Card Captor Sakura en animation - Actualité manga
Dossier manga - Card Captor Sakura en animation
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18/20

Les films


Comme pas mal de mangas/animes à succès, Card Captor Sakura a également connu les joies des adaptations en films pour le grand écran, à deux reprises pour être précis. Et de par leurs histoires bien inédites par rapport au manga d'origine, il semblait intéressant de revenir plus spécifiquement dessus.

Ces deux films, sortis en France en 2005 en DVD vf et vostf chez IDP, sont d'ailleurs toujours facilement trouvables à l'heure actuelle, sur le site Anime-store par exemple.





Film 1 : Le Voyage à Hong Kong


Sobrement nommé au Japon "Card Captor Sakura: The Movie" à l'époque de sa sortie, Card Captor Sakura: Le Voyage à Hong Kong est arrivé dans les cinémas nippons le 21 août 1999, donc a priori après la fin de la diffusion de la saison 2 de la série et en attendant la saison 3.

Ce premier long-métrage d'environ 1h15 a le mérite de conserver le même staff que la série, avec donc notamment Morio Asaka à la réalisation, la membre des Clamp Nanase Ohkawa à l'écriture, ou encore Kumiko Takahashi au design des personnages.

Il démarre sur une bien mystérieuse vision, où Sakura, en plein rêve, semble comme appelée par une voix énigmatique... Puis peu de temps après, la voici qui, dans une loterie organisée par les commerçants de son quartier, remporte le premier prix, à savoir un voyage à Hong Kong pour 4 personnes ! Les vacances de printemps étant sur le point de commencer, l'occasion est idéale pour aller découvrir la cité hongkongaise. D'autant que la fillette, du fait de l'indisponibilité de son père, sera accompagnée par son frère Tôya, sa précieuse amie Tomoyo, et son Yukito adoré ! Mais même si le séjour se présente sous les meilleurs auspices et que notre héroïne y retrouve très vite Shaolan et Meilin (tous deux originaires de Hong Kong, pour rappel), la ville où sont nées les cartes de Clow pourrait également réserver à Sakura une tout autre surprise plus inquiétante, son "rêve" du début n'étant que le premier signe annonciateur d'une menace prête à tout pour attirer la jeune fille jusqu'à elle...





Soyons clairs tout de suite: il ne faut pas attendre quelque chose d'exceptionnel du scénario de ce film, car à l'image de pas mal de métrages de ce type qui sont tirés de mangas/animes célèbres (ne serait-ce que la grande majorité des films One Piece pour citer un exemple très connu, ou Danmachi: Arrow of the Orion en exemple plus récent), il s'agit là avant tout d'un film voué à prolongé le plaisir sur grand écran entre deux épisodes de la série. D'ailleurs, au vu de la situation du film où les vacances de printemps arrivent, on peut facilement placer ce métrage juste après l'épisode 35, donc entre les saisons 1 et 2, à une période où Sakura n'a pas encore capturé toutes les cartes de Clow et poursuit encore cette quête. De ce fait, le film ne peut se permettre d'offrir une histoire très poussée, très profonde, qui aurait un réel impact sur l'anime. Il faut le voir un peu comme un "stand-alone", un long "épisode triple" offrant un récit sans incidence... ce qui ne l'empêche pas d'être assez bien campé.

En premier lieu grâce au cadre de Hong Kong, plutôt bien exploité et changeant bien du lieu de vie habituel de Sakura ! Le staff a pris soin de reproduire avec immersion la cité honkongaise, ce qui passe par des vues aériennes assez stylées sur les gratte-ciels (notamment vers la fin), ou par le passage de nos héros dans certains endroits touristiques ou dans quelques recoins typiques (à l'image du célèbre marché aux oiseaux et son achalandage ne ressemblant à aucun autre). Mais cette ville étant celle dont sont originaires Shaolan et Meilin, c'est forcément l'occasion de nous proposer également une petite plongée dans la demeure familiale du jeune garçon, à la découverte de ses proches qui n'apparaissent jamais dans le manga ou la série ! Un petit plus sympathique, donc, d'autant que la mère de Shaolan a véritablement de l'allure et de la prestance, et que les 4 grandes soeurs du garçon sont pour le moins... énergiques ! Seule petite déception: eh bien, on aurait aimé en voir plus, voire que ces personnages aient un rôle un peu plus fort.





