Switch Girl

Switch Girl, mode d'emploi : Switch Girl le guide

Pour un monde plus juste tu te battras

Nika est l'héroïne de Switch Girl dans tous les sens du terme. Elle est le personnage principal, mais c'est aussi une fille au tempérament de feu qui ne supporte pas l'injustice. Elle est prête à se mettre en danger, à s'attirer les foudres des professeurs de l'école, pour innocenter les personnes justes, les victimes qu'elle croise sur sa route. La situation se produit plusieurs fois dans la série, et on ne se lasse jamais de voir les efforts dont l'adolescente fait preuve pour venir en aide aux plus faibles.

On se souvient par exemple du personnage de Miki Aso, qui est victime de harcèlement de la part d'un professeur. Peu de personnes portent la jeune fille dans son coeur, à cause de sa réputation de menteuse. Mais là, Nika ne veut en aucun laissez-passer la détresse de sa camarade de lycée, et encore moins prendre le risque qu'elle continue à vivre une journée de plus dans l'horreur. C'est grâce à cet épisode que Natsumi Aida aborde les relations entre les élèves et leurs professeurs, qui parfois peuvent être amenées à dépasser les frontières que la société lui a tracées. Ici, le professeur harcèle plusieurs élèves, persuadé qu'il ne sera jamais démasqué. Les filles, terrorisées, finissent par quitter l'école au lieu d'oser le dénoncer à la direction de l'établissement. En effet, face à ce professeur, toujours très présentable et qui ne fait jamais aucun faux pas, une jeune fille apeurée, et qui a quelque chose à se reprocher (un secret qu'elle a peur de voir arriver aux oreilles des autres professeurs) ne pensera pas pouvoir être prise au sérieux. En plus de ce genre de situation, l'auteure en profite pour glisser un autre message, tout aussi important : ces personnes qui ont des doutes, mais n'ont jamais pris la peine d'aller plus loin, de creuser ne serait-ce qu'un peu le problème, afin d'en avoir le coeur net. Il s'agit ici d'un autre professeur, qui effectivement a déjà constaté des choses troublantes, mais n'a pas cherché à en savoir davantage. Il s'est contenté de fermer les yeux, espérant que ses soupçons ne soient en réalité pas fondés.

Une autre situation bien ancrée dans la vie actuelle est le passage sur les réseaux de prostitution. Natsumi Aida n'hésite pas à mettre en danger Nika et ses amis pour leur ouvrir les yeux sur un monde caché de tous. De fil en aiguille, Nika et Nino se font kidnapper par des jeunes qui n'ont pas froid aux yeux. La drogue est abordée en filigrane tout au long de ces chapitres, et permet à l'auteure de pointer une fois de plus le doigt sur un fléau de la société. Ici, elle est utilisée pour assouvir les victimes et les rendre totalement contrôlables, afin d'en tirer un profit maximum. La violence physique fait aussi partie de ce passage, ce qui le rend assez réaliste pour un shojo.

Nika la justicière, mais pas que, penserons-nous ! Natsumi Aida le dit elle-même dans un de ses apartés : elle veut faire prendre conscience à ses lecteurs de certaines dangerosités de la société actuelle. Elle aborde différents sujets avec sérieux, tout en terminant sur une note amusante ; nous sommes dans un shojo plein de bonne humeur tout de même, ne l'oublions pas ! En tout cas, ces multiples situations sont intéressantes à lire, et peuvent ouvrir les yeux aux plus naïfs des lecteurs.
  
