A côté de tout ça
En marge de ces différents thèmes, la série peut aussi se montrer de temps en temps sous un jour différent, et notamment lors de quelques épisodes jouant davantage avec l’humour. Mais cela n’est en réalité qu’à moitié surprenant. En effet, étant donné que les principaux personnages de Cat street vivent repliés sur eux-mêmes et ont souvent une attitude un peu voir très particulière, on pense par exemple ici à Momiji, il est en fait assez naturel de les voir se retrouver dans des situations assez improbables et amusantes, ou de les voir lancer l’une ou l’autre réplique complètement à côté de la plaque.
Et puis, on appréciera également d’autres petits détails qui permettront au lecteur de ne jamais perdre son intérêt pour la série. Outre le fait que l’auteur aborde en fait de nombreux thèmes tout au long des huit volumes qui composent Cat street, on constatera avec plaisir certains choix fort judicieux, comme le petit bon de trois ans dans le futur qui se passe vers la fin de la série, permettant de retrouver les personnages dans un autre état et de conclure leur histoire de manière d’autant plus pertinente et complète. Cela montre aussi que Yoko Kamio ne manque pas d’audace pour un sou.
Finalement, ce sont aussi ces petites choses qui font de Cat street une référence dans le paysage shojo. Car la série ne se contente donc pas de nous proposer une histoire triste, belle et touchante, mais vient lui greffer tous les ingrédients nécessaires à un divertissement réussi. Un peu d’humour, de légèreté, de tension... Et tout cela en évitant malgré tout de proposer des passages lourds ou inintéressants. Bref, Cat street vaut très clairement pour ses personnages, véritables fers de lance de l’oeuvre de Yoko Kamio, mais elle s’impose aussi de par le fait qu’elle se révèle complète, dense, mais sans pour autant contenir du superflu. Ou alors en quantité extrêmement réduite. On est du coup face à un titre maîtrisé de bout en bout, qui démontre clairement que l’auteur savait où il allait dès le départ et qu’il ne s’est jamais détourné de son itinéraire de base.

Graphisme & édition
Si l’on ne peut pas dire que le trait de Yoko Kamio soit particulièrement joli ou qu’il dégage beaucoup de personnalité, il n’en demeure pas moins comme étant tout à fait correct et s’inscrit dans la moyenne de ce qui se fait au niveau shojo. Les personnages sont expressifs, suffisamment en tout cas que pour rendre à merveille les sentiments qui les traversent, et sont diversifiés. Les décors sont légers, mais néanmoins présents et vont de pair avec des planches qui évitent parfaitement d’être chargées outre mesure, donnant ainsi une fluidité à l’ensemble tout à fait bienvenue. Certaines séquences, fortes en émotions, sont quant à elles réalisées avec beaucoup de savoir-faire et la mise en scène est d’ailleurs très souvent à propos. L’auteur n’en fait pas des tonnes et cela fonctionne juste comme espéré. Ceci dit, de temps à autre, on remarque néanmoins quelques planches un peu plus brouillonnes et diminuant peut-être un peu l’impact de certains passages. Mais rien de bien méchant, cependant. De même, à l’une ou l’autre reprise, on peut trouver la mise en scène un poil trop théâtrale. Mais cela reste très rare, car dans l’ensemble, c’est plutôt l’inverse et c’est justement la sobriété de l’ensemble qui sert la série.
Du côté de l’édition, Kana fournit du très bon travail. Outre les nouvelles couvertures, différentes de l’édition japonaise (on appréciera ou non le changement, toujours est-il que celles proposées pour cette version française se révèlent être fort jolies), on notera également la présence de mini-dossiers fort intéressants sur différents thèmes. On en retrouvera ainsi un consacré au thème des « hikikomori » , un autre sur ces fameuses écoles actives et enfin un dernier sur Yoko Kamio en elle-même. La chose est donc tout à fait louable et appréciable, d’autant plus que cela concerne des sujets forts intéressants qui méritaient tout à fait d’être développés de la sorte. Bref, c’est une excellente initiative qu’on aimerait très clairement voir plus souvent ! Enfin, saluons également la traduction fort réussie et qui sera notamment à la hauteur lors des moments-clés de la série. Ca n’a peut-être l’air de rien comme ça, mais, malgré tout, c’est aussi cela qui nous permet d’apprécier la série à sa juste valeur.
CAT STREET © 2004 – Yoko Kamio/Leaf Production – Shueisha Inc.
De Shaedhen [791 Pts], le 23 Décembre 2013 à 18h55
Merci pour ton commentaire par rapport au dossier Tehanu ! ^^
De Tehanu [205 Pts], le 22 Décembre 2013 à 18h38
Un dossier bien structuré et objectif, qui reste neutre dans le ton adopté (contrairement à beaucoup d'autres dossiers qui prennent une position parfois trop engagée ou pas assez développée), ce qui en fait une lecture agréable.
Cat Street en elle-même constitue une excellente série, d'une longueur bien réglée et d'un très bon rythme, avec beaucoup d'émotions sans tirer trop non plus à tout prix sur la corde sensible. J'apprécie énormément le personnage de Keito, ainsi que sa relation avec Koichi, dont l'évolution vers leur couple m'est apparue rafraîchissante, car pas évidente dès le départ, et même à l'arrivée il y a beaucoup de travail encore à faire. Un excellent titre "feel-good" bien écrit et bien dessiné.
De Illisana [283 Pts], le 21 Décembre 2013 à 22h51
Je ne connaisser pas mais l'histoire m'intrigue je l'avoue...
De Queeny, le 21 Décembre 2013 à 12h49
Tres bonne série! Une très bonne approche du monde des ados, avec leurs questionnements, leurs doutes. L'histoire nous montre qu'il y a toujours de l'espoir. Je recommande vivement cette série.