Dossier manga - Queenmaker

Une série diablement efficace, malgré quelques défauts...


Je sais que la politique ennuie beaucoup de gens. Mais je vous avoue... C'est vraiment dommage de passer à côté. Alors certaines sont un peu plus complexes que d'autres mais une série comme Queenmaker est vraiment très abordable et assez manichéenne pour qu'on ne se pose pas trop de questions. C'est ce que je reprocherais à la série, son manque de profondeur, mais peut-on lui reprocher de vouloir s'adresser au plus grand nombre ? Et puis, le but est plutôt de suivre le processus électoral et les différentes "manipulations" des deux camps pour pousser vers l'avant leurs candidats, et surtout descendre l'adversaire.


Un des reproches que je pourrais faire sur la série, c'est le début, les deux premiers épisodes. C'est le temps qu'il faudra, à peu près, pour que le duo Do-Hee et Kyung-Sook se forme. La série prend un peu trop de temps pour nous expliquer les raisons qui ont poussé chacune à se lancer dans cette course infernale. Et je vous avoue, c'est rare que je critique une série parce qu'elle prend trop de temps pour nous expliquer l'histoire, les personnages et leurs motivations. Mais, très sincèrement, vu que le pitch était assez simple, on aurait pu aller BEAUCOUP plus vite. Désolé, mais le coup du "chaebol = méchant" on connait. Pas besoin d'épiloguer 107 ans. Surtout sur une série qui ne fait que 11 épisodes. En plus, il aurait été plus intéressant de développer plus les différentes étapes de la campagne électorale.


Mais bon, ceci n'est qu'un point de détail au final, car le coeur du sujet concerne bien ces élections et ses enjeux. Jae-Min se présente pour deux raisons. La première : sa belle-mère veut une membre de la famille à la mairie de Séoul pour que la personne appuie tous ces projets financiers. En bref : un yes man. Pour Jae-Min, la raison est bien plus personne : il veut acquérir du pouvoir pour venger son père. Il ne sait pas précisément qui en est responsable, mais sa belle-famille est dans le viseur, ça c'est sûr. C'est assez ironique de savoir que la personne qu'il cherchait désespérément depuis tout ce temps finira comme directeur de sa campagne électorale.



En ce qui concerne Kyung-Sook, elle se lance dans la course avec Do-Hee pour une question de justice sociale. Elles veulent permettre à une personne honnête d'accéder au pouvoir et donc d'apporter de vrais changements pour les petites gens. La cause est noble, et l'on rentre immédiatement en empathie avec eux bien sûr. Mais c'est là que je trouve l'opposition un peu trop manichéenne. La politique, ce n'est pas le monde des bisounours. Et, très franchement, ce n'est pas ce que montre la série. Mais Kyung-Sook est un peu trop propre pour qu'on y croit vraiment soyons honnête. Do-Hee est un personnage beaucoup plus crédible en comparaison. Son parcours de rédemption nous donne de la sympathie pour elle, mais il ne faut pas oublier que c'est une vraie bête en matière de communication et de manipulation. Elle n'était pas la petite main du groupe Eunsung pour rien. Elle n'hésitera pas à se salir les mains "pour la bonne cause". Récupérer de l'argent du groupe Eunsung pour la campagne ? Pas de problème. Faire chanter un adolescent pour innocenter le fils de Kyung-Sook ? Un jeu d'enfant. A côté de ça, Kyung-Sook rechigne à chaque fois à faire le moindre sacrifice sur sa moralité pour sa campagne. Et c'est... Beau. Beau, mais pas réaliste, malheureusement. Car dans la vraie vie, ce genre d'abnégation n'existe pas vraiment, et en Corée du Sud j'y crois encore moins, vu tous les problèmes de corruption qui gangrènent ce pays. Disons que Kyung-Sook représente un doux rêve politique, qui n'arrivera jamais. Après, en terme de divertissement pur, c'est rudement efficace. Les deux camps sont claires, facile à appréhender. Ce qui rend tout le propos politique plus simple, et cela va permettre à la série de se concentrer sur ses rebondissements et les différentes répercussions qui en découleront. Le moindre fait et geste est analysé par la presse et selon comment on utilise les informations, elles peuvent renverser la vapeur. La tension est là, jusqu'au bout de la série, et c'est ça le plus important : qu'elle nous transporte avec elle tout du long.



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