Under Grand Hotel

Graphismes et édition

 
 
Les dessins de la mangaka, quant à eux, sont un régal pour les yeux. Si les personnages principaux ont tous une part de beauté, on ne tombe jamais dans le côté bishonen longiligne et au visage fin, sauf pour Sen qui a la caractéristique de devoir être ainsi représenté. Au contraire, les corps sont plutôt épais, tout en muscles. Ils sont plus virils que la majorité des yaois. On retrouve les formes d’hommes qui s’entraînent tous les jours, qui se battent régulièrement. Et c’est agréable de constater que l’auteur sait maitriser ce style aussi, même si au fond ils restent assez orientés pour plaire au lectorat féminin. Les différents protagonistes sont rapidement identifiables, même les secondaires ; les décors présents et les expressions merveilleusement bien mises en valeur. C’est assez flagrant de constater à quel point l’auteur sait utiliser la haine sur les traits de ses personnages. La passion, le désir, la colère, la peur. Lors des viols, Sen a vraiment l’air terrifié, douloureux, paniqué. Mais aussi en colère et profondément avide de revanche. L’ambiance assez crue et détendue de tous les protagonistes s’en ressent très bien dans le dessin, caractériel, incisif parfois. Enfin, la dynamique du trait est indéniable et l’on profite pleinement des détails et de l’attention que porte Mika Sadahiro à son travail. Les scènes de sexe, elles, sont très bien détaillées, avec les images très claires des actions, mais pas seulement. Les visages aussi sont très exploités dans ces moments-là, quand la mangaka arrive à nous faire passer l’ampleur de son scénario en quelques mimiques. Un vrai travail vraiment agréable, différent, séduisant. 

A propos de l’édition, pas de souci au niveau de la lecture avec une traduction fluide, une qualité de papier acceptable et sans erreur majeure, sauf peut-être les onomatopées non adaptées entièrement. Seule interrogation : on ne comprend pas vraiment le format de cette série, si différente des autres œuvres de l’éditeur. Cela posera problème pour le rangement dans une bibliothèque et n’apporte rien au manga. Souci de respecter l’édition japonaise ? Etrange, en tout cas, et pas forcément dans le bon sens du terme étant donné que les tomes sont beaucoup plus petits -et compacts- qu’à l’ordinaire.
    
 
 
 
 

Conclusion

 
 
S’il n’y avait qu’une seule chose à dire sur ce manga, ce serait un avertissement. Ce manga n’a pas un logo rouge « -16 ans » sur les couvertures pour rien. Ce n’est pas une recommandation en l’air, loin de là. C’est violent, sexuel, c’est cash, c’est cru. C’est tout sauf un petit yaoi gentil où l’amour arrive à point nommé et où les mots doux s’échangent facilement. Ici, on plonge dans un univers totalement différent, vraiment novateur dans le milieu. On ne connait rien de tel dans le yaoi français, rien d’aussi évidemment naturel. C’est toutefois, pour un public averti, un excellent moment de lecture. Au-delà de l’aspect bien trop agressif du manga, surtout de ses débuts un peu effrayants, il y a de réelles qualités dans ces deux tomes. Des sentiments exacerbés, de la passion, du réalisme et juste, juste les émotions crues, entières. Les personnages sont justement dosés et l’histoire en devient réellement passionnantes malgré ce qu’on aurait pu en penser. Comme quoi, la luxure et la débauche peuvent mener à quelque chose de bien.
 
 
Dossier mis en ligne le 11/01/2013.
 
 
Fiche de la série: Under Grand Hotel
Fiche de la série VO: Under Grand Hotel vo
Fiche de l'auteur: Mika Sadahiro
 
 

Dossier réalisé par NiDNiM