GE - Good Ending - Actualité manga
Dossier manga - GE - Good Ending
Lecteurs
19.50/20

Maturité culottée et mesurée, faite de petites dentelles et de gros bonnets


Dans le monde du shonen, lorsque l’on évoque les comédies romantiques, on pourrait sans doute évoquer la force des sentiments, la beauté d’un amour naissant, la douce naïveté du monde étudiant. Bon, d’accord... Soyons honnêtes un instant et reprenons avec un peu plus de raison. Dans le monde du shonen, comédie romantique, ça rime avec petites culottes (avec motifs de fraise si possible), grosses poitrines (pas trop frileuses, c’est mieux), uniforme lycéen (mignon… et pas trop long) et harem (bien rempli, merci) au coin de la rue. Ou du couloir, pour être plus exact. Bref, il y a de quoi se rincer l’œil en attendant que notre cher héros arrive enfin à ses fins !





Dans le genre, on connait quelques références en la matière. Citons par exemple Mizuki Kawashita (Ichigo 100%, Anedoki, Hatsukoi Limited,…), Ken Akamatsu (Love Hina, Negima,…), Koji Seo (Suzuka, A town where you live,…) ou encore Masakazu Katsura (I’s, Video Girl Aï,…). Et n’oublions pas quelques séries, telles que To Love, par exemple, qui font également office de sérieux challengers dans le domaine.  Autant dire que la concurrence est rude et qu’il y en a d’ores et déjà pour tous les goûts. Rude, certes, mais pas au point de faire peur à Kei Sasuga pour autant. La mangaka ne tardera effectivement pas à nous montrer qu’en la matière, elle sait y faire. Et elle a même un sacré talent dans le domaine ! 

La volonté des rédacteurs (ici présent) était de d’abord traiter l’aspect plus sérieux de l’œuvre pour faire déjà comprendre au lecteur la différence qui caractérise GE par rapport aux autres séries officiant pourtant dans la même veine. Une pertinence qu’atteignent difficilement les autres œuvres du genre. Mizuki Kawashita, Ken Akamatsu et même Masakazu Katsura n’hésitent pas à user à outrance du fan service et à faire durer le plus longtemps possible l’ambigüité amoureuse. Ce style possède son charme, mais aussi ses limites. Dès le départ,  GE n’exploite pas ce système-là et va bien au-delà. Certains diront qu’il y a cependant des exceptions, comme Koji Seo par exemple, qui est également connu pour des histoires d’amour où l’aspect dramatique et des sujets délicats sont présents. Certes, mais Koji Seo est également connu pour son irrégularité et parfois son irréalisme ou son incohérence dans la réaction de ses personnages. Parfois, même s’il y a tragédie, ses protagonistes évoluent mal et restent paradoxalement creux. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres. Disons, pour résumer, que ce qui caractérise régulièrement ce genre d’œuvre est son excès et son manque de finesse dès lors qu’il s’agit de mettre en exergue ses personnages ou son intrigue.

Jouant à contre-courant, GE use aussi de tous les codes que l’on connait mais le fait avec régularité, justesse et complétude, sans aucun excès majeur. Est-ce que cela veut dire que les morceaux de dentelle entraperçus sont bien trop rares ? Est-ce qu’il n’y aura rien pour animer notre esprit (juste un peu) pervers ? On peut d’ici apercevoir les larmes de désespoir qui, déjà, apparaissent au coin de votre œil. Point d’inquiétude ! Vous pouvez sortir vos mouchoirs, mais ce ne sera pas pour essuyer des larmes ! Kei Sasuga sait user de situations un poil improbables, mais d’une efficacité redoutable lorsqu’il s’agit de raviver la flamme perverse de la gente masculine, tout comme elle sait faire naitre quelques fantasmes bien placés au détour de l’une ou l’autre rencontre entre nos chers protagonistes. Qu’il s’agisse des bains, de la chambre, d’un placard, de vestiaires ou de bien d’autres choses encore, il y en aura pour tous les goûts ! Qu’on préfère les brunes ou les blondes, là aussi il y a du choix. Et chacune à des arguments à faire valoir, ne vous y trompez pas ! De toute façon, pas la peine de le cacher, c’est pour cela que vous étiez là, n’est-ce pas ?

Toutefois, l’auteure ne se bornera pas à ce genre de plaisir immédiat mais un peu facile. De même, il ne faudra pas implorer ciel et terre pour en voir un peu plus qu’un bout de culotte. Du nu, il y en a. Du sexe, aussi. Mais s’il y a bien une chose qui caractérise le travail de la mangaka, c’est la sensualité qui se dégage de ces scènes-là. Kei Sasuga sait comment faire plaisir à son lectorat et ne se prive jamais de le faire mais, par contre, lorsque la situation devient plus sérieuse, plus intime, elle fait preuve d’un réalisme et d’une finesse saisissante. Pas de plaisanterie mal placée, pas d’exagération ridicule. Si d’un coup de baguette magique elle peut ouvrir le chemisier d’une demoiselle bien proportionnée sur un coup de tête, elle peut aussi dépeindre l’amour dans toute sa beauté. Dans tous les cas, on en redemandera !

