, deux caractéristiques qui ne sont pas forcément toujours au rendez-vous dans le reste des nouveautés!
Les grands noms à la rescousse
En plus du retour de ces grands titres, les éditeurs ont également compté sur des auteurs d'exception qui sont revenus sur le devant de la scène durant cette année 2010!
A commencer par l'incontournable Tsukasa Hojo, qui pour ses trente années de carrière, était l'invité d'honneur de la dernière représentation de la Japan Expo. Un hommage massif était rendu au mangaka au travers d'une large exposition de ses œuvres et d'une conférence publique qui a attiré en grand nombre ses lecteurs les plus dévoués. Si, lors du festival, l'éditeur Panini Manga, disposant de la quasi-exclusivité des titres du maître, ne s'est pas énormément manifesté pour célébrer sa venue, il a néanmoins apporté quelques bonnes nouvelles à ses fans: tandis que la parution d'Angel Heart poursuit son cours et que la réédition de City Hunter a offert son trente-deuxième et dernier volume en octobre, les artbooks Y et Z dédiés aux aventures de Ryô Saeba sont finalement apparus pour la fin d'année, plus de deux ans après le premier opus.
Mais les nouvelles ne s'arrêtèrent pas là, puisque l'éditeur italien a également créé la surprise en offrant une réédition à Family Compo en format Deluxe ! Une bonne nouvelle pour ceux qui seraient passés à côté de cette série supplémentaire à ne pas oublier dans la bibliographie de l'artiste.

Autre auteur invité de la JE, et fêtant également trois décennies de succès, Masakazu Katsura peut lui aussi compter sur son éditeur attitré, Tonkam.
L'éditeur a opté pour la création d'ouvrages évènementiels, en présentant un nouveau format de luxe pour le one shot M, mais aussi et surtout un projet inédit: la Katsura Trilogy, coffret spécialement conçu pour le public français, proposant deux histoires non encore publiées: Dr Chambalee et Shadow Lady, accompagnées d'un recueil d'illustrations retraçant toutes les séries de l'auteur, de Wingman à Zetman en passant par I"s ou Vidéo Girl Aï. Le tout sous un support de très grande qualité!

Sortie de l'influence du pèlerinage de début juillet, l'année 2010 a également été marquée par le retour dans les librairies d'un des plus grands noms du genre seinen: Naoki Urasawa! En effet, après une longue attente, la série Pluto fut enfin annoncée en octobre 2009 chez Kana, pour arriver chez tous les libraires en février, avec deux volumes d'un seul coup! Très rapidement, le nouveau hit de l'auteur a su s'imposer, autant chez les critiques (prix ACBD aux dernier Japan Expo Awards, sélectionné pour le prix des libraires de Bande Dessinée en 2010 et pour le prochain festival d'Angoulême) que chez le public, en étant un des rares seinens à apparaitre dans les top mensuels français.
La série passant rapidement à un rythme trimestriel, les fans avait de quoi être frustrés... C'était sans compter une autre surprise: l'arrivée d'Happy! en format Deluxe via l'éditeur Panini! Une annonce inattendue, d'autant que jusqu'ici le mangaka avait fermé les droits de ses œuvres antérieures à Monster qu'il ne jugeait pas à la hauteur. Cette version comprenant certaines cases retravaillées sera-t-elle l'exception confirmant la règle, ou le début d'une ouverture complète?
Autre hommage rendu à l'auteur avec la publication en français de l'artbook Manben, revenant sur toutes ses séries jusqu'à Pluto et présentant même quelques croquis de jeunesse.
Enfin, la fin d'année a été marquée par le lancement de Monster Deluxe chez Kana, là encore avec des dessins retravaillés! Jamais les œuvres d'Urasawa n'auront été si prolifiques en une seule et même année. Et pourtant, nous pouvons encore espérer quelques belles découvertes. Affaire à suivre...

