Virgin Dog Revolution - Actualité manga
Dossier manga - Virgin Dog Revolution

Humour et trash font bon ménage


Dès les premières pages que nous avons évoquées dans la partie 1 de ce modeste dossier, le ton est donné : Virgin Dog Revolution sera gore, bourrin et un brin gratuit sur ce point, mais aussi vecteur d'un humour qui apparaît dès ces premières planches. Que ce soit pour le trash grotesque, ou pour certains détails qui prêtent à sourire. Par exemple, les lecteurs observateurs souriront volontiers en voyant l'ironie du petit panneau "Regardez la route avant de traverser !".

Globalement, l'humour de la série n'est pas forcément toujours évident à appréhender, car non seulement il se veut la plupart du temps très noir et un brin cynique, mais aussi parce qu'il se mêle très souvent et de façon presque fusionnelle à une ambiance plus dure et douloureuse... Un bon exemple de cet état de fait pourrait être l'issue du combat à la toute fin du tome 1, avec une barre de métal plantée là où il ne faut pas, pour un rendu grotesque qui peut faire rire, mais qui est en même temps douloureux et qui arrive en plein climax dramatique.
 
Mais l'oeuvre sait aussi offrir quelques purs moments sadiques, notamment via certaines souffrances particulièrement absurdes, à l'image d'un homme se retrouvant avec un canard planté dans l'oeil.

Le tome 2 renouvelle la part d'humour, avec un délire beaucoup plus important concernant le bestiaire qui suit Sadao et avec lequel le mangaka se fait vraiment plaisir ! Entre le koala ninja, le kangourou à la tronche de petite frappe, et surtout le nasique aux allures de yakuza qui en arrive à conduire une voiture et à porter des lunettes noires, on est dans un bon trip qui fait sourire à plusieurs reprises, même si l'on aurait sans doute aimé voir ces figures animalières plus en action.





Le côté trash, gore, et pourtant très régulièrement présent, et cette atmosphère ne quitte jamais la série.

De ce fait, de manière générale, les mots d'ordre de Virgin Dog Revolution pourraient être "tout dans l'excès" : sur une base de révolution sanglante joliment perchée, Shôhei Sasaki livre un récit mené tambour battant et ne faisant jamais dans la dentelle, qui sait aussi être drôle ou tragique.


Un regard sur la société


Pourtant, en lisant entre les lignes, VDR est loin de se limiter à ces simples aspects, notamment parce que Shôhei Sasaki en profite pour se moquer de certains comportements et de certaines tares.

Dans le tome 1, on pense notamment à l'image du directeur de chaine voyant dans le chaos ambiant une bonne opportunité de faire de l'audience, aux émissions télévisées ridiculisant les gens sous prétexte d'humour décérébré (et il y en a un paquet chez nous), à la pseudo-écologiste retournant vite sa veste pour essayer de s'en sortir égoïstement, des mémères à chiens affublant d'habits ridicules leurs boules de poils...

Dans le volume 2, on assiste, au fil des pages, à une certaine faiblesse et laideur des humains désunis face au danger, à la peur et à l'absence de sécurité, entrant dès lors dans une sorte de psychose collective dont ressortir semble difficile. Point d'orgue de cet aspect : le rôle de l'armée à la fin de la série, refusant catégoriquement la moindre discussion ou tentative de compréhension, de communication. On retrouve également la brève dénonciation des méfaits de certains médias, entre la course à l'audience et le souhait de chercher une sorte de buzz autour de la populaire journaliste Yûri.





Le regard écolo évoqué dès le début du tome 1 via les motivation de Sadao, lui, n'est pas aussi présent qu'on aurait pu s'y attendre, mais est régulièrement là par petites touches. Par exemple, dans le tome 2 on pourra imaginer un très bref aspect écolo dans le fait que la grande majorité des animaux suivants de près Sadao sont issus d'espèces en voie de disparition ou mises en danger, à l'image de ce calao bicorne devenu gigantesque et tenant un peu le même type de rôle que Friender dans le tome 1.

Enfin, Sadao lui-même peut véhiculer un point de vue acerbe sur la société où il vit. A travers tout ce qu'il a pu vivre, bien sûr. Mais aussi à travers la manière dont il se comporte avec ses sbires animaliers dans le tome 2, comportement violent et proche d'un aspect totalitaire, qui pourrait bien pousser ses compagnons de révolte contre l'humanité à d'abord se révolter contre lui...
  
  
  


© Shohei Sasaki / Kodansha Ltd.

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