Rosario + Vampire - Actualité manga
Dossier manga - Rosario + Vampire
Lecteurs
20/20

Rosario + Romance

 
 
Malgré son bestiaire important, on aurait tort de croire que Rosario+Vampire est un manga à l'obscurité scénaristique omniprésente. Si le récit gagnera certes en noirceur passé la quinzaine de premiers volumes, la romance est belle et bien au centre de l'histoire, et ce depuis le premier chapitre. Il est d'ailleurs intéressant que c'est le seul aspect qui réunit le manga d'Akihisa Ikeda et l'anime éponyme, mais nous y reviendrons...

Mais plus qu'un manga de romance, c'est un «shônen harem» qu'est Rosario+Vampire, ces séries destinées à un public adolescent masculin, dans lequel le héros, aussi misérable soit-il, va réussir à se former un entourage féminin conséquent, chacune de ces protagonistes ayant un caractère qui lui est propre... Ainsi, le découpage en deux saison, même s'il tient avant tout de l'arrêt du Monthy Shônen Jump, n'a rien d'anodin, tant la première saison va introduire chaque membre de ce harem, tandis que la saison 2 se consacre au développement des liens entre les personnages. Ce côté harem ne sert pas qu'à proposer au lecteur une dose assumée de fan service. Si on compare l'œuvre à «To Love», le manga de Kentaro Yabuki aussi publié par Shueisha où l'auteur n'est pas avare en chair féminine dénudée dans un amas de petits histoires visant à créer des situations improbables pour renforcer la légèreté du titre, on voit que Rosario+Vampire vise plus haut que ça. Ainsi, les situations résultant des liaisons entre Tsukune et l'une de ses «prétendantes», que ce soit un quiproquo ou une toute autre interaction, créera une situation qui se verra développée dans un chapitre entier, à savoir un long chapitre mensuel d'une quarantaine de page, qui sera lui-même parfois intégré de manière cohérente à un arc scénaristique plus ambitieux.
Par exemple, la dispute de Tsukune avec l'une de ses camarades pourrait bien entrainer la fugue de celle-ci, puis son enlèvement par un ennemi qui s'agite contre nos héros depuis des chapitres déjà. On remarquera ce schéma davantage sur la seconde partie du récit, tant celle d'introduction, de manière classique, choisit plutôt de consacrer une histoire, plus ou moins longue, à un personnage afin de l'intégrer à l'intrigue et le développer correctement. Pourtant, ce serait mentir de dire que le harem de Tsukune n'apporte pas de fan-service à l'œuvre. Certains chapitres, davantage présents en début de série, s'ancrent ainsi dans la «tranche-de-vie», narrant le quotidien sentimentalement tourmenté de notre humain au pays des monstres. Toutefois, pas question de dévoiler des poitrines à tout va, le tout se joue sur la beauté des jeunes filles, d'éventuelles petites culottes et quelques décolletés... Rien de méchant !

Mais la présence d'un harem ne fait pas forcément une intrigue sentimentale réussie... Et effectivement, malgré le nombre de prétendantes, l'auteur a tendance à privilégier les personnages de Moka et Kurumu. Le relation clef est, de manière évidente depuis le premier chapitre, celle entre notre héros et Moka, une idylle sur laquelle insiste l'auteur à de nombreuses reprises dans son manga, pour ne pas dire à chaque chapitre. Pourtant, on ne peut pas parler d'évolution amoureuse à proprement parler puisque, comme dans de nombreux manga du genre, les deux tourtereaux ne s'avoueront jamais leurs sentiments, et il faut attendre que la saison 2 soit correctement lancée avant d'assister à un semblant de développement dans leur relation. En parallèle, la pulpeuse Kurumu entretient dès son apparition un rôle d'entremetteuse, une rivale pour Moka pour la conquête du cœur de Tsukune. Plutôt vulgaire sur les débuts de l'intrigue, le personnage finira par devenir réellement touchant et sincère, peut-être même l'un des meilleurs développements de la série ! Outre ces deux vraies héroïnes, on retrouve Mizore, intervenant à partir de la seconde moitié de la saison 1, qui aura quelques sentiments pour son ami, sans réel espoir, malgré un arc scénaristique qui lui est consacré dans la seconde saison... Le reste des prétendantes au cœur de Tsukune n'auront pour rôle que d'apporter une touche de romance superficielle supplémentaire, créer quelques situations comiques et éventuellement rendre ces même personnages plus touchants à certains moments où il s'agira de les développer psychologiquement. Mais ceci sans grande prétention, car il faut reconnaître que la majeure partie de la love story se focalise sur Moka et Kurumu.
Parallèlement à la situation de Tsukune, les intrigues amoureuses sont pauvres, pour ne pas dire inexistantes. A plusieurs reprises, l'auteur reviendra sur le personnage de Ginei, ancien du club de journalisme et séducteur à ses heures perdues, mais ces séquences sont malheureusement trop rares pour qu'on puisse parler d'une intrigue sentimentale parallèle.

