B.O.D.Y. - Actualité manga
Dossier manga - B.O.D.Y.
Lecteurs
20/20

De l’adolescence à l’âge adulte

  
B.O.D.Y., surtout dans la première partie de la série, est un manga peu original. En effet, il met en scène des lycéens hôtes, dont le comportement provocateur semble bien souvent peu crédible. Sakura, l’héroïne, fait tout pour ne pas tomber amoureuse de Fuji, car son travail la dégoûte. Mais cette situation, banale dans les shôjos, a toujours la même finalité.

C’est alors qu’avant même que la bataille commence, le lecteur sait d’avance la manière dont les choses vont se dérouler pour les deux protagonistes. Cet argument tend alors à le désintéresser de la série, par peur de lire un énième shôjo dans lequel les moindres paroles, gestes et réactions des personnages sont prévisibles. D’ailleurs, il ne faut pas se voiler la face, beaucoup de nos prédictions de réalisent lors de la lecture. Lorsque le couple va très mal, certaines réactions, notamment celles de Sakura, sont on ne peut plus prévisibles, surtout au début de la série. La jeune fille pleure son amour perdu, qu’elle ne peut oublier. Puis elle se reprend en main, essaie tant bien que mal à se remettre de toute cette peine, et d’oublier celui qu’elle aime. Mais des comportements contradictoires à ses pensées trahissent ses sentiments. Fuji, lui aussi, est logé à la même enseigne.

Malgré cela, Ao Mimori parvient à mettre en scène les situations de peine et de désarroi de telle façon que le lecteur se laisse prendre entièrement au jeu. On remarque très vite que le jeu du « je t’aime, moi non plus », qui d’habitude dure de façon éternelle dans la plupart des shôjos, ici, n’est qu’un souffle dans la tempête de B.O.D.Y. Pendant ses moments de solitude, Sakura n’a pas le rôle de la jeune fille épleurée qui perd totalement ses repères. Certes, il y a bien un passage pendant lequel elle est peinée au plus haut point. Mais Sakura essaie assez rapidement de se prendre en main. Les amies deviennent alors plus importantes que jamais. Néanmoins, même si le personnage d’Asuka est très développé, celui de Yuki l’est nettement moins. Il va de soi que ce sont des personnages secondaires, qui n’apparaissent que dans le contexte scolaire ou lors des sorties shopping de l’héroïne.

Pourtant, tout au long des quinze tomes de la série, Ao Mimori a, à de nombreuses reprises, l’occasion de mettre davantage en avant les amies de Sakura, afin de leur donner une réelle consistance, une psychologie travaillée, pour en faire des personnages à qui le lecteur s’attache réellement. Mais les choses ne sont pas menées ainsi. Le lecteur découvre réellement Asuka lorsque Shirai apparaît, et dès cet épisode terminé, la jeune fille se voit alors considérablement effacée. Quant à Yuki, elle semble n’être là que pour donner du piquant aux conversations entre filles, grâce à son caractère fort. On remarque également que Fuji n’a que très peu d’amis. Au lycée, il n’apparaît jamais avec un garçon; lorsque Sakura n’est pas avec lui, il est seul. Ses seules fréquentations sont ses collègues son ancien club d’hôtes. Sa famille apparaît tout de même de manière assez importante. Celle-ci le tiraille parfois, mais malgré les tensions et les disputes, Fuji finit par se rendre compte que les parents sont importants, et veillent sur leurs enfants bien plus qu’on ne le pense.

C’est donc Sakura et Fuji qui sont les personnages qui restent gravés dans nos esprits, malgré la présence des autres dans l’histoire. Ces derniers ne font que graviter autour des protagonistes, en les croisant une fois, pendant un ou plusieurs chapitres, puis se retirent dès que possible. Ao Mimori centre l’attention de toute l’histoire sur ses héros, alors que les autres personnages, tout aussi intéressants, auraient pu être davantage travaillés.
   
 
  
   
Les aventures autour de Sakura et Fuji sont nombreuses. Le couple est confronté à toutes les épreuves qui peuvent mettre en péril leur union.