L'intrigue, bien que très standard, est bien préparée, dans la mesure où les indices laissant deviner une menace fantastique à Hong Kong sont bien distillés: cela commence par ce rêve de Sakura au tout début, puis il y a les autres visions qu'elle aura, le fait que la bille gagnante de la loterie arrive dans sa main comme par magie, les étranges volatiles qui semblent l'observer dans la ville, les mises en gardes qu'elle reçoit comme quoi elle doit se méfier de l'eau... De quoi largement entretenir la part inquiétante de surnaturel, jusqu'à un final ou tout éclate... ou presque, car il faut bien avouer que l'affrontement final contre l'ennemie du film est un poil trop succinct. Qui plus est, il est possible de rester légèrement sur sa faim concernant certains éléments de background prometteurs: on entrevoit ici une facette du passé de Clow plus sentimentale, ce qui est forcément intéressant concernant ce magicien si mystérieux, mais ça ne va pas plus loin. Quant à l'antagoniste, malgré le lien important qu'elle a pu avoir avec Clow à une certaine époque, son développement restera en surface, et au final on a vraiment l'impression d'avoir juste une "méchante" fonction tout juste bonne à justifier le film.

Reste l'un des aspects essentiels de Card Captor Sakura: les cartes, bien sûr ! Mais ici, elles sont plutôt discrètes, la fillette n'en utilisant que quelques-unes à de brèves reprises... Il est tout de même bon qu'une carte a été imaginée spécialement pour ce film: "Arrow", la Flèche, qui est capturée par notre héroïne dès le début du métrage, et qui aura évidemment un rôle-clé à la fin. Mais, nouvelle preuve que ce film est vraiment à voir juste comme un long "bonus", la carte de la Flèche n'apparaîtra ensuite plus jamais dans l'oeuvre, ni dans la série TV ni dans le manga. On peut quand même signaler que dans l'épisode 61 de la série Kero mentionne que Sakura a transformé 4 cartes supplémentaires sans dire lesquelles, et on peut donc imaginer que la Flèche fait peut-être partie de ces 4 cartes.





Pour le reste, le film livre un divertissement tout à fait honorable si l'on est fan de CC Sakura (si ce n'est pas le cas ou qu'on ne connaît pas du tout l'oeuvre, inutile de dire que ce film n'a aucun intérêt), dans la mesure où on y retrouve l'essentiel de ce qui fait le charme de la série. Les notes d'humour sont bien présentes tout au long du métrage (même si elles s'estompent forcément dans la dernière partie), entre les instants de gloutonnerie de Kero ou les petites piques de jalousie de Shaolan entre autres choses. La magie se ressent en permanence, et les moments de bienveillance mettant en valeur les relations des personnages sont aussi au rendez-vous. Et bien sûr, plusieurs costumes, élément indispensable, sont également au rendez-vous, y compris des tenues d'inspiration chinoise !

Surtout, la réalisation est au top, même plus de 20 ans plus tard. La série conserve déjà un très bon niveau tant elle donne l'impression de ne pas vieillir, et c'est encore plus le cas avec ce film qui, cinéma oblige, a sans doute bénéficié d'un budget plus conséquent. Des mouvements des personnages (jusqu'aux cheveux de Sakura) au rendu de l'eau dans la dernière partie, en passant par le rendu réaliste et détaillé de Hong Kong, la gestion des couleurs, l'animation limpide et certains instants de mise en scène très inspirés (notamment avec l'eau vers la fin), il y a de quoi se laisser facilement happer... et regretter que ce film ne soit toujours pas disponible en HD/Blu-ray dans nos contrées !

Au bout du compte, Le Voyage à Hong Kong est moins à voir comme un vrai film que comme un long épisode bonus bénéficiant d'un peu plus de budget. Même en sachant qu'il ne peut aucunement développer une histoire impactante vu qu'il se déroule au beau milieu de la série, on pouvait quand même éventuellement attendre un peu plus de certains aspects. Mais cela n'enlève en rien le plaisir que tout fan peut ressentir en découvrant cette efficace aventure supplémentaire de Sakura, la petite chasseuse de cartes ayant décidément toujours le don de charmer.





Film 2 : La Carte Scellée


Bénéficiant toujours du même staff principal que la série et que le premier film (avec notamment Morio Asaka à la réalisation et Nanase Ohkawa des Clamp à l'écriture), Card Captor Sakura: La Carte Scellée est sorti dans les salles japonaises le 15 juillet 2000, donc quatre mois après la fin de la diffusion nippone de la série.

