Abenobashi - Actualité manga
Dossier manga - Abenobashi

Références et ambiance

 
 
Au premier abord, Abenobashi apparaît comme une série d’humour déjantée, avec deux jeunes gens qui passent leur temps à chaque épisode à voyager d’un monde à l’autre, tous plus fous les uns, remplis de références aux animés, aux jeux vidéo et autres phénomènes de la pop-culture. Et c’est vrai.

Le principe de base de la série est simple : deux enfants habitant Osaka au Japon sont envoyés malgré eux dans des mondes parallèles, à cause d’un évènement traumatique et la magie du karma japonais. Dans chaque épisode ou presque, on découvre un univers différent qui renvoie à un thème fort de la culture otaku. Le premier épisode nous plonge par exemple dans un monde de RPG médiéval façon Dragon Quest, le deuxième dans un monde de science-fiction et de robots géants, le troisième dans un monde où tout le monde est un expert en arts martiaux façon films de Kung-fu, et ainsi de suite.
Détail important, ces mondes sont cloisonnés au quartier marchand d’Abenobashi, c’est-à-dire qu’ils sont artificiels et n’existent que grâce à la magie du yin et du yang (point sur lequel nous reviendrons plus tard). Ainsi, chacun de ces univers sont peuplés des mêmes personnages bien connus de nos héros dans la réalité, mais avec des personnalités adaptées au nouvel environnement, et au look pas toujours heureux, bien que réussi, selon les circonstances.
En découle l’autre caractéristique de la série, son aspect déjanté. Si les RPG sont par exemple souvent d’humeur assez sérieuse, avec des histoires de fin du monde, de règne des ténèbres et de roi du mal, la série de Gainax en reprend les aspects les plus redondants pour les tourner en parodie et en ridicule. Le look des ennemis, le design général de certains mondes, la conclusion finale… Difficile de ne pas en rire. De plus, nos héros ne sont jamais en danger, car la mort n’existe pas dans ces univers, malgré des situations plus que périlleuses et potentiellement mortelles. Il suffit de voir le nombre de fois où Sasshi est mort et ressuscité dans le monde des RPG, où ce qui lui arrive dans une ambiance « film noir ». Ainsi, jamais nous ne tremblons pour nos héros, qui évoluent dans des mondes quasiment virtuels et cartoonesques, où rien de mauvais ne peut leur arriver.
 
 
  
  
  
Il est alors d’autant plus drôle d’observer leur désorientation et leurs crises de nerf face à ces éléments sans queue ni tête et qu’il est impossible de prendre au sérieux. Du moins dans le cas d’Arumi, qui est une jeune fille plus terre-à-terre est que ce genre de pop-culture n’intéresse pas particulièrement, là où Sasshi, après quelques instants, s’adapte avec entrain à ce nouvel univers et cherche à en voir le plus possible. Le summum de ces différences se trouve bien sûr lorsque les deux jeunes se retrouvent dans un univers de jeu de drague, qui est à mille lieus des intérêts d’Arumi, qui se voit même réduite à une sorte de petit diable invisible, là où Sasshi est un comme un coq en pâte et le roi de cet univers ou presque. L’ensemble de ces parodies est très imaginatif, bien vu et montre une vraie connaissance et en même temps une véritable conscience de ce qu’est la culture otaku, et donc une forte capacité de dérision de cette dernière. Après tout, qui aime bien châtie bien.

C’est peut-être aussi de là que viendra un problème pour un spectateur peu au fait de cette culture particulière. Au final, on trouve beaucoup « d’inside-joke », de détournement de grands classiques et de référents qui demande d’être familier avec ces différents univers pour vraiment apprécier tout ce qu’on nous balance à l’écran. Là où ces éléments apparaissent bien plus familiers aux Japonais puisqu’ils font partie de leur quotidien, de leur enfance, de leurs programmes de télévision, et de leur culture en général, le public occidental n’y trouvera pas toujours son compte ou passera à côté de pas mal de choses. Tout le monde n’est pas familier avec Dragon Quest et son univers, là où au Japon, les nouveaux opus ne sortent pas les jours d’école pour éviter un trop fort taux d’absentéisme, par exemple. On pourrait donc croire que la série s’adresse à la tranche la plus « otaku » du public français.

Oui mais non. Même si certains éléments resteront d’obscures références pour une partie du public, tout l’aspect visuel, les réactions des personnages, leurs interactions, leurs dialogues, le dynamisme de l’ensemble, en font une série pour tout public et où chacun peut trouver des éléments susceptibles de lui plaire. Car au-delà de cet aspect parodique déjanté, la série possède également une vraie profondeur, un véritable fil rouge, et d’excellentes relations entre les personnages, et j’irais jusqu’à dire que c’est là que réside son véritable intérêt.
  
 

© Gainax / Abenobashi Project

Commentaires

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erotaku

De erotaku, le 23 Septembre 2013 à 20h13

n'ayant jamais regarder cette serie il faudrai que j'essai

Mokori

De Mokori [527 Pts], le 11 Mai 2013 à 20h35

Un animé loufoque à souhait que j'ai beaucoup aimé.

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