Jormungand - Actualité manga
Dossier manga - Jormungand
Lecteurs
16/20

La princesse des flingues et son soldat charmant


« Her name is Koko… »

Un futur dragon, vraiment ? Difficile de penser ça de Koko Hekmatyar la première fois que l’on croise son regard d’une clarté angélique doublé d’un sourire de circonstance qu’elle maitrise de façon outrageante. Autant dire que la demoiselle ne laisse pas indifférente. Déconcertante, elle l’est aussi. Et si elle vend du gros calibre, ce n’est pas uniquement grâce à son physique avenant et son interminable paire de jambes. En affaire, Koko est aussi intraitable que la pire des vipères. Froide et réfléchie, elle ne se laisse jamais déborder par les évènements et joue toujours avec deux coups d’avance. Aussi létale qu’agaçante pour ses ennemis, aussi jouissive qu’imprévisible pour le spectateur. Malgré son jeune âge, elle sait donc y faire. Faut dire qu’à force de prendre le café avec les pires malfrats que la Terre ait portés, le tout pour une mallette bien remplie et un éventuel feu d’artifice en prime, la demoiselle a eu tout le temps de se faire les dents. Des dents acérées et sans pitié. Ça, on ne tardera pas à s’en rendre compte. Derrière son joli minois et son comportement parfois dissipé, Koko sait mieux que quiconque ce qu’elle veut. Et quand la « princesse » veut, elle obtient. Justement, que cherche-t-elle à obtenir exactement ? Se remplir les poches jusqu’à s’en étouffer ? Trop simple, pas intéressant pour un sou. Quitte à risquer sa vie à chaque minute écoulée, autant le faire pour en faire quelque chose qui tient véritablement à cœur. Ça tombe bien, Koko a justement un projet. Le projet « Jormungand ». De quoi s’agit-il ? Vous pouvez toujours courir pour le savoir, quitte à finir six pieds sous terre pour un écart de curiosité un peu trop prononcé. Quoi qu’il en soit, vu comme ça, la demoiselle Hekmatyar a de quoi faire peur. Mais il y a un mais.





« … she is loco. »
Est-ce vraiment par pur plaisir pervers que Koko est telle qu’elle apparait devant ses subordonnés partenaires de travail ? Est-ce aveuglément qu’elle est prête à sacrifier des vies pour quelques liasses bien grasses ? Non, loin de là. Son caractère et son attitude des plus énigmatiques ont beau lui procurer un charme fou, c’est quand elle laisse entrevoir quelques failles, lorsqu’il nous est donné l’occasion d’entrevoir ce qu’il se cache réellement derrière son masque qu’elle nous flingue pour de bon. Aussi jeune soit-elle, Koko a un passé. Et vu son statut, il est déjà bien chargé. Des promesses, des pertes, des doutes. Beaucoup de choses l’ont amenée à être celle qu’elle est aujourd’hui, implacable et déterminée. Charismatique au point de posséder ce pouvoir d’attraction irrésistible sur les vétérans les plus bourrus qui soit. Beaucoup de choses qui font de Jonah, l’enfant soldat, un élément tout à fait déterminant dans la réussite future de « son » projet. Mais, en définitive, qu’est-ce que cet enfant soldat a de si particulier ?

Une innocence brisée, saccagée et moquée. Jonah, c’est un peu ça. Son village a été attaqué par un groupe d’ennemis armé par Kasper Hekmatyar et il s’est retrouvé orphelin, enfant soldat luttant contre les russes. Et quand le destin lui fait croiser la route de quelques orphelins, voilà qu’une partie de ceux-ci sont envoyés comme chair à pâté à une petite sauterie sur champ miné et que le reste est gardé en otage par celui-là même qui a fourni les armes, ouvrant le bal de son cauchemar. Dans quel but ? Afin qu’il accepte de servir comme garde du corps sa petite sœur, une certaine Koko. Autant dire qu’il y a une morbide ironie dans la destinée du jeune garçon, doué comme pas deux avec une arme à la main. Rien d’étonnant, du coup, à ne jamais voir l’ombre d’un sourire sur ce visage passablement grisâtre. Pas surprenant non plus de le voir beaucoup plus mature que son âge ne devrait lui permettre. Bref, il n’a plus rien d’un gosse. En vérité, c’est d’une machine à tuer privée de son âme qu’il a l’air. Mais Koko, forte de ne jamais rien faire comme tout le monde, s’en contrefiche éperdument. Entre deux fusillades bien sanglantes, elle ne trouvera rien de mieux à faire que de chouchouter son petit garde du corps. Pour le coup, la jeune femme sait montrer une affection physique… poussée que n’auraient sans doute pas renié un certain R ou la charmante (tant qu’on ne la contrarie pas, cela va de soi) Valmet. Les pauvres se contenteront des miettes pendant que Jonah est abusivement chouchouté, quand bien même cela semble l’ennuyer plus qu’autre chose. C’est clair, au départ, l’enfant-soldat qu’il est à d’autres chats à fouetter.

