We are always... - Actualité manga
Dossier manga - We are always...

Des risques souvent louables, parfois dommageables


Si We are always s’avère plutôt régulière dans ce qu’elle nous propose, sauf à quelques exceptions près qui seront évoqués plus tard, cela n’empêchera pas pour autant l’auteur de prendre çà et là quelques risques, mesurés certes, mais qui s’avéreront généralement payants. Ou, en tout cas, qui ne viendront pas nuire à la bonne teneur du récit. On peut par exemple penser à Tomona, la demoiselle un peu collante qui cherche à s’approprier Haruna sans ménagement. En la croisant la première fois, on se dit qu’elle a tout de l’agaçante enquiquineuse juste là pour mettre des bâtons dans les roues de la romance naissante entre le jeune homme et Nori. Pourtant, on aura rapidement l’occasion de revoir notre jugement sur elle. La mangaka va en effet prendre le temps de la développer et, même si elle frôlera le gros raté, elle parviendra à se rétablir à temps pour lui offrir une sortie des plus convenables. Pour ce genre de protagoniste, ce n’est franchement pas si mal que ça !
  
  
  
  
  
Un autre personnage, qui fera son apparition bien plus tard dans le récit, Mio, sera au départ dans le même cas de figure que Tomona. Cependant, là où l’auteur s’en était très bien tiré avec la première citée, ce sera peut-être un peu moins le cas avec la présente jeune fille. Mais malgré tout, elle parviendra une fois de plus à éviter de faire réellement déraper son récit. C’est tant mieux, car ça aurait d’autant plus dommageable que Mio ne fait son apparition qu’à un moment où on pouvait déjà juger l’arrivée de nouveaux venus comme inutile à l’intrigue principale. Qui plus est, la conclusion qui lui sera apportée viendra nous rassurer pour de bon. Bref, la mangaka est capable de bien maîtriser ses prises de risques sans chercher à vouloir trop en faire ou à jouer à un jeu trop dangereux. Et c’est, à vrai dire, tout à son honneur. En effet, si c’est pour se perdre en cours de route ou pire, perdre le lecteur, il n’y a pas grand intérêt à sortir des sentiers battus !

Par contre, là où Ayu Fujimiya va quelque peu se perdre, c’est en cherchant à allonger inutilement sa série. En effet, elle aurait sans aucun doute gagné à se terminer en neuf ou dix volumes, tout au plus. Et ainsi, elle aurait véritablement pu se montrer constante de début à la fin en terme de qualité. A la place, la mangaka va faire durer une conclusion pourtant toute dessinée pour se lancer dans quelques retournements de situations qui, en plus de n’être franchement pas bien convaincants, n’apportent strictement rien à l’ensemble. Pire, ils auront tendance à frustrer le lecteur. On pense par ici et surtout à l’enlèvement de Saeka, qui se trouve à mille lieues de l’esprit de la série, ou encore à une bonne partie de l’avant-dernier volume, particulièrement et excessivement creux. A côté de cela, on pourra également noter l’un ou l’autre faux pas plus mineurs, sans doute dû à la jeunesse de l’auteur dans son métier. On peut ici par exemple penser aux premiers tomes où les groupies de Kyo ou de Saeka avaient de temps à autre le don de se montrer un peu agaçants à force de nous faire régulièrement part de leur béatitude face à leur idole respective.
  
  
  
  
  

Graphisme et édition


En termes de dessins, We are always s’en sort plutôt bien. Il faut dire que si, encore une fois, Ayu Fujimiya ne se montre pas foncièrement originale au niveau de son trait, ce dernier possède malgré tout une certaine finesse qui a de quoi nous offrir des planches fort plaisantes. De même, son coup de crayon à l’avantage d’être plutôt constant et on est rarement face à des problèmes de proportions ou de croquis bâclés. Au contraire, la mangaka soigne son dessin et nous délivre quelque chose de solide. Un autre élément que l’on appréciera (ou pas, selon le lectorat) est la sobriété dont fait preuve Fujimiya pour les ornements shojoesques au détour de l’une ou l’autre page. Elle évite d’agrémenter ses planches de tout un panel de fleurs et autres fanfreluches et c’est loin d’être un mal. Finalement, couplé au ton réfléchi de son récit, cela termine de donner un côté relativement mature à son œuvre. Et ce n’est certainement pas pour nous déplaire !

De manière plus générale, la finesse du trait de la mangaka va aussi lui permettre de pouvoir charger ses pages sans que cela ne devienne illisible pour autant. De même, elle apprécie l’usage de trames qui seront fort présentes, sans que cela ne rende mal pour autant. L’auteur sait également y faire lorsqu’il s’agit de mettre au mieux en avant l’un ou l’autre passage clé de son récit. Ou, en tout cas, elle apprendra à la faire tout au long de son œuvre. Car si lorsque la série n’en était encore qu’à ses prémices on pouvait de temps à autre se dire que l’on manquait un peu d’empathie envers les personnages, cela s’améliorera rapidement et progressivement. On s’en rendra d’ailleurs surtout compte vers la fin et notamment dans le dernier opus de la série. La transmission des émotions se fait à merveille et les personnages se montrent expressifs sans pour autant avoir à en faire des tonnes.
  
  
  
  
  
Bref, d’un point de vue graphique, We are always se montre solide à tous les niveaux. On pourra sans doute arguer du fait que les protagonistes adoptent un look relativement commun, qu’il y a globalement assez peu de fantasie dans le trait d’Ayu Fujimiya, mais c’est aussi cela qui fait sa force. Et c’est aussi cela qui donne fait que l’œuvre, dans son ensemble, fonctionne aussi bien. Le trait de la mangaka est en accord avec le ton de son histoire et, quoi qu’il arrive, c’est déjà là une grande source de réussite.
Pour ce qui est de l’édition, Tonkam fournit tout du long un travail correct. La traduction est bonne, aucune erreur n’est à noter. Bref, le contrat est rempli.
  
  
  

BOKURA WA ITSUMO © 2007 by Ayu Fujimiya / SHUEISHA Inc.

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