Sky Castle - Actualité manga
Dossier manga - Sky Castle

Quand l’éducation prend le pas sur le bonheur...


Sky Castle est une série qui parle avant tout du système éducatif en Corée, et plus particulièrement de l'importance de celui-ci pour les parents, notamment les parents fortunés. Car les études sont une forme de prestige, qui va rejaillir sur la famille, les parents, grand-parents... Or, pour ces familles, ce prestige est le plus important. Dans Sky Castle, cela se focalise sur le monde médical. La place des familles dans la résidence dépend du statut des époux dans l'hôpital, et les enfants sont vivement encouragés à suivre les traces de leurs pères. Il y  bien évidemment toujours la problématique de «l'héritier », autrement dit la responsabilité pour les ères de porter un garçon pour assurer la pérennité de la lignée, mais aussi leurs réussites dans la « vie ». On le voit avec la mère du docteur Kang, qui ne cesse de pressuriser notre héroïne, Seo-Jin. On retrouve aussi cette problématique avec la famille Cha, avec le père, qui a eu une enfance plus prolétaire, et qui est du coup obsédé par la réussite de ses enfants. Tout cela pour accroître son prestige personnel, effacer ses origines et retrouver son exploit en sa progéniture, mais surtout pour mettre à terre ceux qu'ils jugent nantis, qui ont eu ce qu'ils ont sans vraiment de « mérite », comme le docteur Kang. On retrouve ainsi toutes les problématiques habituelles de ces familles : l'entre-soi, l'héritage, le culte du mérite et de la réussite, à tout prix. Sauf qu'ici, cela va prendre des proportions démesurées à cause d'une femme qui va capitaliser sur ces envies des parents : Kim Joo-Young. Elle leur promettra une entrée assurée pour leur enfant, et en échange elle leur demandera de lui faire entièrement confiance. Petit problème : son but n'est pas d'assurer l'entrée de ses élèves à l'université de médecine, mais plutôt de détruire ces familles, où plutôt les parents avides de réussites. Et c'est ce qui arrivera à la plupart de ces familles. Certains enfants se suicideront, couperont les ponts ou alors, dans le cas de Sky Castle ce sera la mère de la famille Park qui mettra fin à ses jours, ne pouvant supporter l'idée que son fils ne veuille plus la voir.





On voit ici les ravages que ce système peut faire sur ces familles. Si le coach Kim se servira comme détonateur, les familles connaissaient déjà de grandes tensions internes. Yeong-Jae ne supportait pas la pression que son père lui mettait, et cela ira très loin quand sa relation avec une femme de ménage sera révélée. Son père n'hésitera pas à pointer une carabine sur lui, et seule sa réussite au concours d'entrée de l'université apaisera les tensions. Au sein de la famille Cha, c'est leur fille aînée, Se-Ri, qui cristallisera toute cette tension : elle fera croire à ses parents qu'elle a été admise à Harvard pendant deux ans, les amenant à payer une amende de 64 000 §, pour fraude, et amenant un sacré déshonneur sur la famille.

Au fur et à mesure que la série avance, on se rend bien compte que tous les enfants cherchent à leur manière à échapper à la surveillance et l'intransigeance de leurs parents. Les attentes sont lourdes, l'échec inenvisageable. Comment, dans ces conditions, peut-on être au maximum de ces capacités ? Comment peut-on être heureux ? Alors ces enfants, pour ne pas décevoir ceux qu'ils aiment par dessus tout, trichent, mentent... mais pour quel résultat à la fin ? Le bonheur est une composante totalement absente de tous ces calculs.

Quand on voit Ye-Bin, dépitée de voir sa mère si peu réagir à ses vols en série dans une supérette, on comprend ce qu'elle ressent. Elle qui souhaitait attirer l'attention de ses parents, obnubilés par sa sœur aînée, c'est un véritable crève-cœur. Car si voler ne suffit pas, que devra-t-elle faire pour que sa mère se préoccupe d'elle ?

L'éducation est une composante importante de nos sociétés contemporaines, surtout dans les pays développés. L'entrée dans les études supérieures, et surtout le prestige de  certaines, conditionne notre « réussite » future. Alors quand on rajoute un système éducatif encore plus sévère, comme celui de la Corée du Sud, et un système « d'héritage » encore plus important que le nôtre... On obtient tous les ingrédients pour une série de haut vol qui va nous faire par toutes les émotions !



  
  


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