Ainsi, les allergiques au principe du harem auront sûrement du mal sur ce point de vue de l'œuvre, tant il n'y en a que pour le personnage de Tsukune. Pourtant, c'est un point sur lequel il faut s'efforcer de passer outre afin d'apprécier le traitement du harem. Car au final, seuls deux personnages parmi la liste des prétendantes sont vraiment mises à l'honneur. Et si la relation entre Tsukune et Moka est une évidence immédiate, le développement des sentiments de Kurumu s'avère très bien traité, devenant ainsi l'une des grosses surprises de la série, une fois celle-ci lancée ! Car des surprises, Rosario+Vampire en réserve, notamment sur son évolution, sur tous les points...
 
 
  
  
  

Une évolution permanente

 
 
Une qualité qu'on ne peut reprocher à Akihisa Ikeda, c'est de ne pas vouloir se cantonner à un seul ton dans son récit, et chercher à faire évoluer Rosario+Vampire en permanence. Car les débuts de l'histoire forment clairement un récit de romance type harem, avec un soupçon d'action à travers des joutes entre monstres rapidement expédiées, occupant une page ou deux. Tel est le schéma des premiers chapitres : différentes petites histoires qui opposeront nos héros à une créature, se terminant sur un affrontement sans suspense. Le bonus de certains de ces chapitres est l'intégration de nouveaux personnages, qui rejoindront ou non l'équipe du héros. Passé quelques chapitres et quelques volumes, les ambitions de l'auteur sont de plus en plus présentes, et celui-ci se paie le luxe de créer de vrais arcs scénaristiques qui, dans l'intrigue, n'ont rien à envier aux scénarios des plus grands shônen : Enjeux de taille, combats plus spectaculaires, montées en puissance, retournements de situation, puissants et charismatiques antagonistes... Rosario+Vampire trouve peu à peu sa propre voie, et apprend à doser correctement la romance et l'action, parfois en parvenant à mélanger les deux éléments de manière habile ! Dès ce moment, qui correspond à la seconde moitié de la première saison, l'intrigue est plus sérieuse et sombre. Les personnages, qu'ils soient alliés ou ennemis, font davantage preuve de psychologie et on se trouve déjà loin de la légèreté des premiers opus. Il nous prend alors l'envie de vraiment nous attacher aux acteurs de l'histoire, d'être surpris par certaines révélations ou scotchés au volume par l'intensité de l'action. Seulement, tout n'est pas encore parfait et Akihisa Ikeda a, à ce moment là, quelques progrès à faire. Mauvaise maîtrise de certains éléments de son histoire qui gâche quelques phases de mystère, combats qui, bien que plus développés, s'avèrent encore trop survolés et suppriment le plaisir de savourer ces planches d'action... Rosario+Vampire n'est pas encore parfait mais son auteur a trouvé sa voie, il ne lui reste plus qu'à perfectionner sa maîtrise des éléments de son histoire.

