Un carré de ciel bleu - Actualité manga
Dossier manga - Un carré de ciel bleu

L’histoire d’un triangle amoureux



Un carré de ciel bleu est avant tout une histoire d’amour, bien qu’imprégnée d’une grande mélancolie. Ce récit est celui de Shûichi, ou Fumika, ou Miyuki… Difficile d’élire le protagoniste officiel tant le manga ne cible pas d’individu en particulier et s’intéresse aux déboires et à la psychologie de chacun de ses personnages. Par défaut, nous nous centrerons sur le personnage de Fumika qui est la première à apparaître. La demoiselle, après avoir quitté son village natal pendant cinq ans pour devenir une idole nationalement connue, revient sur les lieux où elle a grandi, afin de mieux retrouver son amour d’enfance : Shûichi. Mais à l’époque, ce dernier semblait très amoureux de Miyuki, et la bataille pour le cœur du garçon ne s’est jamais conclue, car ce dernier n’a osé se déclarer. Ses sentiments ont même l’air de demeurer intacts à l’heure actuelle. Quant à Miyuki, la voilà devenue amnésique. Pour elle qui avait aussi le béguin pour Shûichi, « l’amnésie signifie-t-elle la fin des sentiments » ? Dans cette anarchie sentimentale, Yuria vient alors recadrer chaque protagoniste à aller de l’avant et être clair dans son ressenti, que ce soit en poussant Shûichi à faire un choix ou en guidant Miyuki et Fumika l’une vers l’autre, l’amnésie et leurs sentiments les ayant nettement séparées.
  
  
  
  
  
Après avoir établi un long discours sur l’amnésie et Miyuki et l’effet de cette idée sur le contexte mélancolique du manga, il est grand temps de s’intéresser à son impact sur le triangle amoureux présent ici. Plus globalement, penchons-nous sur le lien entre mélancolie et sentiment amoureux.

Cette émotion a en effet un effet différent sur chacun des personnages, mais aboutit toujours, d’une manière ou d’une autre, à un effet sur l’évolution sentimentale de l’intrigue. Pour Shûichi, figure assez classique du triangle amoureux par le biais du type indécis, verra des craintes à se déclarer auprès de celle qu’il aime. Car finalement, son choix est couru d’avance et l’auteur reste toujours très cohérent dans le rapport que le jeune homme entretient avec Miyuki et Fumika, voir même avec Yuria, mais son indécision liée à son attachement à la situation passée a raison de lui, ce qui causera par la même occasion moult quiproquos qui feront souffrir les unes et les autres.

Pour Fumika, la mélancolie est surtout le regret d’avoir abandonné sa contrée natale. Le personnage se souvient de la solide amitié les reliant tous, et le fait que Shûichi se soit tant détaché d’elle et que Miyuki l’ait oublié, ce qui donna par la même occasion naissance à un certain ressentiment de l’amnésique envers l’idole sera la cause de bien de ses soucis. Ajoutons à ceci le fait que Fumika connaît les sentiments de l’élue de son cœur pour Miyuki, chose qu’elle dévoile dans les premières pages du manga, nous permettant d’affirmer qu’elle se refuse à tourner la page et reconnaître que celui qu’elle aime en a choisi une autre.

Puis vient le cas Miyuki qui, elle, a gardé un amour pour Shûichi bien que différent d’autrefois. Elle n’en demeure pas moins craintive, car le retour de Fumika, qu’elle aura totalement oublié, lui donne l’idée que peut-être, auparavant, les sentiments de Shûichi penchaient pour la petite blondinette. Après tout, comment interpréter de tels évènements quand on n’a presque aucune mémoire concernant les dix premières années de son existence ? Chez Miyuki, l’amnésie marque la mélancolie et génère le doute, justifiant ainsi certains comportements de la demoiselle hautement déboussolée.
  
  
  
  
  
On comprend alors qu’avec un tel matériau de base pour le triangle amoureux, les quiproquos seront légion, principalement entre Miyuki et son entourage qui souffrira du mensonge présent autour d’elle. Forcément, l’idée du malentendu, recette très classique dans ce genre d’œuvre, pourra être boudée par certains, mais le tout est bien traité dans l’œuvre. Tout est généralement rattaché à l’idée de mélancolie, ou alors à la personnalité propre à chacun que cette thématique implique. Le sujet est maîtrisé par le mangaka qui rend un récit cohérent dans sa globalité, et il faut ainsi lire à travers les lignes pour voir en quoi Un carré de ciel bleu se démarque d’une autre romance de cet acabit. Cela n’est pas toujours facile, surtout quand l’auteur, pour développer son intrigue, ses personnages et leurs relations, utilise des schémas d’arcs maintes fois vus dans le manga d’amour. Citons par exemple la virée à la plage ou le festival d’été, deux cadres que tout lecteur de manga aura vus au moins une fois dans sa vie dans n’importe quel titre ayant pour sujet les amourettes. Les contextes sont peu originaux, mais ont pour mérite de rester dans l’idée de l’été, donc de la chaleur, parfois celle des sentiments, et par conséquent de la mélancolie.

A partir d’un triangle amoureux somme toute très basique, le manga donne au final un rendu très cohérent tout le long de ces quatre tomes, tant la thématique principale de l’œuvre qu’est la mélancolie impacte toujours le déroulement du récit. Avoir une jolie histoire et une bonne thématique est alors une chose, mais pour que le tout reste définitivement efficace, un dernier élément s’impose : le style graphique. Et coup de chance, la courte saga du mangaka Sô ne manque pas d’attraits visuels.
  
  
  

© SOU 2009 / HOUBUNSHA

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