En France, il aura mis du temps à nous parvenir, puisqu'il aura fallu attendre 2005, surtout via les éditions DVD d'IDP, pour pouvoir le découvrir de façon légale. Avant ça, il n'avait eu droit à aucune diffusion télévisée, contrairement au premier film qui avait été diffusé sur la chaîne Fox Kids (renommée Jetix puis Disney XD par la suite) en 2004.

Fort logiquement au vu de sa date de diffusion japonaise, La Carte Scellée se déroule après la fin de la série animée, et autant le dire tout de suite: il n'a aucun intérêt si nous n'avez pas vu cette dernière avant, et vous spoilera même forcément l'histoire de notre chère petit chasseuse de cartes.

Sakura a enfin capturé les 52 cartes de Clow puis transformé celles-ci en cartes de Sakura. Et au bout de cette folle aventure, Shaolan, qui a beaucoup évolué à ses côtés, a trouvé le courage de lui avouer ses sentiments juste avant de repartir à Hong Kong. Forcément troublée, notre héroïne n'avait toutefois pas eu le temps de faire le point sur ses sentiments à la fin de la série pour éventuellement donner sa réponse à Shaolan... mais l'occasion pourrait se représenter bien plus tôt qu'elle ne l'aurait cru !

En effet, à l'approche du festival de Nadeshiko pendant les vacances scolaires, toute la ville de Tomoeda est en effervescence pour les préparatifs. Sakura et ses camarades de classe préparent même, pour l'occasion, une pièce de théâtre où notre héroïne jouera le rôle principal, celui de la princesse, tandis que le rôle principal masculin a été attribué à Yamazaki (Yvan). C'est alors que la jeune fille a la surprise de voir réapparaître devant elle Shaolan et Meilin ! Sur insistance de cette dernière et de Tomoyo qui sont bien décidée à filer un coup de main sentimental à leurs deux camarades, Le jeune garçon est de retour pour une semaine, le temps des vacances. Déjà troublée auparavant quand elle repensait à son ami, Sakura l'est forcément encore plus en le revoyant, et cette semaine devrait être l'occasion d'enfin répondre à sa déclaration... si tant est que de nouveaux problèmes n'apparaissent pas. Car quand le duo n'est pas interrompu par divers événements ou personnages, c'est un autre sujet qui intrigue: la jeune fille ressent régulièrement une étrange sensation dans le sac où elle conserve ses cartes, et finit par constater qu'elles disparaissent les unes après les autres, comme emportées par une force mystérieuse. Pire: en plus des cartes, des objets voire des gens commencent à se volatiliser dans la ville... Serait-ce le fait d'une ultime carte, scellée il y a bien longtemps par Clow lui-même pour certaines raisons ?





Tout en proposant à nouveau une histoire inédite autour d'une chasse à la carte ultime, ce film avait pour ambition initiale un élément de choix: apporter une réponse à la déclaration d'amour de Shaolan à Sakura. En effet, alors que dans le manga d'origine Sakura répondait bel et bien par l'affirmative à Shaolan, il en était tout autre à la fin de l'anime où la jeune fille ne répondait pas encore, le prétexte étant alors tout trouvé pour "rallonger la sauce" avec un long-métrage en forme d'épilogue. Sur cette part sentimentale, le film finira évidemment par bel et bien apporter la fameuse réponse, afin de rattacher comme il se doit les choses à la conclusion du manga... mais alors, qu'est-ce que le chemin pour y parvenir, dans les dernières dizaines de secondes du film, est long !

Pourtant, au départ, il y a vraiment de bonnes choses à retirer de la part sentimentale de ce long-métrage: on adore observer Sakura au début quand elle repense à Shaolan avant qu'il ne revienne, tout comme on adore les nombreux regards et sourires qu'ils se renvoient à plusieurs reprises (notamment pendant la représentation théâtrale), qui sont très bien mis en avant par la réalisation et par le character design (avec les yeux pétillants de la jeune fille) et qui ne laissent déjà plus le moindre doute quant aux sentiments de notre héroïne. Et puis, même s'il s'estompe pas mal au fil du film, le petit rôle de Tomoyo et de Meilin en "entremetteuses" est vraiment plaisant, tant ces deux demoiselles perspicaces veulent le bonheur de nos deux héros, quand bien même leur amour à elle doit rester inassouvi, chose dont elles ne se morfondent aucunement tant que leur deux précieux amis sont heureux. Et on en revient là encore à la si belle importance des relations de bienveillance dans la série...





