L'aventure au programme
Action et trahison, cocktail efficace
De manière générale, Akihiro Kimura parvient sans difficulté à maintenir le parfum d'aventure par le biais du background SF évoqué précédent bien sûr, mais également via des moments d'action qui entretiennent le le moindre mal un parfum de tension et de rudesse.
Ainsi, à la lecture de la série, il paraît difficile de ne pas ressentir quelque chose pendant la scène du début du deuxième volume, où les Galerians, à la recherche de Rhafi, débarquent dans son village natal de Koshital et sèment le chaos le plus total. Rhafi aura-t-il le temps de sauver les habitants, dont font partie sa mère et ses amis ? Cette interrogation apporte du suspense, car le moins que l'on puisse dire, c'est que les Galerians ne font pas semblant. Ils sont menés par le redoutable Geirel, dont l'ordre est simple: tout massacre est autorisé. Ainsi, le village est mis à feu et à sang, et personne n'est épargné. On signalera, par exemple, l'horrible massacre d'un petit garçon devant sa soeur, montrant toute l'horreur dont peuvent faire preuve les ennemis. On regrettera l'absence de la moindre subtilité chez eux, mais le tout se révèle efficace. Et ne parlons pas de l'état dans lequel Rhafi retrouvera sa mère...
Plus tard, une trahison au sein des alliés aboutit alors sur l'interception du vaisseau de notre héros par l'ennemi. Fait prisonnier par les Galerians, S'en sortira-t-il ? Le coup de la trahison est classique, mais l'auteur prend soin de développer les motivations du traître et d'ajouter ainsi un peu plus d'aura dramatique et de parfum de danger.
D'autres petits exemples pourraient être cités, mais voici les principaux. En utilisant honorablement ces petites ficelles, Akihiro Kimura réussit à bien entretenir l'aventure.
La quête initiatique
Une aventure qui doit surtout beaucoup à la quête de son héros. La quête d'une identité, d'une place et d'un destin à assumer. Celui-ci du successeur de l'Empereur qui doit protéger les siens du chaos symbolisé par la menace des Galerians.
Evidemment, au départ Rhafi ne se fait pas facilement à l'idée d'être le fils du défunt Empereur et de devoir lui succéder. D'autant plus que, comme déjà dit dans une précédente partie, il a d'abord du mal à pardonner à son défunt père de ne jamais les avoir recherchés, lui et sa mère.
Pour qu'il évolue, il faudra sans nul doute l'arrivée de moments difficiles, comme la mise à sac du village où il a grandi, lui faisant un peu plus prendre conscience que s'il ne fait rien ce genre de situation se répétera, et qu'il ne peut pas échapper à son destin. Cela déclenche alors chez lui un tournant: le réveil en son for intérieur du dieu tutélaire de Walvalia. Mais notre héros ne peut pas maîtriser ce nouveau pouvoir dès son acquisition, et il devra poursuivre le combat pour cerner tout ce qui est en lui..
En somme, on a un héros encore pris de quelques doutes jusqu'à la fin, mais qui acceptera au final d'assumer pleinement le rôle qui l'attend .
La question de la fin
Au fil des pages de Lineage Saga tournées et arrivé au bout du deuxième volume, un doute subsiste de plus en plus lorsque l'on sait que le troisième tome est le dernier: Akihiro Kimura a mis en place un certain nombre de choses, et au vu de tout ce qu'il a développé pour en arriver là et de tous les personnages apparus, on se dit que l'oeuvre aurait facilement pu être un peu plus longue, et on se demande comment tout ceci pourra être bouclé en un seul volume.
La réponse ne fait pas vraiment de miracles : la suite et fin de Lineage Saga dans le troisième volume conclut les choses, comme on pouvait s'y attendre, sur une conclusion assez ouverte sur les éléments futurs. Ainsi, si Rhafi parvient bien évidemment à devenir Empereur, on ne découvrira que très peu son évolution dans ce nouveau rôle, en dehors d'un bond dans le futur de quelques pages à la toute fin.
Dommage, on aurait aimé en voir un peu plus à ce sujet.
© by KIMURA Akihiro / Enterbrain
