Lupin III : Une femme nommée Fujiko Mine - Actualité manga
Dossier manga - Lupin III : Une femme nommée Fujiko Mine

Eternelle Fujiko


Madonne


Fujiko Mine... Au fil des décennies, des différentes séries, films et OAV, celle qui est aussi connue sous le nom de Magali en France a fait rêver nombre de spectateurs de Lupin III/Edgar de la cambriole, mais aussi de lecteurs du manga original de Monkey Punch.

Cambrioleuse insaisissable et difficile à cerner, n'hésitant jamais à user de ses charmes et à manipuler son entourage (ce cher Lupin en tête) pour arriver à ses fins, et faisant partie de ces caractères ayant révolutionné la figure féminine d'alors, la belle fait partie de ces personnages tellement populaires et ancrés dans le média manga/animation que près de 50 ans après la naissance du manga de Monkey Punch, elle conserve encore et toujours une aura.

Quand on replace la naissance du personnage dans son contexte d'époque, nous sommes alors à la fin des années 1960, puis la popularité de la belle explosera dès le début des années 1970 avec l'arrivée de la première série animée. Nous sommes alors à une période de révoltes estudiantines et ouvrières au Japon, et dans la foulée de ces mouvements explose le besoin d'émancipation de la jeunesse nippone, notamment une émancipation sexuelle féminine. Fujiko Mine, parmi d'autres personnages, s'inscrit dans ce renouveau féminin, en se faisant femme forte et érotique, comme nous allons le voir ci-dessous.





Le charme d'une femme insaisissable, forte, érotique, malicieuse


Au fil des épisodes, on voit l'équipe de la série capter avec brio tout ce qui fait le charme et l'ambivalence de Fujiko Mine, insaisissable femme, tour à tour voleuse habile, fine manipulatrice usant de la parole ou de ses charmes fous pour arriver à ses fins, femme forte capable de se sortir de bien des situations, personnage aux multiples facettes capable de prendre bien des visages et de duper quiconque lui ferait trop confiance... et, surtout, figure fascinante de femme forte, prenant un plaisir fou dans ses ébats, dans ses vols audacieux, dans sa soif jouissive de se mettre en danger pour se sentir vivre...

On devine chez la Fujiko de cette série une certaine fuite vers l'autodestruction,comme si elle voulait fuir quelque chose... chose que l'on cerne petit à petit à travers, ça et là, des indices sur son passé traumatisant, passé qui se concrétise petit à petit pour finalement occuper l'essentiel des deux derniers épisodes. Des traumatismes d'enfance qui expliquent assez facilement la soif de liberté et la libération sexuelle qu'affiche la belle.

Et pourtant, il ne faut pas forcément attendre grand-chose de tout ce travail autour de Fujiko, car après nous avoir laissé au fil des épisodes nombre d'indices, de brefs flashbacks glauques expliquant sans jamais trop en dire les traumatismes ayant forgé la Fujiko adulte, l'épisode final choisit d'être beaucoup plus explicite, quitte à déconstruire une partie de ce que les épisodes précédents nous laissaient voir. Comme si Fujiko, éternellement, devait rester une femme impossible à cerner entièrement...

Après tout, cette part de mystère, ce côté insaisissable, c'est aussi ce qui en a fait une figure inoubliable.





Autour de la belle


Lupin III : Une femme nommée Fujiko Mine s'ouvre sur une aventure marquant sa rencontre avec Lupin, qui s'avérera dès lors captivé par la belle cambrioleuse et jurera de la faire sienne un jour ou l'autre.
Dans la suite de la série, ce sera évidemment autour de Jigen et de Goemon de faire leur apparition, pour un résultat offrant une certaine vision des premières rencontres et premiers heurts de ces 4 personnages qui deviendront par la suite des complices permanents (pour le duo Lupin/Jigen) ou récurrents. Mais tout cela ne se fera que dans la série de 1971, Lupin III - Une femme nommée Fujiko Mine se contentant vraiment de poser les esquisses de ces relations. Quoi qu'il en soit, on retient notamment le travail agréable effectué sur Jigen dans un épisode précis lui offrant un passif d'ancien mercenaire devenu voleur, avant sa rencontre et son alliance avec Lupin.

A cela, il faut ajouter un Inspecteur Zenigata qui se voit sublimé dans cette nouvelle série. Souvent relégué à un rôle comique de poursuivant de Lupin un peu bouffon et à la ramasse dans les précédentes séries, le personnage retrouve ici ses lettres de noblesse en étant plus sérieux et plus mâture. Cela passe notamment par ses quelques alliances avec Fujiko et par certaines scènes très sulfureuses entre les deux personnages (par exemple, un épisode où tous deux ont un rapport sexuel pourrait décontenancer les fans qui étaient restés sur une tout autre image de lui), mais surtout par l'apparition d'un personnage inédit : Oscar. Jeune garçon faisant office de second de Zenigata, celui-ci possède son propre passé ainsi qu'une admiration 100% ambiguë envers son supérieur qui s'explique par la manière dont il a été recueilli par ce dernier. Dès lors, on découvre à travers Oscar un Zenigata plus charismatique, voire digne et fort de convictions.

Reste que Zenigata, Oscar, Jigen et Goemon ne sont bien ici que des personnages secondaires, ayant un rôle plus ou moins fort et mis en avant selon les épisodes. Et que Lupin, bien que très présent, est lui aussi beaucoup moins mis en avant qu'une Fujiko qui est bel et bien la vedette de ce spin-off.

Ce que l'on apprécie alors par dessus tout, c'est plutôt de voir ces visages que l'on connaît bien se rencontrer, s'allier, s'opposer ou se manipuler selon les épisodes.
  
  
  


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