Petite mise au point
Une petite précision avant de bel et bien se lancer dans ce modeste dossier: que celles et ceux qui, en voyant le nom de la série, pensent que ce Lineage Saga a un quelconque rapport avec le jeu vidéo Lineage se ravisent. L'oeuvre du mangaka Akihiro Kimura n'a aucun lien avec celui-ci, en nous proposant de suivre une aventure de science-fiction en trois volumes. Aucun lien non plus avec le manhwa Lineage, paru il y a plusieurs années en France chez Saphira.
Un univers convenu mais plutôt bien mené
Une base classique
L'histoire d'un jeune garçon qui, après sa rencontre avec un homme venu le chercher, doit quitter sa planète et laisser sa mère seule pour tenter de continuer à maintenir la paix dans la galaxie, cela ne vous rappelle rien ? Si si, cherchez bien... La comparaison à Star Wars est inévitable, tellement inévitable que l'on pourrait facilement se dire qu'il ne s'agit pas d'une simple coïncidence, mais peut-être d'un clin d'oeil ou d'une inspiration.
Cette comparaison peut même se prolonger au niveau des personnages, à commencer par ce Raüm, vieil homme d'une bravoure sans pareil et fidèle jusqu'au bout à l'empereur...
Cela donne bien le ton de la série: ne vous attendez à rien de foncièrement original dans Lineage Saga. Le fond de l'histoire reste on ne peut plus classique.
Mais l'oeuvre n'en est pas mauvaise pour autant. Si le fond est peu original, Akihiro Kimura parvient à développer convenablement son récit.
Des personnages globalement bien campés
En premier lieu, le mangaka parvient à accorder un certain soin à ses personnages, dont les différents comportements sont généralement crédibles.
Dès le début de l'intrigue, les réactions de ceux-ci vis à vis des évènements qui ont lieu sont travaillées. Ainsi, par exemple, Raüm se morfond après la mort inévitable de l'Empereur qu'il ne peut empêcher, et a l'impression de ne pas avoir pu accomplir entièrement sa mission.
De son côté, Padti, amie d'enfance de Rhafi, se demande bien si elle pourra continuer à vivre son amitié au vu du nouveau statut de notre héros.
Quant à Rhafi lui-même, il lui faut évidemment du temps pour digérer le fait d'être le fils de l'empereur et de devoir laisser sa mère, et il en viendra même à en vouloir à Waïlam de ne pas avoir cherché à les retrouver.
La suite du récit amène un certain nombre d'autres personnages, qui ont tous globalement un rôle à jouer, ce rôle étant plus ou moins important. On fera plus ample connaissance avec certaines figures plutôt intéressantes, mais le petit problème est que Kimura continue dans le même temps d'en faire apparaître des nouveaux, tant et si bien qu'au bout d'un moment on commence à avoir du mal à tous les retenir et, surtout, à jauger le rôle qu'ils pourront avoir par la suite.
Et malheureusement, ça ne manque pas: on a du mal à bien cerner tout l'intérêt de certains d'entre eux.
L'utilité des différents protagonistes est réellement inégale, mais les figures plus travaillées le sont bel et bien, à l'image de Raüm qui s'avère être peut-être bien le personnage le plus intéressant de la série, qui est doté du rôle que l'on attendait de lui (aucune surprise quant à ce qui lui arrive au bout de l'aventure, tant cela lui correspondait bien), et dont les derniers problèmes et interrogations sont résolus, de manière classique mais efficace, notamment en ce qui concerne sa relation avec son fils.
Un background suffisamment présent mais parfois maladroit
Le background général est lui aussi bien au rendez-vous, et l'on découvre notamment dès les débuts de l'aventure certaines particularités de la lignée de Rhafi, notamment en ce qui concerne la longévité pouvant s'étendre sur plusieurs siècles, qui inclut une croissance physique plus lente que la moyenne.
Nous en apprendrons également plus, au travers d'un court retour en arrière, sur la rencontre et l'amour entre l'empereur et la mère de Rhafi.
Par la suite, Akihiro Kimura parvient à suffisamment enrichir le background pour qu'il ne paraisse pas trop succinct. On apprendra notamment ce qui pousse les Galerians (les principaux ennemis) à attaquer. Petit à petit, les différentes forces des camps opposés se mettent en place, avant qu'évidemment tout n'explose..
S'il reste assez simple, l'ensemble a le mérite d'exister, d'être clair et suffisant pour une série qui ne doit totaliser que trois petits volumes. Mais justement, peut-être bien qu'au vu de tout ce que le mangaka parvient à évoquer, la série aurait pu être un peu plus longue... Nous aurons l'occasion d'y revenir.
© by KIMURA Akihiro / Enterbrain