Tout d’abord, leur rencontre, et surtout leur rapprochement, se sont déroulés grâce au hasard. En effet, si Sakura n’avait pas entrevu Fuji dans une situation délicate, elle ne l’aurait sans doute jamais abordé, par timidité. De plus, dès les premiers moments de leur relation, les problèmes s’accumulent. La jeune fille apprend que celui qu’elle pensait être un garçon sérieux et sage est en réalité un hôte, qui de surcroît est convaincu qu’il réussira à s’attirer les faveurs de l’héroïne. Ensuite, un autre hôte pointe très vite le bout de son nez, afin de compliquer une union qui pourtant avait trouvé un terrain d’entente.

Ao Mimori multiplie les obstacles. A chaque tome, un nouveau problème arrive, ou alors, il s’amplifie. Lorsque l’on pense que les choses se calment, on ne reste jamais tranquille très longtemps. En effet, Fuji et Sakura ont rarement des moments à eux, pendant lesquels ils ont l’occasion de roucouler tranquillement, l’esprit libre, comme tous les autres couples. Lorsque les hôtes se calment, c’est au tour des déclarations d’amour, mais surtout, du retour des anciens amours.

Cette étape, critique et charnière de la série, secoue le couple comme jamais. Après plusieurs chapitres, le lecteur comprend que le danger est là, et qu’il est temps de ne plus prendre les tourments de Fuji et de Sakura à la rigolade. C’est ici que l’on entre réellement dans la partie la plus intéressante du manga, qui ne prendra fin que lors de la dernière page.

Ao Mimori, qui au premier abord nous présentait un shôjo dénué de toute particularité, parvient à captiver le lecteur au plus haut point. Les émotions, merveilleusement retranscrites, permettent au lecteur d’entrer réellement dans l’esprit de Fuji, mais surtout dans celui de Sakura, et de la comprendre. On adhère à sa façon de penser, l’encourage, la comprend, et l’on espère le meilleur pour elle. Sakura, mais Fuji également, mûrit. Elle devient une jeune femme, prête pour la vie et un nouvel amour.

De plus en plus belle, Sakura s’assagit, perd sa spontanéité d’adolescente, pour prendre les choses moins à cœur, réfléchir avant d’agir, et surtout, savoir enfin ce qui est bon pour elle. Jamais plus on ne verra l’héroïne se taire par la colère ou crier de rage. Cet aspect de sa personnalité se ressent, et ce passage de l’adolescence à l’âge adulte touche le lecteur. Par conséquent, il aborde la série d’un œil nouveau, et surtout, plus sérieusement qu’au départ. Sans doute que l’auteure aurait voulu cela dès le début du manga. Mais il n’est jamais trop tard!

Au fil des chapitres, du temps et des épreuves, Ao Mimori a su faire vivre ses personnages. Aussi bien eux, qu’elle-même, ont gagné en expérience. Alors que l’on pouvait trouver à la série beaucoup de défauts au départ, voilà que petit-à-petit, notre vision des choses change. B.O.D.Y. devient une série que l’on prend au sérieux, qui nous fait rêver, aussi bien grâce à son réalisme qu’à son amour à l’eau de rose.
  
  
   
   
 
B.O.D.Y. © 2004 by Ao Mimori / SHUEISHA Inc.

Commentaires

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Wakana

De Wakana [892 Pts], le 16 Juillet 2012 à 02h46

20/20

Cool dossier! :D J'ai acheté mais jusque 12tomes, donc j'attendra le prochain fois d'acheter en continuant ^_^" J'adore ses dessins. Ces personnages sont jolis.

mimiC

De mimiC [196 Pts], le 22 Juin 2010 à 12h21

20/20

Super dossier ! Merci beaucoup pour les autres mangas d'Ao !!!

Ca serait vraiment bien que Panini publie les autres séries aussi ... Mais bon, si on arrive à lire le dernier tome de B.O.D.Y. c'est déjà suffisant pour un éditeur aussi lent 

smgbuffyliliy

De smgbuffyliliy [5876 Pts], le 19 Juin 2010 à 12h03

Merci pour ce très bon dossier ^^

manga78

De manga78 [2146 Pts], le 18 Juin 2010 à 16h59

Merci Lovehina pour ce bon dossier  =).

 Je n'ai pas encore terminée la serie mais je pense que je ne vais pas etre deçu, et avec ce qui est marqué, j'ai encore plus hate de lire la suite ! J'espere que d'autres oeuvres de la mangaka parviendront en France (surtout "Kamisama no Iutôri", qui m'interesse) ^^

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