Sayonara Football - Actualité manga
Dossier manga - Sayonara Football

Le dessin du mangaka : esthétisme et dynamisme


Naoshi Arakawa a un style visuel que l’on reconnaît assez simplement. En réalité, entre Sayonara Football et Your Lie in April, son art n’a pas tant évolué tant il a rapidement présenté une certaine personnalité et une fraîcheur qui n’ont fait que gagner en précision, qui n’avaient pas besoin d’être développés au point de changer nettement, chose que nous avons par exemple vu chez Hirohiko Araki ou Akira Amano.

Il est difficile de placer des mots exacts pour décrire le style du mangaka, du moins sur son character-design. Les personnages de Naoshi Arakawa ont la particularité d’être vivants, dotés de silhouette fines et de visages tantôt arrondis, tantôt plus anguleux, démontrant une expressivité détonante grâce à une gestuelle souvent appuyée et des expressions faciales toujours mises en avant avec des mimiques graphiques que l’auteur aime utiliser. Les expressions de stupeur, d’effort et de sérénité sont celles que l’auteur parvient à justement retranscrire sans compter qu’il n’abuse pas forcément d’effets visuels ou de trame pour donner de la consistance à son trait. Cela permet donc aux personnages des œuvres de l’auteur de garder cette fraîcheur tout le long, une démarche qui colle aux intentions scénaristiques du mangaka qui ne dépeint ni gentils ni méchants, mais simplement des personnages humains évoluant selon leurs rêves.





La différence entre Your Lie in April et Sayonaya Football est la notion de dynamisme puisque dans l’œuvre présente, il est question de matchs sportifs. Aussi, les mouvements et interactions entre personnages sur le terrain se devaient d’être représentés de manière différente afin de donner un aspect vivace aux matchs, une tâche qui incombait d’autant plus au mangaka que ce dernier est friand de football. Naoshi Arakawa dépeint ainsi des échanges de balles effrénés, présentant une sensation d’efforts sans pour autant partir dans la démesure dans la manière de dépeindre les actions. Du côté des personnages, tous les points dépeints précédemment permet de les rendre crédibles sur le terrain et de faire ressentir leur implication, en particulier du point de vue de Nozomi et Namek. Pour le reste, l’auteur garanti l’ambiance avec des effets plus classiques, notamment des trames, qui sont toutefois très bien utilisées pour donner un rendu vivant aux planches, par exemple dans les rotations du ballon parfaitement exprimées visuellement. Après Your Lie in April, Sayonara Football est donc une preuve supplémentaire que peu importe le registre de l’œuvre, l’auteur parvient à la rendre dynamique grâce à son dessin et à la mise en scène.


Edition et adaptation


Les habitués des éditions Ki-oon ne seront pas surpris par les ouvrages proposés pour Sayonara Football. L’œuvre étant classé shônen, il intègre légitimement la collection de l’éditeur du même nom, donc avec un format plus petit que la tranche seinen mais permettant de suivre (ou précéder) logiquement les opus de Your Lie in April dans toute mangathèque qui rassemblerait les œuvres de Naoshi Arakawa. Ki-oon, fidèle à lui-même, offre alors une belle copie éditoriale grâce à une impression propre sur un papier épais.

La traduction, elle, est revenue à Thibaud Desbief, le même qui a déjà œuvré sur des titres de Naoki Urasawa comme Pluto et Monster. Peut-être est-il adepte du ballon rond puisque l’adaptation est d’excellente facture et reprend les différents termes associés au football. Le texte est alors en phase avec le récit, difficile d’y trouver à redire.
  
  
  


© Naoshi Arakawa / Kodansha Ltd.

Commentaires

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ivan isaak

De ivan isaak, le 13 Juillet 2016 à 14h51

Salut !

 

Personnellement, je n'arrive pas à voir dans Sayonara Football un titre féministe. Pour moi, le personnage de Nozomi n'est pas du tout là pour dire que les filles aussi savent jouer au ballon mais plus pour montrer que, dans le foot, il n'y a pas que le physique, il y a aussi la technique et une dose de créativité qui peuvent suffir. Le fait que Nozomi soit une fille est plus un moyen de justifier sa mise à l'écart du groupe, mise à l'écart normal au final puisque, en effet, sa faiblesse physique mène à une blessure qui ne lui permet pas de conclure le match avec ses camarades. Je n'y vois pas trop un manga féministe ou un manga qui permettrait de dire ouais, le foot, c'est aussi un sport de filles !. Je reste plutôt sur cette impression de beau jeu en opposition au jeu bourrin.

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