Mask Girl - Actualité manga
Dossier manga - Mask Girl
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9/20

Une critique de la société coréenne


Comme on a l'habitude maintenant dans les séries coréennes, de qualité, la série est avant tout une critique de la société coréenne. En première ligne de mire, l'obsession de l'apparence, et cette uniformisation des physiques. Surtout pour les femmes d'ailleurs. Pour être remarquée, considérée, ces dernières doivent être « bien faites ». Ici, c'est le visage de notre héroïne qui « pose problème ». Elle n'a pas pu réaliser son rêve de performer, toute considération amoureuse saine lui semble interdite... La société coréenne dépeinte ici est particulièrement misogyne, et il est difficile de ne pas éprouver de la sympathie pour notre héroïne qui, malgré ces gestes condamnables d'auto défense, n'a au final fait qu'exprimer sa colère envers des hommes la considérant comme un objet, leur « possession ». Surtout que dans son deuxième arc, on voit qu'elle n'essaie qu'une chose : de réaliser son rêve à son échelle, c'est à dire dans un petit club. Et le troisième meurtre dont elle sera complice sera dans la même veine que les deux précédents :  un acte d'auto défense et de rébellion envers un homme toxique et misogyne. Comme dit dans la partie précédente, cette série nous montre toujours des situations extrêmes, mais elle n'en reste pas moins signifiante. Il ne faut pas oublier que la situation des femmes est loin d'être optimale partout dans le monde, la Corée du Sud ne fait pas partie des meilleures élèves sur ce sujet. Je vous rappelle les histoires de caméras cachés un peu partout dans les toilettes publiques coréennes il y a quelques années, où les femmes s'étaient habituées à vérifier chaque recoin de chaque cabine avant de les utiliser.



Troisième critique ici : celle des hommes justement. Dans les personnages principaux, il n'y a pas un seul homme dépeint d'une bonne manière. Le chef dont Mo-Mi est amoureuse est un narcissique se faisant passer pour un homme juste, mais qui n'hésite pas à tromper sa femme avec la petite nouvelle du bureau. Oh-Nam est la figure typique de l'incel qui n'a aucune interaction sociale, qui vit dans ces fantasmes, reclus dans son appartement quand il ne travaille pas. Il collectionne des figurines érotiques, des photos de son « idole » Mask Girl, et quand il découvre que Mo-Mi est Mask Girl, il n'a plus qu'une obsession : la faire sienne. Mais pas en essayant de lui parler, d'apprendre à la connaître réellement. Non, il continue de projeter ses fantasmes sur elle, et il sera incapable de bien se comporter avec elle, et il ne fera qu'erreur sur erreur. Dans un sens, sa mère prendra la même pente que lui. Elle aussi ne vivra plus vraiment dans la réalité à la mort de son fils. Elle deviendra complètement obsédé par « Mask Girl », celle qu'elle estime responsable, mais elle se plongera également dans la religion. Celle ci deviendra la justification de ses actes, autant dire qu'on a affaire à une véritable fanatique. C'est assez intéressant d'ailleurs que Kyung-Ja soit celle qui fait le lien avec la religion. En Corée du Sud, la religion catholique est devenue assez importante, les coréens sont d'ailleurs très pratiquants, la religion étant un véritable vecteur de liens sociaux. Mais c'est aussi là-bas qu'il y a pas mal de problèmes de sectes en tout genre.


Plus loin dans la série, il y a aussi une critique du harcèlement, scolaire mais aussi sur les réseaux, ainsi que du système pénitentiaire en Corée du Sud (d'ailleurs, encore un lien avec la religion ici). Dans le premier cas, c'est la fille de Mo-Mi, Mi-Mo, qui doit faire face à la réputation de sa mère, et donc avec la réputation d'être une fille de meurtrière.  Dans le deuxième cas, nous suivons Mo-Mi en prison, qui dans un premier temps, s'est rebellée contre le système, autrement dit un groupe de détenues contrôlant la prison et les gardiennes. Et puis, alors que la directrice change, elle décidera de se servir de la carte de la religion pour amadouer la nouvelle dirigeante. Même si Kyung-Ja mettra à mal ses plans.



Sans pour autant être révolutionnaire, ni très fin, dans sa critique de la société coréenne, celle-ci est malgré tout très fourni. Bien évidemment, vu que la série a décidé de pousser à l'extrême certains aspects de son histoire, on se retrouve avec une critique elle aussi poussée à l'extrême. Il n'empêche qu'elle a le mérite d'être là, et d'être assez large. Mais n'oubliez pas que cette série est avant tout une série de divertissement, et si vous avez peur qu'elle soit trop moralisatrice... Franchement, c'est le divertissement qui prime avant tout.


Commentaires

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merisu

De merisu [193 Pts], le 28 Décembre 2023 à 19h02

9/20

J'ai commencé et c'est un drama a la coréen sans plus

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