Rendez-vous au Crépuscule - Actualité manga
Dossier manga - Rendez-vous au Crépuscule

L'histoire


Rendez-vous au Crépuscule nous plonge dans une réalité en tous points similaire à la nôtre, à ceci près qu'il y existe une bien mystérieuse maladie: la luminite. Personne ne connaît exactement son origine et il n'existe aucun moyen de la soigner, les recherches médicales dessus n'étant pas encore assez avancées. Ce qui fait que, quand elle se déclare (généralement à un âge compris entre la dizaine d'année et le milieu de la vingtaine), ses porteurs ne peuvent qu'être hospitalisés en permanence, en attendant de s'affaiblir peu à peu jusqu'à une inévitable mort. Le signe particulier de cette maladie ? Le corps des porteurs émet une légère lumière fluorescente quand il est éclairé par la Lune, et cette lumière devient peu à peu plus intense pendant que le corps s'affaiblit petit à petit.

En lycéen plutôt lambda en apparence, Takuya Okada, en classe de seconde, ne s'est jamais intéressé plus que ça à la luminite. D'ailleurs, l'adolescent ne semble pas s'intéresser à grand chose: plutôt distant avec les autres, il n'a pas vraiment d'amis et parle peu avec autrui. Mais sa vie risque bien d'être bouleversée le jour où Akira Kayama, un camarade de classe qu'il considère comme son "sauveur" mais qu'il préfère éviter à cause de son comportement peu sérieux, lui demande d'aller rendre visite à sa place à une certaine Mamizu Watarase, une camarade de classe qu'il n'a jamais vue. La raison de cette absence ? Eh bien, cette jeune fille est précisément atteinte de la luminite, et ses jours sont comptés (d'après les médecins, elle devrait même déjà être morte). Hospitalisée en permanence dans un établissement situé tout au bout de la ligne de train de la ville, l'adolescente ne peut quasiment pas sortir de sa chambre d'hôpital, et absolument jamais de l'hôpital lui-même. Et quand Takuya fait sa rencontre pour la première fois, il ne sait pas encore que quelque chose le poussera à revenir la voir très régulièrement, et qu'un lien plus fort que tout, même plus fort que la mort, se créera entre eux deux...





La naissance d'un lien


L'idée d'une rencontre et d'un lien entre un héros solitaire et une héroïne qui n'a plus longtemps à vivre n'est pas nouvelle: des oeuvres comme je veux manger ton pancréas (sorti chez Pika) ou le manga Second Summer, Never See You Again (paru chez Doki-Doki) sont également passées par-là.

Le roman de Tetsuya Sano affiche même quelques similitudes fortes avec Je veux manger ton pancréas, dans la mesure où les deux oeuvres ont une héroïne bien décidée à vivre encore bien des choses avant de disparaître... la différence étant que dans le cas de Mamizu, ces choses seront vécues "par procuration", puisque Takuya ira vivre pour elle ce qu'elle aurait aimé faire, en ne manquant pas bien sûr de lui faire des comptes-rendus détaillés par la suite.

C'est un aspect qui occupe toute une partie du récit: aller seul dans un parc d'attraction, aller bosser dans un maid café, faire du saut à l'élastique, adopter une tortue... ne sont que quelques-unes des choses que Takuya ira faire pour Mamizu, sans trop savoir pourquoi au départ, d'autant que la jeune fille fera parfois des demandes assez capricieuses.

Mais bien sûr, ces demandes ont bien souvent un rôle à jouer dans l'intrigue. Certaines ont quelque chose de drôle et permettent à Mamizu de peut-être se détendre, tandis que d'autres poussent Takuya à faire des choses qu'il n'aurait peut-être jamais effectuées de lui-même (comme faire du saut à l'élastique ou élever un animal), voire lui permettent d'avancer vers des étapes brisant son côté solitaire, notamment quand il se fait embaucher au maid café et fait la connaissance d'une joviale collègue en Riko.





Mamizu, ou le rapport complexe avec la mort


Et puis, au fil de la confiance qui s'installe entre les deux adolescents, certaines demandes deviennent plus importantes sur le plan personnel, comme quand Mamizu demande à Takuya d'aller à la rencontre de son père pour lui demander pourquoi il s'est séparé de la mère de la jeune fille. Les demandes de l'adolescente ne manqueront alors pas d'avoir un impact sur plusieurs personnes de son entourage, ainsi que sur elle-même bien sûr.

Car tout au long de la lecture, à travers le regard de Takuya, on a largement l'occasion d'entrevoir tout ce que peut ressentir Mamizu sans forcément le dire.

Face à l'idée de sa mort qui approche alors qu'elle est encore si jeune, l'adolescente souhaite volontiers se montrer joviale, essaie de paraître détachée parfois, mais certaines paroles ne mentent pas et font bien comprendre le rapport complexe qu'elle a déjà face à la mort, entre résignation, déprime, peur de ne plus exister, et volonté de vivre.

C'est bien cette volonté de vivre qui, grâce à sa relation avec Takuya, brillera peut-être le plus.

Et c'est peut-être bien cela aussi qui sauvera Takuya lui-même.





Takuya, ou le besoin de réapprendre à vivre


Car si Takuya est lui-même si solitaire, si distant au départ, ce n'est pas pour rien, l'adolescent vivant toujours le deuil de sa grande soeur Meiko, renversée par une voiture quelques années auparavant.

Et on en arrive alors à l'un des éléments les plus intéressants de l'oeuvre: le rapport que l'on peut avoir au deuil, plusieurs personnages de la série étant marqués par la chose.

Takuya, sa mère, mais aussi Meiko elle-même avant de mourir, ainsi que Kayama: tous ont déjà connu cette douleur, mais tous ont eu une manière différente de l'appréhender.

Takuya est devenu plus distant et morne, tandis que Kayama a pris en quelque sorte le chemin inverse en décidant de profiter sans trop se prendre la tête mais sans pour autant oublier l'essentiel.

Meiko est elle-même allée vers la mort (aspect très bien écrit, puisque le romancier nous le fait bien comprendre en filigranes sans jamais dire le mort "suicide"), tandis que leur mère à elle et à notre héros a désormais la peur permanente de perdre son autre enfant.

Mais au bout du chemin, chacun de "ceux qui restent" pourrait évoluer, réapprendre à vivre voire vivre pour ceux qui partent.

Il y a bien des manières de vivre le deuil, mais aussi de s'y préparer.
  
  


© Daichi Matsuse, © Tetsuya Sano, © loundraw/FLAT STUDIO 2019 / KADOKAWA CORPORATION

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS
Paliko-Paliko

De Paliko-Paliko, le 17 Avril 2021 à 09h50

Merci pour ce bon dossier. Je recommande aussi vivement cet excellent manga. J'aimerais que le spin-off soit adapté aussi en manga, mais aucune info à ce sujet. 

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation