Une série phénomène
Sky Castle fut un phénomène à sa sortie, et pour moi, ce succès est du à plusieurs choses, et les deux premières, ce sont celles que j'ai évoqué plus haut : c'est une série qui dénonce quelques dérives du système éducatif coréen, et c'est aussi une histoire de familles, quatre pour être plus précise. Certains auront remarqué au fil des années que les coréens font beaucoup de séries, et celles-ci suivent un schéma assez simple. Le séries à « gros budget » feront souvent autour de 10-20 épisodes, seront travaillées au niveau de la réalisation et surtout, elles seront assez diversifiées au niveau des genres. Mais il y a aussi les séries fleuves, que l'on pourrait apparenter à du « Plus Belle la Vie » chez nous, qui sont des sé&ries souvent centrées sur des familles coréennes, et leurs vies quotidiennes. C'est ce schéma que va plus ou moins reprendre Sky Castle, et c'est ce qui, à on avis, fera une de ses forces. Et il ne se sont pas contentés de ça, ils vont aller bien plus loin pour appâter le spectateur.
Cette série va rajouter quelques enquêtes, celle entourant la chute de la famille Park puis la mort de Kang Hye-Na. Du suspense qui sera finalement assez vite résolue, mais que l'on verra durer à cause de nos personnages, emprisonnés dans leurs propres culpabilités, contradictions, désir de protection. Des personnages présentés comme assez froid et unidimensionnel comme Han Seo-Jin vont prendre de plus en plus d'épaisseur au fur et à mesure de l'intrigue, et même la fin, lors de sa confrontation avec le coach Kim, au parloir, un certain malaise planera autour d'elle. Est-elle si différente de celle qui a tout fait pour détruire sa vie de famille ?
Au final, le succès de la série est du à la façon dont elle a su mêler habilement les genres, tout en offrant une esthétique léchée, des bandes-sons percutantes. On le remarque dès le générique de la série, avec cette succession de portrait des différents protagonistes de la série, dont les visages se révèlent en fonction de l'orientation de l'éclairage. Une idée toute simple et pourtant rudement efficace dans ce cas de figure ! Et cette OST, « We all lie » de Hajin... un petit bijou ! Parlon également de la qualité de l'acting, qui est assez impeccable durant toute la série. On retiendra la prestation de Lee Te-Ran en Lee Soo-Im, cette scène incroyable où le docteur Kang confronte sa femme par rapport à Kim Hye-Na ou encore celle où No Seung-Hye découvre les secrets de sa fille. Bref, je ne vais pas faire le listing de tout ce qui marche dans cette série. Retenez juste qu'elle marie à merveille de nombreux genres, et qu'elle permet à une large audience d'y trouver son compte : de l'humour, du drame familial, un propos social... Que demander de plus ?