Au final, GE good ending utilise les codes du genre et remplit allégrement son office en terme de fan service mais fait même mieux que ça. La série parvient à intégrer cette composante sans tomber dans le panneau que bien peu d’œuvres sont capables d’éviter. En faisant preuve d’un peu de modération et surtout de beaucoup d’intelligence, elle démontre qu’on peut sans peine proposer une intrigue sérieuse tout en laissant trainer quelques petites culottes au détour de l’une ou l’autre page. Et franchement, ce n’est pas nous qui nous en plaindrons !




GE - Graphisme et Edition


Le fan service et tout ce qui l’entoure c’est bien, mais si ces formes sont mise en forme avec un certain talent, c’est mieux ! Kei Sasuga est pleine de surprises et l’une de celles qu’elle nous réserve est son coup de crayon diablement maitrisé pour quelqu’un qui nous propose ici sa première œuvre. On sent que la mangaka a officié comme assistante par le passé mais, au-delà de ça, l’auteure maitrise son sujet, et son trait, tout simplement. Dès le départ, elle montre de la rigueur aussi bien au niveau des proportions que des perspectives, y allant même régulièrement de quelques plans bien inspirés. D’ailleurs, de manière générale, sa mise en scène est souvent irréprochable et originale. Elle insuffle, au travers de cette dernière et d’une narration qui ne souffre d’aucun temps mort, une énergie qui se transmet presque instantanément au lecteur. Mais elle se ne contente pas de ça pour autant. Dans GE, on peut rapidement passer des rires aux larmes, de la bonne humeur à la mélancolie. Pour y parvenir sans que cela ne semble forcé ou mal amené, il faut certains atouts dans sa manche. Des atouts que, visiblement, Kei Sasuga possède également. Qu’il s’agisse de nous transmettre la gaieté d’un personnage ou, au contraire, sa détresse, la mangaka y parvient sans le moindre souci en représentant avec force et vigueur les émotions qui les envahissent. C’est ça qui est bien dans GE. On peut se rincer l’œil une page et se sentir soudain d’humeur lacrymale à la suivante, le tout avec une parfaite transition au niveau graphique.

En fait, il n’y a qu’à voir les nombreuses illustrations qui ponctuent chaque chapitre ou même le soin apporté aux différents personnages pour se rendre compte du boulot effectué par la mangaka. Du boulot, mais aussi et simplement de l’attention qu’elle porte à ses créations. Jamais les protagonistes ne sont habillés de la même manière, jamais le plus secondaire des personnages est-il traité avec moins d’égard. Et, pour couronner le tout, l’auteure peut se targuer de posséder un trait aux racines classiques, cela va sans dire, mais qui possède malgré tout une personnalité forte. Sa manière de dessiner les personnages, notamment, est réellement unique tout en faisant mouche. Enfin, à côté de ça, elle n’abuse pas de trame, n’oublie pas ses décors, ne repompe pas sans cesse les mêmes plans ou le même genre de scène. Bref, elle nous en met plein la vue, dans tous les sens du terme. Et cela nous satisfait pleinement, dans tous les sens du terme également !

Concernant l’édition, Kana nous délivre quelque chose de tout à fait convenable et dans la lignée de ce que l’éditeur à l’habitude de proposer. Cependant, un élément sera davantage sujet à discussion. En effet, l’éditeur a choisi d’apposer au dos de chaque volume une mention « pour public averti ». Ce choix a de quoi surprendre. Après tout, GE affiche bien quelques jeunes femmes en tenue légère de temps à autre et met en scène des relations sexuelles (de façon tout à fait pudique), mais on ne tombe jamais dans quelque chose de véritablement destiné à un public adulte ou de particulièrement choquant. Bien au contraire, tout est fait avec justesse et sans le moindre excès. En réalité, nombre d’autres séries font bien pire mais ne possèdent aucunement ce genre de mention. Dès lors, même si elle peut être justifiable si l’on prend la série à part, on a bien du mal à comprendre son intérêt pour peu que l’on place GE dans l’amas de séries similaires et qui ne comportent aucune mention de ce genre. En définitive, cela risque même de mettre sur ses gardes un public qui n’a aucune raison de l’être et de laisser ce même public passer à côté d’une série qui use des codes du genre, certes, mais qui ne tombe jamais dans le racolage de bas étage.
  
  
  

© Kei Sasuga / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Nitro-d

De Nitro-d, le 12 Août 2016 à 16h06

20/20

Le dernier tome a été magnifique. On a pu voir tout le monde, personne a été laissé de côté et j'ai ressenti une tristesse quand j'ai tourné la dernière page, car toute chose a une fin et je ne verrai plus ces personnages, leur humour, leurs amours, leur personnalités, tout cela va me manquer. C'était mon premier shonen qui a comme thème le romance et je n'ai aucun regret d'avoir choisi ce manga. Ceux qu'ils veulent commencer un shonen du thème romance/tranche-de-vie, foncer à acheter ce manga, une merveille :-)

rom7

De rom7 [852 Pts], le 07 Février 2016 à 16h53

Un manga tout simplement excellent ! Visuellement très joli. Avec des personnages très attachants et une constante évolution. Sans oublier des sujets assez durs.

Bref une perle a lire.

zaik

De zaik, le 26 Décembre 2015 à 00h08

Très bonne recommandation de manga-news,  ayant terminé cette serie je la conseille a tous.

damian

De damian [4646 Pts], le 14 Décembre 2015 à 15h50

19/20

un excellent dossier comme souvent et une serie que j'ai integre dans ma liste d'achat

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