  
  
  
  

Les conseils beauté (ou non) de Natsumi Aida : une fille parfaite tu seras (ou pas)

En plus de donner des leçons de vie, et surtout d'avertir ses lecteurs des différents dangers qui rôdent autour d'eux, Natsumi Aida prend un malin plaisir à faire l'inventaire des techniques parfaites pour être (ou non) une véritable Switch Girl. Après nous avoir présenté le mode on et le mode off, elle n'hésite pas à détailler des situations qu'elle aurait elle-même vécues, que des proches à elle auraient vécues, et aussi, à donner des cours d'hygiène ou de présentation. Il ne faut pas se leurrer, nous sommes toutes des Switch Girl, à des degrés différents bien sûr. Toutes les filles se reconnaissent plus ou moins dans cette série, et surtout, surtout… dans ces quelques pages bien fournies d'explications très crues. Les tableaux, croquis, schémas, ne manquent pas. Bien souvent, l'auteure profite même d'un passage de l'histoire pour nous faire une courte leçon sur les zones du corps sensibles à l'épilation (version soft), ou… sur les différents types de pets (version beaucoup moins soft). Petite remarque qui mérite d'être soulevée : l'explication sur les zones sensibles à l'épilation apparaît au début du volume 3, plus précisément dans les premières pages, pendant la première battle de la série, que Nika livre contre Meika, pour se venger, et surtout, la remettre sur le droit chemin. Les différents types de pets apparaissent quelques pages après, lorsque toute la classe part aux sources. Cette petite note est en réalité un avertissement : les personnes sensibles ont pour recommandation de s'abstenir et de reposer bien gentiment le livre. Car Natsumi Aida n'y va pas crescendo, mais fait plutôt des montagnes russes. Ce qui peut parfois surprendre ! Enfin… la curiosité aura raison de certains lecteurs ! Donc oui, Switch Girl est en réalité une bible, dans laquelle l'on découvre les filles sous leur jour le plus naturel qu'il soit. Au premier abord, les lectrices pourraient penser que ce manga est un piège. Car s'il tombe entre les mains de garçons, il pourrait mettre fin à l'image raffinée qu'ils se font des filles (c'est d'ailleurs ce qui arrive à la bande des puceaux, qui voulaient profiter des deux amies de Nika, Katô et Satô, kidnappées par des racailles du lycée Gokuakuji pendant leur séjour à Osaka. Les pauvres ont été achevés en quelques minutes, juste en regardant le comportement de Nika et ses acolytes, et surtout, en tombant sur un volume de Switch Girl laissé par mégarde près d'eux. Leurs illusions sur les filles partent en fumée pour toujours… D'ailleurs, puisque nous y sommes, ce passage est très drôle, c'est un vrai moment de plaisir. Les filles surjouent, elles s'éclatent à montrer les mauvaises manières et à être totalement à l'opposé de toute subtilité. Surtout, c'est un moment d'entraide entre filles, quelques pages pendant lesquelles elles montrent au lecteur que la solidarité est une force.
  
  
  
  
  
Mais en y réfléchissant mieux, oui, effectivement, il pourrait altérer la sensibilité de certains. Mais surtout, ce manga permet d'une part pour les filles de pouvoir se renseigner sur des petits trucs du quotidien dont personne ne parle, mais que tout le monde vit. Pourquoi faudrait-il avoir honte d'aimer manger des aliments qui sentent mauvais, être mal épilée, porter des culottes couleur peau de chameau (oui, vous avez remarqué, je vous épargne la crème de la crème…) ? Natsumi Aida nous dévoile tout sur tout ! Et d'une autre part, les garçons qui auront commis l'erreur fatale d'ouvrir au moins un seul volume de la série seront alors immunisés ! Certes, il sera probablement marqué à vie par certaines images (car, contrairement aux autres shojo, ici, lorsque les filles sont moches et loin d'être à leur avantage, elles le sont vraiment !), par des commentaires ou des situations pas très glorieuses. Mais le gros avantage, c'est qu'il ne sera pas si choqué que ça lorsqu'il s'apercevra de quelques petites imperfections de sa petite amie ! Le tour est joué, il faut diffuser la bonne parole (ou pas…). A chacun son avis, cela dépend de votre niveau de mode off après tout ! Pour votre information : Aida sensei a très bien détaillé ces différents niveaux de mode off. Il est amusant de voir dans lequel vous vous trouvez. Cela pourrait vous rassurer… ou pas…