Il y a beaucoup plus à dire de la saison 2, sans toutefois partir dans de grosses révélations scénaristiques. Car dans cette deuxième partie de l'histoire, l'auteur va jongler, de manière habile, entre divers tons... Les débuts de cette saison permettent ainsi de retrouver la légèreté des débuts de série à travers le quotidien de nos héros au lycée Yokai, tout en cherchant à mettre en avant des personnages qui étaient jusqu'ici en retrait. Le «moe» est à ce moment un peu plus présent, une touche de plaisir qu'on avait perdu à la fin de la première saison. Mais rapidement et après avoir retrouvé ses lecteurs après des mois d'absence, le mangaka reprend son histoire et les ambitions de celle-ci. Rapidement dans cette deuxième saison, nos héros se trouvent un ennemi qui restera présent jusqu'aux derniers volumes en date, un antagoniste sous la forme d'une organisation qui reviendra à chaque partie scénaristique différente. C'est aussi le moment pour l'auteur de développer tous les points de son histoire qui étaient jusqu'ici restés dans l'ombre, à savoir le mystère de Moka, ou encore le passé de certains personnages... D'ailleurs, les acteurs secondaires du récit trouvent ici une place plus juste. Si dans la première saison, Moka et Tsukune étaient au cœur de l'action, leurs camarades servant bien souvent de simples faire-valoir, ils trouvent ici une place qui les met davantage en valeur, permettant à l'auteur de les faire évoluer, revenir sur leur psychologie à laquelle il n'avait pas vraiment touché... en faire de vrais personnages ! C'est bien Kurumu et Mizore qui auront ce grand honneur, tant la succube ouvrira son cœur tant à son bien-aimé qu'au lecteur, et le passé de la femme des neiges sera dévoilé, expliquant la misanthropie de cette dernière.

S'il est dur de parler de cette partie encore récente de l'histoire sans en révéler les enjeux et le déroulement, il est indispensable d'en parler afin de prouver l'évolution de Rosario+Vampire sur tous les points. A ce stade, nous sommes déjà habitués à un scénario plus fouillé, qui oscille entre l'optimisme et l'obscur. Arrivé au septième volet de la saison 2, Akihisa Ikeda vide les outils qu'il gardait en réserve pour sa série, relance toute l'intrigue principale sur Moka, et montre bien que les éléments qu'il distillait ci et là depuis le début de la saison 2 n'étaient pas anodins... En résulte une partie intense en révélations, très sombre dans le ton, dans lequel le regard du lecteur sur certains personnages change du tout au tout. L'action devient aussi plus nekketsu que jamais, et les inspirations de l'auteur pour certaines grandes séries du genre ne sont plus un mystère, une surenchère d'action sublimée par le dessin du mangaka...
   
  
ROSARIO TO VAMPIRE © 2004 by Akihisa Ikeda/SHUEISHA Inc.

ROSARIO TO VAMPIRE SEASON II © 2007 by Akihisa Ikeda/SHUEISHA Inc.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
erotaku

De erotaku, le 09 Octobre 2013 à 23h37

une série sympathqiue avec un mélange de magie, de monstre, d'humour et d'ecchi

Crocomo

De Crocomo [677 Pts], le 06 Avril 2013 à 16h52

20/20

Un excellent dossier pour un excellent manga (que j'adore) et dont la progression m'a toujours impressioné. Et vive Kurumu ! (on sent que c'est le personnage que préfère l'auteur)

Vickylartiste

De Vickylartiste [375 Pts], le 14 Novembre 2012 à 16h35

20/20

Un manga tout à fait unique que je ne regrette pas d'avoir acheté !

zearot

De zearot [703 Pts], le 05 Octobre 2012 à 17h07

20/20

Un grand merci a Takato pour ce dossier complet. Petit regret en se qui concerne la serie animé qui est survoler (même si je ne l'aime pas , elle proposait une relecture amusante au final).

En se qui me concerne je relie au moins une fois par mois ce manga tellement je l'adore !

Alice87

De Alice87 [445 Pts], le 05 Octobre 2012 à 14h45

19/20

Un très bon dossier :)

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation