Persona 3 Reload

"Bienvenue dans la Chambre de velours"

Persona est une série dont les épisodes principaux ont créé une formule qui leur est propre. Vivre sa vie de lycéen le jour et arpenter un immense donjon à l'aide de nos pouvoirs mystiques la nuit, voilà comment le schéma de Persona 3 - et par conséquent celui de Persona 3 Reload - peut être défini. Incarnant un protagoniste anonyme et muet, puisque sa personnalité est définie par les actions du joueur "in game", vous voilà élève du lycée Gekkôkan et pensionnaire du dortoir Iwatodai. Les cours sont obligatoires et mènent à de réguliers quiz lorsque vous êtes interrogé en classe, tandis que la fin de la journée ainsi que les week-ends et jours fériés vous laissent libre de remplir votre propre emploi du temps à votre guise. Aller au karaoké, jouer à la salle d'arcade, réviser, faire votre shopping, côtoyer vos amis... nous voilà à redevenir les adolescents d'autrefois ! Les phases de liens sociaux, consistant à passer du temps avec une poignée de personnages, permettent de développer les figures secondaires du soft et de découvrir leurs psychologies, les sensibilités, et leurs dilemmes au sein de la société. Certains personnages se révèlent attachants quand d'autres nous hérissent le poil, mais tous contribuent à cette atmosphère dilettante qui rend la dimension vie lycéenne du jeu accrocheuse.

La nuit, et lors de phases très précises et obligatoires du jeu, P3R devient un J-RPG de type dungeon-crawler où tout l'enjeu sera d'explorer le Tartare, une immense tour qui prend la place de votre établissement scolaire lors de l'Heure sombre. Le nombre d'étages n'est connu qu'une fois l'ascension sera achevée, autrement dit en fin de jeu, tandis que l'édifice se divise en plusieurs zones aux atmosphères nettement différentes. Le Tartare, c'est un gigantesque labyrinthe aux étages générés aléatoirement, mais aussi le fief des ombres (ou shadows), des entités maléfiques nées des aspects sombres du cœur humain. Pour les combattre, il vous faut vous munir de vos armes et de vos personae, entités plus positives, nées de votre inconscient. C'est là que la dimension J-RPG prend vraiment son ampleur, avec des combats au tour par tour, un système de compétences et de faiblesses bien huilé afin de donner de la stratégie et du dynamisme à l'ensemble. Et pour relier les deux dimensions du jeu ensemble, les liens sociaux gagnent en sens quand il s'agit de fusionner vos personae pour créer de plus puissantes entités. Des liens développés sérieusement, c'est la possibilité d'un gain en expérience supplémentaire lors de ces fusions. Néanmoins, parce que le gameplay de P3R se calque sur les Persona 3 originels, on perd toute la richesse de Persona 5 qui ne lésinait pas sur les apports des confidents sur les phases RPG. Pour un joueur qui passe du cinquième épisode au remake du troisième, il peut y avoir un sentiment de manque d'aboutissement. Mais c'est aussi ce qui permet de réaliser le chemin parcouru depuis le troisième épisode, et toutes les subtilités amenées sur Persona 5 et sa version Royale.