Japan Expo Sud 2010

Conférences et Invités

               
Avec un casting d'invités plus prestigieux et plus conséquent que l'année précédente, la SEFA a organisé de nombreuses conférences, plutôt bien réparties sur les trois journées du festival. Située dans un coin à l'abri du bruit de la foule et des stands, la salle a su attirer un public assez varié, bien que timide.

La première d'entre elle fut, comme l'an dernier, l'annonce en avant-première du palmarès des Japan Expo Awards, dont vous avez pu découvrir récemment le casting. Dans l'ensemble, la sélection a su se renouveler complètement malgré quelques irréductibles (Le Sablier, Koko Debut) et les incohérences habituelles (Otaku Girls en shojo?). Les séries cultes côtoient sans mal les challengers apparus en 2009. Si on peut lui reprocher un petit manque d'originalité, tout le monde devrait y trouver son compte. Cependant, cette première conférence était également marquée par la révélation de l'invité vedette de la prochaine Japan Expo: Tsukasa Hojo, qui fêtera alors ses trente ans de carrière! Une nouvelle qui n'a pas manqué d'étonner les quelques personnes présentes. Cette conférence d'introduction risque donc de devenir un évènement incontournable si de telles annonces sont faites chaque année!

La suite du programme a été marquée par de nombreuses Masterclass des invités d'honneur, Satoshi Urushihara et Kazuki Akane. Tous deux se sont adonnés individuellement à l'exercice, et ont également présenté leurs travaux en commun, se prêtant sans mal au jeu des questions de l'audience. Malgré quelques problèmes techniques et retards, tous deux ont réussi à faire un tour global sur les caractéristiques de leurs travaux et les difficultés qu'elles impliquent. Ainsi, Satoshi Urushihara est revenu longuement sur la difficulté de passer ses esquisses détaillées dans un contexte d'animation, tandis que Kazuki Akane s'est concentré sur son travail de storyboarder, tandis qu'un ekonte (planche de story-board) était projeté en arrière plan. Nous aurons l'occasion d'en connaitre plus sur ces deux grands noms de l'animation japonaise par leurs interviews réalisées par votre serviteur (bientôt disponibles).
     
                                   
                         
          
Les deux auteurs ont également participé à de longues séances de dédicaces dans une autre salle prévue à cette effet. Le système "Premier arrivé, premier servi" laissait parfois place au classique système de tirage au sort.
                            
                           
                    
Personnellement, c'est surtout la séance de dessin de Benjamin qui a retenu mon attention. L'auteur, invité par Xiao Pan, a réalisé en direct et en moins d'une heure un dessin magnifique dont il a le secret, via une tablette graphique et le logiciel Painter. Ainsi, on pouvait suivre en temps réel le talent de ce dessinateur, en voyant un visage de femme se dessiner peu à peu et en prenant conscience de l'importance de chaque trait. Le tout, pendant que l'auteur était sous le feu des questions du public!
     
         
    
    
En outre, Benjamin n'a pas pris le temps de se reposer durant les trois journées de ce festival, et lorsqu'il n'était pas en salle de dédicace ou en interview, il se livrait à des dessins personnalisés sur le stand Xiao Pan pour le plus grand bonheur de ses fans. Mais à raison d'un quart d'heure par dessin (ce n'est pas non plus un petit autographe), il fallait savoir s'armer de patience... ce qui ne fut pas mon cas! A charge de revanche...
      
       
    
Les derniers invités de marque de cette convention étaient les acteurs de la série Noob, diffusée sur la chaine Nolife. Déjà là l'an dernier, l'équipe était présente à la fois sur leur stand dédié mais également sur le stand de Discount Manga pour dédicacer le coffret de la saison 1. On pouvait d'ailleurs y croiser également Philippe Cardona pour l'adaptation BD de la série.
     
    
    
Le reste des conférences proposait des thèmes plus variés, notamment sur les ninjas ou sur l'art du doublage. Alain Kahn et Olivier Richard présentaient quant à eux une rétrospective sur les années Player One, à l'occasion de la sortie de leur livre Les Chroniques de Player One, également disponible sur les stands. Cependant, je garderai surtout à l'esprit la présentation de Takamasa Sakurai, intitulée de manière obscure "Le secret de la puissance de l'Anime japonais". Au travers d'un diaporama très imagé, l'écrivain et journaliste japonais était là pour nous montrer ses pérégrinations à travers le monde, en rencontrant les otakus des quatre coins de la planète, du Brésil à la Thaïlande en passant par l'Europe et l'Arabie Saoudite. Une manière de montrer que la diffusion de la culture japonaise ne connait pas de limites, grâce aux mangas et à la japanimation!
     
            
     
                     

En avant la Musique!

              
Disposée à une extrémité du hall 3, la scène principale n'a quasiment jamais désemplie. La raison? Après Ryo Fujimura l'an dernier, la sélection musicale de cette année faisait preuve d'une très grande diversité, et le public de Marseille a toujours répondu présent! Au programme: j-pop, j-rock, électro, jazz indépendant et musiques traditionnelles. Sans oublier le karaoké géant ainsi que les animations offertes par les membres français des Para Para Angels et de Tr4ks, permettant à la scène de ne jamais refroidir !

Le tandem pétillant des Jelly Beans avait la lourde tache d'ouvrir, puis de refermer, les évènements de cette scène, avec un show le vendredi en début d'après-midi puis le dimanche en fin de festival. Les deux demoiselles ont su réveiller un public timide au début, restant d'abord gentiment assis sur ses chaises. Mais quelques mots prononcés en français, avec un accent très charmant, ont suffi pour entrainer les festivaliers dans leur univers acidulé. Si on peut ne pas aimer le genre, le spectacle reste toujours... très plaisant à apprécier !
     
     
    
Jeune prodige du shamisen (luth japonais à trois cordes), Keisho Ohno a su emporter le public français qu'il connait déjà bien. Ayant déjà eu l'occasion de le voir sur Lyon, j'attendais sa performance Marseillaise avec impatience.... et je ne fus pas déçu ! Entouré de deux musiciens, l'un aux percussions et l'autre à la flûte ou au trombone, Keisho a su une nouvelle fois transcender la simple curiosité du public, en offrant une véritable performance!
    
       
    
Le duo Donkey Monkey fut sans doute le plus inattendu dans ce festival. Issu de la collaboration de Yuko Oshima à la batterie et de la pianiste française Eve Rissier, ce groupe a pris le pari d'initier le public des otakus marseillais au free jazz. Un choix risqué mais finalement assez suivi... à moins que les spectateurs étaient venus en avance pour le dernier concert?
     
        
         
Last but not least, Aoi est venu donner une représentation marseillaise. Déjà habitué au public français, ne serait-ce que par la Chibi Japan Expo précédente, le chanteur a offert un vrai show, aidé de ses musiciens tout aussi charismatiques. En tout cas, cela ne manquait pas de faire crier les jeunes fans féminines au premier rang!