3 grammes - Actualité manga
Dossier manga - 3 grammes
Lecteurs
17/20

Des soutiens pour affronter une dure réalité

   
Le petit ami de Jisue est un élément clef pour le bien-être psychologique de la jeune femme. Il la soutient, l'accompagne dans ses démarches et est souvent à ses côtés pendant son hospitalisation. C'est pourtant seule que la jeune femme décidera d'entrer dans le bureau du médecin, afin d'entendre la sentence qui changera son quotidien. Face au spécialiste, et surtout, face à la dure réalité qui l'assomme, Jisue est toute petite ; si petite qu'elle a désormais conscience de ne plus maîtriser son futur. Elle demande de l'aide à des amis, plus ou moins proches, envers qui elle ne trouve malheureusement pas de soutien. Ne sachant pas vers quel spécialiste se tourner, elle tente de jouer de ses contacts, mais ils ne comprennent pas la gravité de la chose. Les conversations tournent vers un autre sujet, la mettant complètement de côté. Sa santé ne semble pas interpeller la personne au bout du fil, trop choquée pour savoir comment la consoler et la conseiller, ou alors trop accoutumée à tenir des conversations vides, et considérant celle-ci comme faisant partie d'une parmi tant d'autres... Dans tous les cas, c'est bien évidemment dans un un moment pareil que Jisue se rend compte du peu de personnes pour qui elle compte réellement. Elle les compte sur les doigts d'une main : sa mère, sa soeur et son petit-ami. Tous les trois se rendent à l'hôpital aussi souvent qu'ils le peuvent. C'est tout naturellement que la mère de Jisue semble être la plus proche de la jeune femme. Elle passe de nombreuses nuits à ses côtés, lui évitant ainsi de s'endormir seule, dans cette pièce si grande, au milieu d'inconnues, malades elles aussi. C'est la mère de Jisue qui reste auprès d'elle la veille de son opération, jusqu'au moment fatidique. Une fois la dernière consultation terminée, le spécialiste demande à Jisue de retourner dans sa chambre et reste seul avec sa mère. Ce moment, pendant lequel Jisue est mise à part, ne nous sera jamais dévoilé. C'est seulement plus tard que l'on revoit la mère de la jeune femme, les larmes aux yeux, rentrant dans la chambre. Malgré le fait que toutes les deux pleurent en silence, elles se rendent très bien compte, l'une l'autre, de la détresse de chacune. Malgré cela, elles gardent leur place, chacune dans son lit, laissant couler leurs larmes silencieuses. Ce court passage est un des instants durs de la lecture. Car l'auteure montre ainsi la difficulté de franchir le pas, d'avouer et de confier son mal-être, même aux êtres chers. La mère n'est pas censée pleurer face à son enfant, elle doit rester forte, quelles que soient les épreuves. Malgré cela, elle triche : elle se sert du noir de la nuit pour cacher ses larmes, espérant de tout son cœur que sa fille ne remarque pas sa détresse. Jisue, elle, mise à part pendant quelques minutes interminables, ne peut contenir ses pleurs. On imagine très bien son angoisse : celle de ne pas être sûre de ce qui lui arrivera dans quelques heures.
     
   
        
       
La sœur de Jisue est elle aussi un élément important, qui donne à Jisue le courage d'avancer jour après jour. Elle lui rend visite quotidiennement, le soir, et lui permet de se promener dans l'hôpital, afin de faire un peu d'exercice, au lieu de rester constamment alitée. Cette sœur a l'air plus âgée, c'est certainement une employée de bureau qui vient rendre visite à la malade juste après son travail. Ensemble, elles partagent des choses que des amis ne sont parfois pas capables de partager  : elles feuillettent des brochures, notamment des livrets sur le cancer des ovaires, car pour Jisue, tout est flou. La jeune femme souhaite en savoir plus sur sa maladie, certainement afin de savoir ce qui lui attend dans chacun des cas possibles. C'est ensemble qu'elles s'informent, se rassurant ou non, mais au moins, partageant un moment d'intimité rien que toutes les deux. La sœur de Jisue est également celle qui ose répondre aux médecins, et pointer l'injustice du doigt lorsque celle-ci se produit. Elle ne retient pas ses mots lorsque la biopsie du tissu cancérigène est faite, et que l'on annonce à quel stade la maladie a avancé. Malheureusement, Jisue est seule lorsqu'on lui annonce la triste nouvelle, la gravité de sa maladie, et sa sœur, hors d'elle, ne manque pas de crier sa rage de la voir si désemparé, n'ayant même pas pris la peine d'attendre que sa famille soit à ses côtés pour l'épauler. Cette sœur semble être un grand soutien pour Jisue. C'est une épaule sur laquelle elle peut se reposer, une oreille attentive, et une femme qui n'a pas sa langue dans sa poche.
   
Enfin, la visite du petit ami est bien entendu, d'après Jisue, le meilleur moment de sa journée. Il arrive le soir, après sa sœur. Malgré le fait que cette visite soit la plus réjouissante pour Jisue, c'est celle qui est la moins décrite dans le livre. À la place, on remarque que le petit ami de Jisue est, par exemple, dans le genre de situations embarrassantes dans lesquelles beaucoup de personnes auraient fui. En effet, c'est lui qui accompagne sa bien-aimée dès le début, à toutes ses consultations. Mais les hôpitaux produisent un drôle d'effet sur tout le monde. Les conversations se font rares, laissant place à quelques phrases et à un silence qui en dit long : tous deux regardent le spectacle interminable qui se déroule constamment dans l'hôpital, quel qu'il soit. Beaucoup de monde y met les pieds chaque jour, et y reste également, traînant, errant, sans réellement trouver de divertissement. Les paroles finissent alors par se faire rare, et tourner toujours autour de la même chose : « Il y en a du monde ! » « Tu l'as dit ! ». C'est sans mal que l'on constate que, même pour les visiteurs, l'hôpital produit un drôle d'effet : personne ne semble pouvoir échapper à cette espèce de spirale, qui entraîne tout le monde dans sa course. 
   
    

© by JISUE Shin /

Commentaires

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peace

De peace [244 Pts], le 23 Février 2013 à 12h19

17/20

je connaissais pas du tout mais grâce à ce dossier j'aimerais bien l'avoir 

Koiwai

De Koiwai [12693 Pts], le 22 Février 2013 à 14h15

Ce dossier tombe à pic pour me faire une piqure de rappel. L'année dernière j'attendais avec beaucoup d'intérêt ce titre (au point de demander au stand de Cambourakis au Salon du Livre quand il sortait), au moment de la sortie je n'ai finalement pas eu le budget, puis j'ai fini par l'oublier.

Bref, je le remets sur ma liste d'achats :-)

Tianjun

De Tianjun [5049 Pts], le 22 Février 2013 à 12h26

Un titre que je ne connaissais pas du tout (comme beaucoup je pense), mais qui me fait de l'oeil grâce à ce dossier. Je trouve intéressant le travail sur les couleurs. Reste un dessin relativement minimaliste (ça me rappelle quand je faisais très modestement mon journal intime sous forme de BD ^^") et un prix un peu conséquent, mais si je tombe dessus en librairie un jour, pourquoi pas ? Merci pour cette mise en avant !

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