Alchimia - Actualité manga
Dossier manga - Alchimia

Le travail graphique de Miya


Il y a bon nombre de choses à dire sur tout l'aspect graphique d'Alchimia, quand bien même le titre serait relativement court. Une chose est sûre : Alchimia est un manga qui a demandé un investissement certain de la part des deux mangaka, aussi bien Samantha Bailly pour la conception de l'univers, que Miya qui semble avoir peaufiné différents aspects de son dessin, tout en rencontrant des difficultés d'ordre personnel (les bonus des trois tomes les évoquent eux-même).

Mettre en image un univers imaginaire, et parfois onirique, n'est pas chose aisée. Il faut établir certains critères graphiques pour rendre crédible l’irréel, et c'est un exercice brillamment accompli par Miya. On se doute que les concertations avec Samantha Bailly, la scénariste, ont dû être nombreuses, et peut-être même y a-t-il eu une phase de documentation de la part de la dessinatrice, ne serait-ce pour établir les tenues des personnages, minutieusement pensées. Là où les soldats d'Ifen arborent des panoplies de chevaliers assez typique de l'Europe, les codes vestimentaires des alchimistes sont différentes, plus extravagantes, présentant même parfois quelques inspirations orientales, ce qui vient nourrir l'idée de choc des cultures entre les deux pays qui se livreront une guerre meurtrière. C'est intelligent dans le concept, et sert aussi tout l'aspect mystique des alchimistes, aux côtés desquels l'évasion est souvent présente dans la série.


A ceci s'ajoute différents types de soucis du détail, notamment la représentation des environnements, ces derniers étant souvent appuyés au sein des trois volumes. Des contrées médiévales à l'allure champêtre de l'Atelier, différents décors sont représentés, et il arrive même que Miya nous offre de belles vues sur de grandes cités. Là aussi, difficile de ne pas imaginer un travail conjoint des deux artistes, afin de proposer une vision immersive de l'univers.

Et on pourrait aussi parler des phases d'action, récurrentes au sein de la série. Car l'aventure de Saë passe par des échanges de coups et des moments plus intenses comme des évasions et autres instants rocambolesques, qui servent très bien le rythme du récit et sont habilement mis en image par Miya. Chorégraphier des séquences d'action n'a rien de simple, et l'exercice l'est encore moins dès qu'il s'agit de batailles. Pourtant, la narration de la dessinatrice est toujours très claire, une force graphique qui aide notre appréciation de l'aventure. Notons aussi toute la représentation visuelle de l'Alchimie, très bien trouvée : A l'instar du concept lui-même, c'est très onirique, beau dans la représentation, et véhicule de manière cohérente toute la portée mystique qu'est cet arc. Preuve, encore une fois, qu'il y a eu une véritable réflexion dans la mise en dessin d'Alchimia.


Autour de l'édition


Pika est un éditeur dont le travail éditorial est globalement de qualité. Les trois tomes d'Alchimia ne présentent donc aucun bémol : un papier de bonne tenue, une impression de qualité faite en France, et même de jolies pages couleur en début de chaque volume, de quoi apprécier le style de Miya sur une autre mesure.

On apprécie aussi la présence systématique de petits suppléments dans chaque opus. Dans le premier, les deux artistes reviennent brièvement sur leur rencontre et sur la naissance de la série. Dans le deuxième tome, c'est aussi bien le développement d'Alchimia que la naissance de l'enfant de la dessinatrice qui sont évoqués. Enfin, le troisième volet laisse la place aux adieux, avec quelques croquis de l'illustration ayant servi pour la carte de vœu Alchimia, offerte par les éditions Pika aux lecteurs fin 2016.



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