Côté shojo, nous pouvons également citer le renouveau de Yuu Watase. Enfin, shojo, c'est vite dit, puisque l'auteure a décidé d'arpenter des terrains différents, qui nous ont pu perturber les amatrices de la première heure. En effet, avec Arata, paru aux éditions Kurokawa, la mangaka s'offre enfin le plaisir de signer un shonen, un vrai! Mais passé l'euphorie de ce changement de cap, on y retrouve les bases narratives habituelles de l'auteure, avec un peu plus d'action et un héros pour une fois masculin.
Watase aura d'avantage surpris, voire enthousiasmé, avec Sakura Gari, osant arpenter le territoire du yaoï! Porté par un contexte historique maitrisé, elle y offre un récit réaliste, parfois triste et marquant. Entamée chez Tonkam en fin d'année 2009, la série s'est terminée avec son troisième volume en septembre dernier, changeant profondément l'image que l'on pouvait avoir de l'auteure! Notons aussi la parution en décembre du second opus de son recueil d'histoires courtes, Yuu Watase: The Best Selection, pour explorer un peu plus son univers !

Comment ne pas conclure cette partie sans parler d'Ashita no Joe? L'un des plus grands titres du Japon, que l'on doit à Tetsuya Chiba et Asao Takamori a enfin passé nos frontières en janvier. L'éditeur Glénat présente cette série mythique au travers de son label Vintage, comprenant jusque là Cyborg 009 de Shôtarô Ishinomori. Chef d'œuvre attendu par une poignée de puristes, Ashita no Joe n'a rien perdu de sa force narrative, et de son immersion passionnante du noble art de la boxe, et des contextes sociaux japonais de la fin des sixties. Portée par des personnages hauts en couleurs et à fort caractère, la série ne peut laisser indifférente, et retrouve aujourd'hui ses lettres de noblesse!

Simple, mais efficace
Lorsque l'on regarde les classements des meilleures ventes, on se rend très rapidement compte que les nouvelles pistes éditoriales n'ont encore qu'un impact mineur, se destinant surtout aux grand passionnés de BD japonaise. Si l'on regarde sur un public plus large, nous retrouvons avant tout les gros hits les plus populaires, distançant de très loin le reste de la production! Malheureusement pour les éditeurs, la plupart des standards (Naruto, One Piece, Bleach...) ont en partie rattrapé la parution japonaise, entrainant donc une baisse de la fréquence des sorties. La relève sera-t-elle assurée?
Puissance Mashimale
En à peine plus de deux ans, Hiro Mashima est devenu l'une des valeurs sures des ventes de shonen nekketsu en France. Après le très sympathique Rave, qui a néanmoins souffert (comme au Japon) de la comparaison avec One Piece, l'auteur nous est revenu chez Pika avec son nouveau hit attendu par une majorité de fans: Fairy Tail. La recette n'est pas bien compliquée: des magiciens, une guilde, des quêtes,... mais cela suffit à accrocher le public friand du genre, encore bien majoritaire!
Ainsi, en 2010, l'éditeur a continué de suivre l'aura de sa meilleure vente actuelle en sortant d'autres titres du mangaka: tout d'abord Mashima-en en février, recueil d'histoires courtes en deux volumes; puis Monster Hunter Orage, adaptation en quatre tomes du jeu vidéo éponyme, à partir de juin; enfin Monster Soul dès septembre, récit en deux opus. Le tout, pendant que Fairy Tail poursuit son cours tranquillement mais surement !

La saga de Natsu, Lucy et Happy fait parler d'elle de partout, faisant la couverture de nombreux magazines spécialisés et remportant quelques récompenses au passage (comme le prix Tam-Tam 2010). Ainsi, pour parachever le conte de fées, Pika créa l'évènement à la Japan Expo en annonçant la venue de l'auteur! Pour l'occasion, l'éditeur mit les petits plats dans les grands en créant de nombreux happennings: outre les traditionnelles séances de dédicaces, l'auteur s'est prêté aux jeu des questions de ses fans lors d'une conférence de presse, se terminant par un dessin en live tandis que passait derrière le mangaka un extrait de l'adaptation animé de son plus grand hit.
Ainsi, même si l'on peut être réticent quant à la qualité des séries de Mashima et de leur originalité, force est de constater que le genre est toujours aussi efficace. Pour autant, tous les shonen nekketsu connaissent-ils le même succès? Certainement pas! Nombreux sont les titres qui se limitent surtout à un certain public, comme Kekkaishi, Gintama, Darren Shan,... Malgré les ventes toujours aussi faramineuses, le genre n'est pas garanti de succès, et les grands classiques se taillent toujours la part du lion, se rafraichissant sans cesse.

