Anna et le prince d'Albion Vol.6 - Manga

Anna et le prince d'Albion Vol.6 : Critiques

Urareta Henkyou Haku Reijou wa Ringoku no Outaishi ni Dekiaisareru

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 28 Novembre 2025

Anna et Kenneth pensaient pouvoir faire face à Théo Éclipse lors d’une réception organisée en présence du roi, et dénoncer la corruption du royaume avec l’appui de certains nobles. Mais le sournois patriarche de la famille Éclipse avait un coup d’avance : en nouant une alliance avec la famille Harmich, celle d’Anna, et en obtenant la direction des commerces d’Albion, Théo assoit davantage son autorité en plus de mettre Anna dans une situation inextricable. Totalement désœuvrés, et même séparés, elle et Kenneth semblent pieds et poings liés…

Alors que la rébellion de nos deux protagonistes semblait se préparer doucement, la chute proposée par le tome précédent est venue chambouler les enjeux et redistribuer les cartes. Ainsi, les premiers temps de ce sixième volume viennent développer la situation de l’échiquier. Le désespoir est total, et An Ogura traite particulièrement bien cet effondrement par les relations forcées qui se nouent, mais aussi par les réactions des personnages, Kenneth le premier. Le prince héritier, qui nous paraissait constamment sûr de lui, est méconnaissable, et il le restera pendant une grande partie de l’ouvrage. Dans ces conditions, comment sauver la situation de manière crédible ? C’est avec cette interrogation en tête qu’on ne peut s’empêcher de faire défiler les pages, nos attentes étant au plus haut. Et pourtant… la mangaka parvient à les soulever de nouveau avec l’évolution de son récit !

Dans ce moment désespéré, le lecteur attend un sursaut ? Celui-ci proviendra-t-il d’Anna ou de Kenneth, voire des deux qui auraient pu prédire ces événements ? La proposition d’An Ogura pour faire avancer son histoire est encore plus convaincante, notamment pour un lecteur français tant les quelques rebondissements proposés sont emplis de symbolique vis-à-vis de notre propre Histoire. L’idée est excellente, elle rejoint l’idée du soulèvement contre la noblesse présente depuis le début, mais la place dans un cadre plus réaliste. C’est justement un deuxième degré de lecture particulièrement brillant de cette suite : à l’idéalisme de Kenneth s’oppose le réalisme qu’un tel soulèvement impose, enjeu que le récit aborde très bien, à travers des événements intenses et de nouveaux personnages qu’on a déjà hâte de voir développés.

Personnages qui, d’ailleurs, ne sont jamais en reste, y compris du côté de la famille Éclipse. Que ce soit le charisme perfide de Théo Éclipse et une première tentative de l’ébranler, ou encore la psychologie de plus en plus subtile d’Eris pour laquelle il y aurait beaucoup à dire, il est indéniable qu’An Ogura donne de plus en plus de richesse à son casting, ce qui passe aussi par un trait expressif quand il le faut, et des compositions lourdes de sens à certains moments clés.

En bref, Anna et le prince d’Albion est dans une phase des plus excellentes avec se sixième tome capital pour l’intrigue. La mangaka maîtrise son récit, ses tonalités et ses personnages et soulève des enjeux plus forts que jamais. Avec un tel échiquier, désordonné, où tout coup peut faire basculer la partie, on a plus que jamais hâte de lire la suite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction