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Dossier manga - Vieillir en manga
Lecteurs
20/20

Vieillir et transmettre


La vie devant toi: transmettre, pour continuer d'exister


Epais one-shot de l'excellent Hideki Arai, La vie devant toi nous immisce auprès de Sôsuke Nakatsu, 27 ans, qui exerçait encore, 5 jours auparavant, un travail d'aide-soignant au sein d'un EHPAD, un job qu'il avait choisi un peu en désespoir de cause mais qu'il exerçait avec application. Pourtant, suite à un drame, il a récemment choisi de démissionner, malgré le soutien de ses collègues ainsi que la réticence de Masami Shigematsu, l'assistante sociale de 46 ans qui s'occupe de lui. C'est pourtant grâce à cette dernière qu'il retrouve rapidement un travail auprès de Seijirô Yoshizaki, un vieil homme de 81 ans qui se déplace en fauteuil roulant, a besoin d'aide pour prendre son bain... Le vieillard est réputé acariâtre voire capricieux, ayant donné congé à ses précédents auxiliaires de vie, mais qu'en est-il exactement ? A son contact, il se pourrait bien que Sôsuke passe outre le sentiment de culpabilité qui le ronge et qu'il change. Mais il pourrait en être tout autant de Mlle Shigemitsu, femme indépendante cachant ses propres doutes, voire du vieil homme lui-même, qui pourrait se confier un peu plus au gré de ses comportements et demandes parfois étranges.





Sôsuke. Yoshizaki. Shigemitsu. Trois êtres bien différents, mais voués à croiser leurs vie d'une façon qui, au bout du compte, sera peut-être salvatrice pour chacun d'eux, car tous trois renferment en eux certaines détresses. Célibataire à 46 ans, ayant toujours voulu se montrer indépendante au risque de rater bien des occasions et de passer pour une personne imbue, Shigemitsu, dans son évolution et sa remise en question finale, s'avère touchante et humaine, tout comme les deux autres. A travers Sôsuke et son sentiment de culpabilité suite à un drame, le récit met en valeur toute la difficulté et, en même temps, l'essentialité et l'humanité parfois délicate du travail en EHPAD et plus généralement des soins envers les personnes âgées, tâches pouvant être très ingrates (surtout quand la personne âgée est démente, auquel cas aucun rapport émotionnel réel n'est possible... du moins, peut-être) mais étant en même temps admirables par plus d'un aspect, ne serait que l'abnégation qu'on peut y trouver, ainsi que le désir d'aider les autres.

Le cas qui nous intéresse le plus pour le présent dossier est donc celui de Yoshizaki. En plein doute, Sôsuke pourrait bien trouver des choses salvatrices en ce vieil homme, même si ce dernier démontre régulièrement des facettes moins belles, y compris vers la fin, facettes qui le rendent surtout très humain. Mais Yoshizaki lui-même offre un portrait beau, poignant et parfois déroutant de ce que peuvent être la vieillesse, le sentiment de devoir bientôt mourir, les regrets, le fait d'avoir vu disparaître les unes après les autres toutes les choses qui faisaient sa vie... mais également la volonté, lumineuse, de vivre jusqu'au bout et de laisser une trace auprès de Sôsuke et Shigemitsu. C'est à travers cette volonté de transmission, en permettant de très importantes évolutions humaines en Sôsuke et Shigemitsu, que le vieillard qui n'avait plus rien pour lui continuera de vivre même après sa mort, quelque part dans le coeur et la mémoire de ses deux compagnons pour la "fin de son voyage"...


Une sacrée mamie: transmettre, par amour familial


Série en 11 tomes publiée en France il y a une dizaine d'années, Une sacrée mamie voit ses deux auteurs Yoshichi Shimada et Saburo Ishikawa nous plonger auprès d'Akihiro, un petit garçon turbulent qui vit à Hiroshima avec sa mère et son frère. Du jour au lendemain, dans un contexte difficile d'après-guerre (la série se passe une dizaine d'année après la fin d ela Seconde Guerre mondiale), il est confié à sa grand-mère qui habite dans la petite ville de Saiga, en pleine province assez reculée. Tout d’abord triste de quitter sa famille et un peu effrayé de vivre seul avec une vieille femme à la campagne, l'enfant va néanmoins devoir apprendre à s’adapter et à aimer sa nouvelle existence... Et pour ça, il pourra assurément compter sur sa mamie, bien plus dynamique et intéressante qu'il ne l'aurait pensé !





Une sacrée mamie est une série qui a beaucoup de choses à véhiculer, à commencer par une idée: ce n'est pas parce qu'on n'est pauvre que l'on n'est pas heureux. les héros sont effectivement loin de rouler sur l'or, mais il y a autour d'eux nombre de richesse pouvant largement suffire au bonheur, à commencer le lien chaleureux et aimant qui va se bâtir entre l'enfant et sa grand-père.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette mamie a une manière de penser bien à elle : ne pas gaspiller, faire attention à dépenser utile pour ne pas dépenser trop, faire des efforts pour en être récompensé, etc, etc...

Au fil des 11 volumes, au gré de chapitres qui sont la plupart du temps assez indépendants, c'est ce genre de choses qu'Akihiro pourra apprendre et découvrir, en obtenant toujours un meilleur jugement de la valeur des choses ou, en tout cas, de ce dont sa grand-mère et lui on réellement besoin.

Une sacrée mamie nous montre ainsi un bel exemple de dame certes âgée, mais toujours active, et décidée à profiter de ce qu'elle a, avec ici la transmission de valeurs humaines importantes à son petit-fils qui en ressortira forcément grandi. La série aura ses moments très touchants, bien sûr, surtout vers sa fin, mais ce qu'elle véhicule avant tout réside en un certain positivisme et un aspect chaleureux dans tout ce qu'apporte cette grand-père.
  
  


Commentaires

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Arianne

De Arianne, le 23 Mars 2022 à 01h53

20/20

J'adore ce manga, j'en lis un en 1h30 et ils me reste que le 5 à lire et sa ne fait que 3 jours que je les lis. C'est un coup de coeur ce thème de la vieillesse et des jeunes c'est ma vie avec mon arrière-grand-mère. Alors c'est top et les illustrations sont superbe.

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