Le sexe fait-il vendre ?
Dans la culture populaire, le manga et la japanimation souffrent encore à l'heure actuelle d'une image stéréotypée "sexe et violence", véhiculée depuis la fin des années 1980, lors de la diffusion d'animés en France vers un public jeune qui ne leur était pas forcément destinés. Si aujourd'hui, la variété des thématiques abordées dans l'ensemble du paysage manga a réussi à prouver qu'il était un genre littéraire comme un autre, il faut tout de même avouer que les titres les plus vendeurs sont toujours ancrés dans l'un ou l'autre de ces clichés. La sexualité, par exemple, a toujours été présente dans le manga, de manière plus ou moins explicite.

Certes, le genre du ecchi/hentai reste encore minoritaire en France, même si certains éditeurs ont lancé sans complexes une collection dédiée: Taïfu Comics, Asuka, Soleil et plus récemment Vegetal Shuppan, sans oublier Pika et son célèbre Step up Love Story! Cependant, la majorité des "grandes" maisons d'édition préfèrent laisser de côté le genre pour ne pas dénaturer leur marque de fabrique familiale. Néanmoins, les thématiques érotiques peuvent également être représentées de manière plus implicites. L'apogée du young seinen, dont nous avons parlé plus tôt dans ce bilan, est un des facteurs marquant de la généralisation du sexe. En se destinant à un public mature, les auteurs (et les éditeurs) se permettent des scènes beaucoup plus osées. D'autres séries affirment un fan-service sans compromis, à l'instar des titres Freezing ou Onihime VS chez Doki-Doki (sans parler du Fruit de l'Eternité flirtant vers le genre moé). Les plans culottes ont encore de beaux jours devant eux !

Cependant, les scènes explicites ou sulfureuses ne sont plus l'exclusivité des lectures masculines! En effet, depuis quelques temps, le sexe s'affirme aussi du côté féminin. A l'instar du young seinen, mais en moindre proportion, le mature shojo s'installe peu à peu en France.
Ce genre, plus explicite que le shojo classique, offre assez souvent des scènes d'amour, sans être aussi cru que du ecchi. Citons par exemple Private Prince ou Happy Mariage!? chez Kaze Manga, Le préféré de la prof chez Tonkam ou encore Honey x Honey chez Glénat, parmi bien d'autres. Le genre se veut ainsi une transition pour les amatrices de shojo classique vers des titres bien plus osés.

Et le yaoi dans tout ça ? Véritable exception éditoriale, le genre continue d'être toujours aussi populaire après avoir considérablement explosé en 2009 avec le lancement du magazine Be x Boy chez Asuka, collection qui est d'ailleurs devenue exclusive au genre depuis le changement de l'édition en Kaze Manga. Une demi-douzaine de nouveaux volumes sortent chaque mois, proposés par des éditeurs qui s'en sont fait une spécialité, notamment Taïfu Comics, au risque de noyer les lectrices.
Véritable énigme pour les non-initiés, le style est sorti lentement des communautés sur internet pour finalement arriver dans les rayons des libraires, et peut se vanter de continuer à être bien portant, et ce sans efforts promotionnels supplémentaires. Ceux qui, extérieurement, ne voient dans le genre qu'un phénomène de mode risquent d'être encore étonnés, car le soufflé n'est pas prêt de retomber au vu de titres à succès comme Viewfinder ou des futures licences comme le très attendu Junjô Romantica. En seulement deux ans, le style est devenu un incontournable, comptant de nombreux(ses) adeptes, et presque autant de détracteurs.