Mais en dehors de ça, eh bien l'écriture est vraiment paresseuse, en se limitant essentiellement à une chose pendant toute la première moitié du film (soit environ 40 minutes, quand même): à chaque fois que les conditions sont idéales pour que Sakura réponde à Shaolan, un élément perturbateur bien forcé et prévisible déboule pour tout gâcher. Kero qui arrive pour manger, le père de Sakura qui rentre, Toya qui fait des siennes par jalousie... Une fois, ça va, mais quand ça se répète sur plusieurs dizaines de minutes pour justifier une longueur digne d'en faire un film, ça devient lourd et un peu soporifique. Et avec tout ça, Sakura et Shaolan ont beau être souvent mignons tout plein et adorables, eh bien ce long-métrage finit par tomber dans quelque chose que la série avait su parfaitement éviter: une trop grande mièvrerie (qui plaira ou non, selon les goûts).

Ce qui en résulte également, c'est un certain déséquilibre dans les enjeux autour de la mystérieuse "53e carte" faisant son apparition, enjeux donnant l'impression d'être rushés dans la toute dernière partie du film après la pièce de théâtre. Pourtant là aussi, les éléments de base sont intéressants: en plus de permettre une petite réapparition-éclair d'Eriol, les explications sur l'existence de cette carte scellée, censée être plus puissante que les 52 autres cartes réunies et créée pour maintenir l'équilibre entre les forces positives et négatives de l'univers en pouvant alors tout faire disparaître, sont assez intéressantes et se rattachent bien à l'univers de base de l'oeuvre dans ses concepts proches du yin et du yang (une dualité régulièrement présente dans les oeuvres des Clamp, d'ailleurs). Et puis, la nature même de cette carte implique que Sakura sacrifie "son plus grand sentiment" pour la contrer et la capturer, ce qui est forcément un enjeu de taille et amène même quelques secondes où on ressent une forte intensité dramatique.





Mais... tout ceci n'est exploité qu'en surface. Au lieu de se perdre dans le comique de répétition autour des réponses avortées de Sakura à Shaolan, la première moitié du film aurait pu permettre de mieux distiller un peu plus de visions intrigantes de cette carte, qui ne fait que de très brèves apparitions et vole vite fait une carte par-ci par-là, mais de façon beaucoup trop secondaire pour marquer et déjà faire ressentir le danger. Distiller des moments mystérieux pour augmenter l'attente, c'est pourtant quelque chose que premier film faisait plutôt bien, mais ce n'est pas le cas ici. Et au bout de tout ça, l'affrontement final ne tient pas vraiment ses promesses: il est rapide, rushé, on n'y ressent que beaucoup trop vite la puissance de la carte et la difficulté qu' a Sakura pour la contrer tandis que ses cartes disparaissent les unes après les autres... tout ça pour aboutir sur une conclusion de combat qui partait sur une idée classique mais efficace autour de la solitude de cette carte, mais une idée très mal préparée: le changement de comportement soudain de la carte n'est pas cohérent avec le reste, et ce côté soudain rend vraiment le moment trop mièvre voire un peu ridicule.

Qu'on ne s'y trompe pas: on ne passe pas un mauvais moment en voyant le film malgré tout ce qui a pu être dit. Le bonheur de revoir Sakura, Shaolan et les autres dans une ultime aventure est bien là, et l'attachante atmosphère typique de l'oeuvre est plutôt au rendez-vous, d'autant que la réalisation reste très bonne pour son époque (même si elle m'a semblé un peu moins forte que dans le premier film, qui possédait quelques scènes vraiment chouettes techniquement, en plus d'avoir un cadre nouveau), et que les musiques et chansons sont toujours aussi efficaces avec même quelques accents un tout petit peu plus sombres (et puis, comment oublier cette chanson de générique de fin ?). Mais pour un "grand final", on attendait forcément une dernière aventure plus grande, plus ample, mieux écrite sur la longueur.



  
  


Commentaires

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Yuminekoi

De Yuminekoi [2120 Pts], le 06 Avril 2021 à 14h50

18/20

merci pour cette article sur CCS. Elle fait partie de mon top 5 des mangas de Clamp que j'adore. derrière X, XXHolic. 

Mettre en avant les petits détails d'anime et des films.

 

cti

De cti, le 03 Avril 2021 à 13h11

J'ai hésité à prendre la nouvelle édition, car le format de base est 4/3, et les coffrets indiquant format 16/9 remasterisé, je pensais qu'il y avait eu un recadrage.

Tu confirmes bien que la dernière version en dvd est en format original 4/3 ?

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