Lone Wolf & Cub - Actualité manga
Dossier manga - Lone Wolf & Cub
Lecteurs
19/20

Style et narration

  
 
Quand on est familier du cinéma japonais et du Western-spaghetti, on peut se demander lequel des deux a le plus influencé le découpage très cinématographique et les ellipses d'action de la série.
On ressent la très large influence du cinéma de Kurosawa (Rashomon et Yojimbo pour ne donner que deux exemples des prises de vues utilisées dans Lone Wolf & Cub). Ce sont les mêmes prises de vues qu'utilise Sergio Leone dans sa trilogie Une Poignée de Dollars et les 7 samouraïs (je veux dire : mercenaires). On y trouve aussi des scènes d'action qui font l'ellipse de l'impact: les adversaires se croisent, se figent et l'un des deux s'effondre, terrassé par le coup de l'autre.
Le style réaliste (assez éloigné de celui d'Hiroshi Hirata, auteur de Satsuma) laisse une grande part à l'impressionnisme dans les mouvements rapides.
Ce style sera également adopté par Sanpei Shirato dans un étonnant revirement graphique.     
 
 
  
L'ambiance générale du manga est lourde et tragique. Ogami fait figure de très rigide droiture dans un monde de corruption. Il a un sens de la justice qui lui est propre, façonné par une application extrémiste du bushido. Ces adversaires sont souvent sans scrupules et prêts à l'ultime sacrifice (comme dans cette scène où un de ses adversaires bloque la lame d'Ogami dans son crane pour qu'un autre puis lui porter un coup fatal). Le seul élément qui vient désamorcer cette noirceur est la présence de Daigoro qui malgré un sérieux qui confine pratiquement à l'autisme, garde par moment des gestes et des jeux d'enfants sur lesquels se penche Kojima. Mais Daigoro reste le fils d'un samouraï et s'astreint lui aussi au bushido comme les évènements le prouveront...
L’action très présente laisse parfois la place à de longs moments de méditation ou d’observation de personnages ou du contexte du récit, car Kozure Okami est aussi une description très précise de la société japonaise de cette époque jusque dans ses couches sociales les plus basses.  
 
 
 
 

8400 pages pour une vengeance

 
 
Alors, certes, le manga peut paraître répétitif dans sa construction et parfois obtus dans le sens de l'honneur appliqué, mais le caractère implacable d'Ogami est justement une grande force de la série.
Ogami est un combattant parfait capable de venir a bout des meilleurs porteurs de sabres, de superbes empoisonneuses, et d'armées entières d'arquebusiers, mais il est seul et sans plus de raison de vivre que la vengeance.
L'histoire est répétitive, mais chaque histoire se suffit a elle-même et (presque) chaque ennemi affronté ajoute un élément dans la construction du titanesque dénouement. Ces adversaires sont des assassins des Yagyu ou des guerriers redoutables, comme Asaemon, le testeur de sabre (par la décapitation des condamnés et la découpe de cadavres) rencontré dans le tome 8, ch43 et qui se verra offrir une série de 10 tomes également de la main de Koike et Kojima.         
 
 

Malgré le fait que nous ayons hérité des maquettes de couvertures et du titre américain, on peut remercier Frank Miller (Sin city, 300...) qui a emprunté au thème de Lone Wolf & Cub pour sa série Rônin (sortis chez Zenda, bonne chance pour les retrouver !) avant de pousser First Comics à la première publication de la série. 
 
       
 
La contribution de Miller ira jusqu'à rédiger des préfaces pour les 12 premiers graphic novels ainsi que leurs couvertures (celles des tomes 1-12 en français). Bill Sienkiewicz (Elektra Assassin) puis Matt Wagner (Grendel, Mage the Hero Discovered,...) sont les auteurs des couvertures suivantes.
 
  
  

LONE WOLF AND CUB © 2001 by KAZUO KOIKE / GOSEKI KOJIMA

Commentaires

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shinob

De shinob [127 Pts], le 20 Octobre 2012 à 14h00

17/20

Très bon dossier sur cette série que je suis justement en train de lire !

 

BenDragon

De BenDragon [121 Pts], le 06 Juin 2011 à 14h28

18/20

Je partage pleinement l'analyse développée dans le dossier. L'action peut paraître répétitive, certaines scènes un peu trop elliptiques ou "impressionnistes" (il y a, surtout au début, des combats qui ne sont pas toujours très "lisibles"). Mais la force narrative de l'ensemble, la qualité de la plupart des récits, avec un emploi remarquable du rythme, de la mise en page et des procédés de dramatisation en général, ainsi que l'ancrage dans une réalité historique bien documentée, que mille petits détails dans les dessins ou le récit viennent mettre en scène, font de cette série un pur chef-d'oeuvre. L'un des grands modèles du genre, avec le travail d'Hirata.

wikipedia

De wikipedia, le 25 Avril 2009 à 18h37

et bien moi je suis fan d tes articles quoi qu'on muisse en dire ! lol
OKITA

De OKITA, le 20 Juillet 2008 à 23h03

20/20

une superbe serie, l'une des meilleures sur les samourais à ce jour, je vous la conseille à tous.
mais comment se procurer ces figurines?

Ogami itto

De Ogami itto, le 21 Avril 2008 à 13h22

20/20

Une des plus belles œuvre de la bande dessinée mondiale. Difficile d'en parler sans faire une succession de superlatif... (Scénario, Dessin, mise en scène, chara design, personnages, narration, ... )

11/9

De 11/9, le 18 Avril 2008 à 15h54

Merchi ^^ une lecture qui peut s'averer ardue mais qui offre des trésors narratifs. c'est definitivement ce qui se fait de mieux dans le domaine.

Daigoro

De Daigoro [524 Pts], le 17 Avril 2008 à 21h00

19/20

et oui c'est moi !!!

super article, si je lisais pas déja je foncerais dessus... y'a pas à hésiter

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