Évolution du marché
Le manga en crise ?
L'arrivée de nouvelles cases vers lesquelles les éditeurs se ruent, où les retours aux valeurs sures, sont également les témoins de la physionomie nouvelle du marché. Après avoir connu une croissance fulgurante au début des années 2000, le monde du manga en France s'est ensuite peu à peu stabilisé, et rentre à présent dans une certaine crise, comme tant d'autres secteurs. Le public visé est généralement jeune, et se tourne vers des titres très connus et vendeurs, et il est de plus en plus difficile de rendre populaire une nouveauté.
Seuls quelques titres majeurs parviennent à rayonner hors de l'archipel nippon avant leur sortie en France, comme ce fut le cas pour Bakuman, Black Butler ou Pandora Hearts. Ne parlons même pas des nouveaux éditeurs qui chercheraient à se frayer une toute petite place dans ce marché déjà très saturé ! Plus de 150 nouveaux volumes en moyenne sortent par mois. Il est de plus en plus difficile pour le lecteur de s'y retrouver et pour un titre d'en émerger. C'est ainsi qu'au fil du temps, la situation est en train de dégénérer, lentement mais surement.
Reculer pour mieux sauter
Il y a encore peu de temps, les arrêts de commercialisation étaient des évènements rares, ponctuels, et l'image des éditeurs en abusant ne tardait pas vite à se dégrader, en étant généralement synonyme de laisser-aller. Aussi, lorsqu'en début d'année, l'éditeur Kami annonça la fin de ses activités sur la quasi-totalité de son catalogue, cela n'étonna pas grand monde, sinon quelques grandes déceptions sur des titres comme Aria, Les mille et une nuits ou Elemental Gerad. Mais ce n'était là que le début d'une très longue vague de titres stoppés, et ce chez la plupart des éditeurs, grands comme petits.

Généralement ces arrêts concernent, pour l'instant, des séries finies depuis très longtemps, tombées en désuétude ou qui ont déjà trouvé leur public. Le nettoyage de fond de catalogue est plus ou moins important selon les éditeurs, mais on peut y retrouve des one shots ou séries courtes d'auteurs atypiques (Contes fantastiques, In the clothed named fat, Le Clown...), des titres de série Z passés de mode (Psychic Academy, He is my master, Embryon Road, GCU...) ou qui ont bien vécu (Ai non stop, Psychometrer Eiji, Devil Devil...). Au final, des séries qu'une minorité de personne regrettera, et qui feront les beaux jours des vendeurs d'occasion.

En revanche, il est plus triste d'y voir s'y faufiler quelques titres stoppés en plein milieu de leur cours. L'éditeur Panini joue encore au mauvais élève avec cette année la suppression de Moonlight Mile, La Submersion du Japon, et plus récemment Flower of Evil et Real Bout Highschool. Du côté de Paquet aussi, tout n'a pas été simple avec les manhwas Hotel Africa ou Cat. Signalons aussi la fin brutale de Shiori et Shimiko, décision prise à regret par l'éditeur Doki-Doki, qui signe ici son deuxième arrêt marquant après le très regretté Cortège des Cent Démons il y a quelques temps.

