Jizo - Actualité manga
Dossier manga - Jizo

Une réappropriation maligne d'un élément de culture nippone...


Quand on s'intéresse un minimum à la culture japonaise, le nom de Jizo nous dit forcément quelque chose.


Omniprésentes au Japon où elles sont l'un des symboles bouddhiques les plus aimés, ces petites statues de pierres représentent des enfants rasés souriants, et sont dédiées à des protections bien spécifiques: celle des familles, et des enfants disparus dont l'âme doit être guidée vers la paix selon les croyances du Bouddhisme.



A partir de là, il n'est pas très difficile, pour un lecteur un peu perspicace, de deviner la teneur du récit proposé par Mr TAN et MATO... mais ça ne l'empêche aucune d'être aussi captivant qu'émouvant à suivre.



... au service d'une histoire philosophique et poétique


En premier lieu, il faut souligner particulièrement l'écriture sensible, humaine et souvent poétique du scénariste, qui est bel et bien au rendez-vous, comme souvent dans ses récits et notamment ses romans tels qu'Ueno Park.


La tonalité de l'écriture proposée par Mr TAN permet ici un abord du sujet aux multiples richesses et bien ancré dans une atmosphère nippone réussie. Ambiance proprement japonaise qui, d'ailleurs, ne se limite pas à la simple figure du Jizo: on peut notamment souligner les noms bien sûr, mais également le temple, les rues, ainsi que l'appel, via la vieille dame aux allures de sorcière, à la figure du démon si présente dans la culture japonaise elle aussi.


Une atmosphère quelque peu horrifique est, alors, régulièrement présente via la vieille dame et ce qu'elle fait aux enfants, mais elle s'intègre bien à un rendu qui se veut également assez fascinant voire contemplatif dans son ambiance.



L'auteur y fait appel à quelques symboliques classiques mais très belles, notamment autour de la dualité lumière/obscurité, et des étoiles qui brillent comme autant d'être disparus mais continuant d'être aimés, quelque part sur terre.


Et le coeur du récit, la part la plus émouvante, provient précisément de cette question de l'amour familial, un amour qui perdure par-delà la mort.



Quelques mots sur les dessins


Sur le pur plan visuel, on peut aisément dire que la dessinatrice Mato a effectué un excellent travail, pleinement immersif.


Tandis que ses décors (des photos retravaillées) des rues sont souvent saisissants et et suffisamment profonds, ses designs enfantins assez ronds et doux apportent une atmosphère qui s'avère vraiment adéquate, et l'allure de la sorcière est réussie en pouvant susciter un peu d'effroi (sans en faire trop) au plus jeune public.



On appréciera, enfin, l'allure offerte à Jizo et ses sourires, qui font très bien écho aux petites statues nippones typiques.



JIZO © 2020 Mato, Mr Tan / Éditions Glénat

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