En l’occurrence, Jonah est animé d’un désir de vengeance. Il a juré à Kasper de lui planter une balle dans le crâne et il compte bien s’y tenir. Les rapports sociaux, c’est fini avant même d’avoir eu l’occasion de vraiment commencer. Tuer, équipé de ces engins qu’il vomit pourtant, voilà ce qu’il lui reste. Enfin ça, c’est au début. Rapidement, les choses vont bouger. Cela dit, ça se comprend aisément. Difficile de rester une machine insensible lorsqu’on fait partie de l’entourage proche de Koko et de ses gardes du corps. Petit à petit, la part d’humanité qui était plantée tout au fond de son être va refaire surface. Ça tombe bien, c’est justement cela que recherche Koko. Par intérêt ou par affection ? Là est toute la question. A moins, bien entendu, qu’il ne s’agisse des deux à la fois. Quoi de plus logique, après tout. A l’instar de Jormungand, le serpent qui se mord la queue, tout ne serait-il pas lié, entremêlé ?





Le lien entre Koko et Jonah, quoi qu’il en soit, démarre du coup de façon assez légère. Plus que le ton de l’œuvre, en tout cas. Plus aussi que leur situation respective ne devrait le leur permettre Loin des explosions et du sang qui gicle, c’est du côté mignon et des câlins un poil surfait que penche la balance. De quoi nous amuser, le temps d’un instant. Heureusement, leur relation ne s’arrête pas à ça. Voir un gosse grincheux se faire dorloter par une demoiselle aux airs un peu timbré, ça va un moment, mais il en faut plus que ça pour ajouter à leur charisme individuel un petit quelque chose qui fait tout. Ça tombe bien, c’est justement ce qu’il va se passer. Passé une introduction aussi désarçonnant pour Jonah que pour le spectateur, la relation entre la marchande d’arme et l’enfant-soldat devenu premier garde de la princesse, aussi improbable soit-elle, évolue. Et elle évolue bien. Il y a des sous-entendus, des petites phrases lâchées çà et là, des faits qui ne trompent pas. Jonah est particulier aux yeux de Koko. Pourquoi ? Ah ça, il ne faut pas s’attendre à voir miss Hekmatyar nous le jeter à la figure. Conserver tout son mystère, c’est aussi s’assurer de ne pas prendre une ride. Toujours est-il que ce n’est pas par hasard si le jeune homme occupera rapidement une place capitale de son quotidien.

Bref, le duo que forment Koko et Jonah s’avère intéressant à plus d’un titre. Amusant, parfois touchant et, au final, plutôt bien travaillé. Autant dire qu’ils s’imposent comme des calibres d’envergure dans le monde de brutes de la série. Des figures d’envergure, mais ils ne sont pas les seuls pour autant. Et ça, justement, c’est ce que nous allons voir dans la prochaine partie du dossier car derrière ces deux personnages, il y en a un sacré paquet d’autres qui attendent de pouvoir vider leur chargeur !
  
  
  

©White Fox/Shogakukan/Keitaro Takahashi

Commentaires

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xFairyStormx

De xFairyStormx [322 Pts], le 06 Octobre 2015 à 17h47

18/20

Cet animé est excellent ! On suit l'évoolution du groupe et surtout de Jonah. A voir.

titali

De titali [2269 Pts], le 02 Octobre 2015 à 20h35

Cela m'étonnerait... The arms peddler se situe clairement dans la dark fantasy, le western et à une époque moyen-âgeuse, tandis que Jormungand se veut réaliste et lié à notre époque... La seule chose qui les relie, ce sont les armes. Et encore... The arms peddler donne l'apparence que Garami est une vendeuse d'armes mais, pour le reste, la série ne s'intéresse pas en tant que tel à la thématique de la vente d'armes. Ce qui est tout le contraire de Jormungand. Mais merci quand même de ton commentaire très instructif... 

Weregeist

De Weregeist [194 Pts], le 02 Octobre 2015 à 20h04

14/20

Cela n'a pas l'air mal même si pour moi ça ressemble trop à The Arms Peddler

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