Si les arrêts de commercialisation restent encore un phénomène limité, et qui consiste surtout en une suppression des titres les plus anciens, une autre tendance bien plus frustrante continue de se développer massivement: celle des ralentissements! Hormis les titres les plus vendeurs, il est de plus en plus difficile de voir un rythme bimestriel se maintenir au fil de la parution.
Les séries touchées sont généralement celles en plus grande difficulté, comme par exemple, des titres atypiques: Gintama, Sayonara Monsieur Désespoir, 7 Seeds ou Nodame Cantabile. Voilà une manière pour les éditeurs de limiter la casse, permettant de publier d'autres titres plus populaires, mais cela ne créé-t-il pas un cercle vicieux pour ces séries perdant alors encore plus de visibilité dans le paysage du manga français? Jusqu'ici, les espacements se retrouvaient surtout chez les maisons d'édition plus modestes, ayant un faible nombre de sorties par mois et devant donc faire des choix rigoureux. Mais à présent, certains leaders accusent aussi le coup, comme Pika ou Kana. Leurs nouveaux titres passent rapidement à un rythme trimestriel, ou plus, à partir du quatrième ou du cinquième tome.
Paradoxalement, les causes de ralentissement sont parfois inverses: par exemple, Pluto, qui se retrouve dans les meilleures ventes, est passé à un rythme d'un volume tous les trois mois après son troisième opus, pour assurer des rentes sur un plus long terme. Quant aux séries rattrapant la publication japonaise, il y a plusieurs cas de figures: la méthode la plus courante est de ralentir le rythme quelques tomes avant, comme pour Naruto ou One Piece. Les éditions Glénat optent également pour une stratégie particulière: attendre que plusieurs nouveaux volumes soient apparus en VO pour ensuite les présenter à un rythme très proche. Par exemple, aucun opus de Gunnm Last Order n'est sorti dans l'année alors que le 13 et le 14 sortiront avec un intervalle très réduit. Un choix déconcertant mais qui, selon l'éditeur, a fait ses preuves.
Néanmoins, qu'elles qu'en soient les causes, les arrêts de commercialisation ou les ralentissements sont symptomatiques de la mauvaise santé du marché, puisque les éditeurs sont obligés de faire des choix stratégiques dans leurs parutions mensuelles, en inhibant les moins vendeurs et en plaçant les meilleurs à des moments-clés de l'année. Mais les séries les plus en difficulté risquent d'en être les principales victimes, et les années à venir pourraient ne pas être très porteuses de bonnes nouvelles les concernant...
Hausse des prix
La morosité du marché s'est également ressenti au niveau du porte-monnaie! En effet, nombreux sont les éditeurs qui ont augmenté leurs prix, invoquant comme principale raison la hausse du cours de la pâte à papier. Il faut savoir qu'entre juillet 2009 et juillet 2010, l'indice du prix d'achat à l'importation a connu une progression de 76,1%! Cette hausse s'explique par des réductions de production maitrisées ou parfois imprévisibles, comme le tremblement de terre en début d'année au Chili (alimentant le marché européen à hauteur de 20%) qui a ralenti la plupart sites de production du pays. (Source: Le Post / Graphiline)
Alors que l'ensemble des cours des matières industrielles est en diminution, celui du papier fait encore figure d'exception. Au bout de la chaine, nous retrouvons donc les imprimeurs, les éditeurs et... les acheteurs !
Pourtant, tout commençait bien en début d'année, puisque Asuka / Kaze Manga annonçait, une fois n'est pas coutume, une baisse de ses tarifs, soit environ 6% de réduction sur l'ensemble des titres concernés. Mais l'éditeur fait figure d'exception... Kana, Delcourt, Tonkam et même Glénat ont du finalement se résoudre à une augmentation!
Pour ce dernier, le seul domaine concerné est la catégorie GL10, comprenant ses principaux hits shonen et shojo, passant de 6€50 à 6€95. Avec un prix de 6,75€ Kana reste encore l'un des éditeurs les moins chers du marché malgré l'inflation. Sont donc principalement concernés les titres les plus vendeurs, et qui donc peuvent rapporter majoritairement aux éditeurs. En tant que lecteur, on acceptera difficilement ses réalités économiques, mais il faut se faire une raison. Le marché a évolué, et l'âge d'or semble bel et bien derrière nous...
Les nouveaux enjeux
Dans la marée de titres sortis en 2010, il est souvent bien difficile de s'y retrouver. Alors que les éditeurs essaient de réguler les effets néfastes de la crise tant bien que mal, ils cherchent également de nouvelles manières de mettre en avant leurs nouveautés, où de faire découvrir leurs titres stars aux nouveaux lecteurs.
Faire parler de soi
Avec l'apogée du web dit "2.0", le monde éditorialiste doit également se mettre à la page des nouvelles règles imposées par les réseaux sociaux. Ainsi depuis quelques années nous pouvons retrouver la plupart des groupes sur de célèbres sites communautaires comme Facebook ou Twitter. Ces nouveaux modes de communication, s'ajoutant aux traditionnels sites webs et efforts promotionnels, permettent aux abonnés d'avoir un fil continu d'information venant de leurs collections favorites.
A l'inverse, cela permet également aux éditions d'avoir un retour rapide sur leurs différentes actualités: la simplicité du bouton "J'aime" de Facebook, par exemple, offre des réactions bien plus rapides qu'un système de commentaires classique. Les réseaux sociaux sont également le moyen de lancer des évènements spécifiques: les éditions Kana, par exemple, lancent régulièrement des jeux pour faire gagner de nombreux mangas par un système de quiz, tandis que Ki-oon opte pour des concours à tirage au sort pour célébrer le lancement de leurs nouvelles licences. Parfois, quelques informations exclusives s'y glissent également. A plus ou moins long terme, tous les éditeurs devraient franchir le pas de ces nouveaux modes de communications, parfois décriés, mais ayant réussi à prouver leur utilité.

Nous avons également
© Manga-News.com
De Luciole21 [2209 Pts], le 07 Février 2012 à 21h49
De Gensen [909 Pts], le 01 Mai 2011 à 16h37
je viens de lire votre dossier, vu que j'ai un travail à faire sur le sujet... et je dois bien avouer que c'est franchement bien fait ! et plutôt bien complet aussi !
un excellent travail !
De motoko83 [2067 Pts], le 11 Janvier 2011 à 12h37
Beau travail !!! Plus complet, tu meurs !!!!!
De Shaedhen [791 Pts], le 10 Janvier 2011 à 19h32
Comme l'ont déjà fait Tianjun et Koiwai avant moi, je tiens à vous remercier pour tous ces commentaires encourageants ^^.
De Cycy la vache de l'espace, le 09 Janvier 2011 à 20h56
Je suiss très honorée que mes remarques sur le majordome vampire au pays des merveilles aient été remarquées.^^
Mais l'intégralité de ce dossier est vraiment excellente, le bilan est très complet , détaillé, avec des points de vue pointus. Toutes mes félicitations et merci aux auteurs! ^^
De Hiroto [591 Pts], le 09 Janvier 2011 à 00h02
A l'année prochaine pour le bilan 2011 :D
De manga78 [2151 Pts], le 08 Janvier 2011 à 13h37
Une troisieme partie très clair, un recapitulatif qui etait vraiment le bienvenue !
Merci pour votre travail ! ^^
De Anne-So, le 08 Janvier 2011 à 09h34
Merci beaucoup pour ce bilan très riche! Au plaisir de vous relire!
De Alexlemenestrel [727 Pts], le 08 Janvier 2011 à 00h10
Je reviens pour la partie 3, tout aussi bien que les 2 premières, bilan précis et détaillé pour chaque éditeur (je n'imaginais pas qu'il y en avait autant O_o"), très sympathique :)
Comme vous l'avez si bien dit, des pertes telles TRC et FMA vont faire un vide, et inversement le nombres impressionnants de parutions fini par nous noyer (du coup je me mouille pas trop, je me prend les séries jugée "à succès" du moment...), en espérant que le marché du manga s'améliore pour 2011 !
De Tianjun [5081 Pts], le 06 Janvier 2011 à 19h09
Merci à tous pour vos commentaires enthousiastes ! On avait beaucoup d'espoirs mais aussi de doutes par rapport à ce premier bilan, vu que nous n'avions aucun point de repère auparavant. Cela fait donc très chaud au coeur de voir que vous l'avez autant apprécié !
Comme l'a souligné Koiwai, c'est avant tout un point de vue de lecteurs sur un milieu du manga de plus en plus dense, et ce fut un sacré défi de proposer un plan convenable. Bien sur, il y aura toujours des regrets, on aurait effectivement pu creuser d'avantage la question du scantrad par exemple comme cela a été évoqué, sans compter les quelques erreurs qui s'y sont peut-être glissées.
En tous cas maintenant nous avons conscience de la masse de travail demandée, et soyez surs que nous reviendrons l'an prochain, forts de cette expérience, pour un bilan que l'on espère encore plus abouti ! Du moins, si l'actualité de 2011 se veut aussi riche... mais je ne me fais pas trop de soucis sur ce point ! ^^
De Einah [4368 Pts], le 06 Janvier 2011 à 18h51
Bon boulot :)
De jojo81 [7411 Pts], le 06 Janvier 2011 à 18h49
Bravo pour votre dossier. Il est très intéressant et confirme ce que je pensais déjà. Ca a été un réel plaisir de le lire.
De dkrevenge [2696 Pts], le 06 Janvier 2011 à 17h57
très bon dossier (sur les 3 parties)
De Koiwai [13073 Pts], le 06 Janvier 2011 à 16h02
Merci beaucoup à tous pour vos commentaires :-) Il faut savoir que c'est avant tout en tant que fans et lecteurs que nous avons tous les 3 eu envie de faire ce grand bilan, et c'est en tant que tels que nous l'avons rédigé, avec des hauts et des difficultés dues aux obligations de chacun (études, etc...). De ce fait, chaque retour positif fait vraiment plaisir tant on s'est donné du mal ^^ Même s'il y a quelques erreurs (l'oubli de 3TPF, comme dit dans un commentaire, ou encore l'oubli de la sortie d'Elégie en rouge chez Cornélius), que tout n'est pas parfait, on a fait ça avec notre coeur, et on espère sincèrement que ça vous aidera à y voir plus clair ^^
On est déjà motivés pour un bilan 2011 XD donc si tout va bien, on vous donne d'ores et déjà rendez-vous l'année prochaine, avec une version que l'on espère encore améliorée ! ^^
De Yumemi [3749 Pts], le 06 Janvier 2011 à 15h45
Merci bouddha. J'espèrais en fait qu'ils terminent La Corde d'Or, même s'il reste 10 volumes. Et en moins de 5 ans si possible D:
De Bouddha, le 06 Janvier 2011 à 15h41
Les editions 12 Bis ne sortiront plus de nouvelles séries mangas. En revanche, ils iront au terme de leurs séries en cours.
Par contre, leur catalogue BD continue de s'enrichir de jour en jour.
De Yumemi [3749 Pts], le 06 Janvier 2011 à 14h10
Très bon bilan, qui confirme bien des choses que j'avais cru observer durant l'année.
Je m'attendais cependant à un démenti/une confirmation quant au cas 12bis, ce ne serait pas de refus.
De Dam [637 Pts], le 06 Janvier 2011 à 13h08
Excellent dossier, vraiment très intéressant. ^^
Juste que dans la partie éditeur vous ne parlez pas des éditions 3TPF (http://www.3tpf-editions.com/), alors certes avec 3 titres dans leur catalogue il n'y a pas grand chose à dire... Souhaitons leur juste bonne chance pour 2011 ^^'
De ikuko [1857 Pts], le 05 Janvier 2011 à 19h23
Interessante 1 et 2 parties! J'ai hâte de lire la 3ème
De manga78 [2151 Pts], le 05 Janvier 2011 à 19h04
Deuxieme partie aussi interessante que la première ! ^^
J'aime bien l'allusion de la superbe et très utile brosse-miroir de chez notre cher panini ... xD
De leelou, le 05 Janvier 2011 à 16h31
Merci pour ce bilan très détaillé, et grâce à vous j'ai découvert que la série Palais est édité.
Merci.
Car je suis noyée sous les sorties et je n'essaie plus de chercher. Donc heureusement qu'il y a des bilans ce qui permet de s'y retrouver.
De pepperdispenser [130 Pts], le 05 Janvier 2011 à 09h17
Je reviens sur le commentaire de Robert: Quid du scantrad ? n'a t-il pas un impact sur le marché français ? Au Japon, de grosses compagnies sont en guerre contre ça, non ?
De Alexlemenestrel [727 Pts], le 04 Janvier 2011 à 22h31
Je me permets de renoter ce dossier avec l'arrivée tant attendue de cette seconde partie, et quelle partie ! Vraiment excellent, bien rédigé, claire, précis, détaillé, bref, on fait vraiment le tour du manga en France, on voit ce qui va et (surtout) ce qui ne va pas ! Vers la fin on commence à s'inquiéter sérieusement sur l'avenir, mais le dernier paragraphe qui nous informe sur l'arrivée des grands éditeurs japonais à notre "rescousse" semble nous rassurer un peu ^^
Pour la peine je rajoute 1 point de plus , Allez hop 19 ^^
Encore bravo et vivement la 3ème partie :)
De Atsu [3120 Pts], le 04 Janvier 2011 à 19h24
Encore une partie très interessante !
De elain, le 04 Janvier 2011 à 17h17
dossier très complet mais une grossiéreté s'y est glissée vu le contexte des propos en question que je m'empresse d'expliquer
glénat sort effectivement depuis un moment les tomes de One Piece tous les trois/quatre mois histoire de garder quelques volumes d'avance pour en sortir régulièrement depuis le tome 50 en milieu d'année 2009, dont le volume 56 sort demain
cependant kana a gardé son rythme de parution bimestriel pour Naruto alors que la sortie du prochain tome (le 52 en mars 2011) se fera cinq mois après celle du précédent (51 en octobre 2010) en me demandant si le 53 sortira d'ici la fin d'année
sur ce, bonne continuation à vous et longue au site ^^
De Robert [502 Pts], le 04 Janvier 2011 à 11h11
Dossier intéressant, mais pourquoi ne pas parler de l'impact du scantrad sur le marché ?
De Agylus, le 04 Janvier 2011 à 05h39
Je ne savais pas que les fins de vagabond et homunculus étaient annoncées, elles sont pour quand exactement? (et les séries auront combien de tomes au final ?)
De Minkunette [6811 Pts], le 02 Janvier 2011 à 15h02
merci pour le dossier il est tres bien. Les chiffres de vente de one piece sont vraiment enorme.
De koryu [637 Pts], le 01 Janvier 2011 à 17h28
Très bon dossier!! On se remémore l'année et on en apprend plus sur l'état réel du marché japonais à l'heure actuelle. La crise est bien passée mais on peut toujours espérer des séries de qualité.
J'ai hâte de lire la suite de ce dossier!! :)
De nekochi [3580 Pts], le 01 Janvier 2011 à 17h10
Un dossier vraiment complet
c'est génial tant de souvenirs revienne quand on le lit *O* vivement la suite Mardi :)
J'espère que l'année 2011 sera aussi riche en évènement
De Alexlemenestrel [727 Pts], le 01 Janvier 2011 à 16h42
Un dossier très intéressant, qui fait revenir beaucoup de souvenirs de cette année ^^
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le début nous rend vraiment inquiet, mais ça se rétabli ensuite xD
De asce [87 Pts], le 01 Janvier 2011 à 13h49
Un dossier interessant !!
De Mokori [527 Pts], le 01 Janvier 2011 à 11h15
bon dossier
De Aigakin [4334 Pts], le 31 Décembre 2010 à 23h48
Merci pour toutes ces infos! Pour la première fois je suis ravie de ne pas être au Japon concernant certaines de leurs loi un peu abusif à mon goût.
De neoproxy [317 Pts], le 31 Décembre 2010 à 19h04
tres instructif surtout au niveau de l'etat du marché consernant le manga
De yuminekoi, le 31 Décembre 2010 à 14h18
très bon dossier
De Museumanga [5970 Pts], le 31 Décembre 2010 à 13h48
Très bon dossier, bien complet et interessant.Vivement la 2ème partie *o*
De Mizusu [890 Pts], le 31 Décembre 2010 à 13h42
Dossier très très interessant vivement la suite^^
De Mitsu [809 Pts], le 31 Décembre 2010 à 13h29
fort intéréssant tout ça... vivement la suite
fort dommage de constater que l'économie va mal au niveau mondiale, espérons que cela ne nous privera pas trop de bon titre.
De jojo81 [7411 Pts], le 31 Décembre 2010 à 13h16
Bilan très intéressant. Vivement lundi pour la suite.
(je veux voir le film de Solanin !!!...)
De mira [3190 Pts], le 31 Décembre 2010 à 13h07
Super dossier, complet, j'ai hâte de lire la suite!
De Atsu [3120 Pts], le 31 Décembre 2010 à 12h51
Super dossier, très intéressant et bien organisé. Vivement la suite ! =)
De manga78 [2151 Pts], le 31 Décembre 2010 à 12h22
Très bon dossier interessant et clair !
De Hitsuji [5905 Pts], le 31 Décembre 2010 à 12h10
Dossier très bien fait, j'ai hâte d'en lire la suite ! =)
De dkrevenge [2696 Pts], le 31 Décembre 2010 à 11h52
très très intéressant