Une série documentaire ?
Une des particularités de cette série, c'était son aspect documentaire, notamment avec les petites cinématiques de fin d'épisode, qui suivaient la petite preview et précédaient le générique de fin. Pendant ces petites cinématiques, nous pouvions découvrir quelques éléments des cultures mayas et incas, que ce soit dans le passé ou au jour d'aujourd'hui (enfin, il y a trente ans maintenant). Mais nous avons aussi le droit à des informations intéressantes sur l'environnement dans lequel se passe l'histoire (quelques épisodes sur la Cordillères des Andes, sur les mers entourant l'Amérique du Sud et Centrale, sur les animaux peuplant ces régions...). Ces petits documentaires ne payaient pas de mines, mais il permettait une certaines ouverture d'esprit pour les enfants et ils apportaient de nombreuses informations pertinentes vis à vis de l'histoire, permettant ainsi aux spectateurs de mieux s'immerger dans l'univers développé.
Au sein même de la série, on pouvait aussi compter sur l'inventivité de Tao pour nous apprendre des choses ! Tao, c'était un peu le Mac Gyver de la série, avec trois bouts de ficelle, il était capable de fabriquer des armes et/ou de débloquer des mécanismes complexes. C'est d'ailleurs vers lui que se tournera souvent la petite bande, car bien qu'il soit jeune, Tao est un vrai puits de savoir, et pour cause ! Il est un des derniers descendants du peuple de l'empire de Mu, dont on a simplement une vague idée de qui ils sont tout au long de la série, jusqu'à voir un aperçu assez précis dans les derniers épisodes. Et il faut bien avouer que Tao n'avait pas n'importe qui comme ancêtre !
L'histoire en elle-même avait choisi une époque assez peu connue de la jeunesse : la colonisation, et ici la colonisation espagnole du Nouveau Continent. La tournure de l'histoire n'est d'ailleurs pas vraiment tendre avec les colons européens. Et c'était un choix assez osé malgré tout, de se mettre du côté des peuples opprimés par les espagnols, alors qu'ils auraient pu tout aussi bien les idéaliser dans leur quête de l'or. D'ailleurs, le choix des héros : Esteban, un espagnol, Zia, une Inca et Tao, un descendant du peuple de Mu, montre bien une volonté des créateurs de prôner une entente entre les peuples et un respect mutuel entre eux.
Revenons un instant sur l'histoire de l'empire de Mu, qui est assez symptomatique de l'époque. En effet, des centaines d'années avant le début de notre histoire, l'empire de Mu et l'Atlantide avait tous les deux maitrisé la puissance du soleil, et lors d'un confit insignifiant, une guerre gigantesque éclata, finissant dans la destruction mutuelle des peuples après l'utilisation d'une arme à la puissance inégalée. N'oublions pas que dans les années 80, nous étions en pleine Guerre Froide, et que la peur de la bombe nucléaire et de la moindre étincelle entre les deux puissances faisait trembler et tout particulièrement les japonais, qui avaient subi de plein fouet sa puissance destructrice.
Nostalgie, quand tu nous tiens !
La série d'origine des Mystérieuses Cités d'Or dispose d'un certain capital sympathie. C'est une série qui a marqué une époque, les années 80, et qui a suffisamment laissé son empreinte pour engager des suites 30 ans plus tard. Mais la nostalgie ne doit pas nous aveugler pour autant : cette série a de nombreux défauts, et l'on ne peut pas tout imputer à l'âge de la série...
Mais commençons d'abord par les qualités de cette série, et qui lui ont valu ce statut de série intemporelle. Tout d'abord l'animation : bien sûr, aujourd'hui elle nous semble un peu laborieuse, mais pour une série qui a 30 ans, c'est tout à fait admirable ! Dans l'ensemble, elle est assez fluide, nous offrant même de beaux moments d'animation, et elle reste cohérente du début à la fin. Le scénario, quant à lui, est très riche et bien ficelé. Nous avons le droit à 39 épisodes qui nous tiennent en haleine du début jusqu'à la fin et qui restent cohérents du début jusqu'à la fin.
Et les musiques... Quiconque à déjà regardé la série étant enfant se souvient de ce générique aux sonorités si particulières, simple, entraînant et efficace ! Ce générique est vraiment en accord avec l'univers de la série. Quant aux OST... Elles sont nombreuses, mais très marquantes. Comme le générique, toutes les musiques restent gravées dans nos mémoires, et il nous suffit d'une petite note pour nous en rappeler. Et tout comme le générique, nous avons encore des musiques totalement en accord avec l'univers, qui nous immerge vraiment dans la série. Le génie de cette composition est dans son mélange des sonorités traditionnelles à des sonorités plus récentes, qui nous donne cette impression d’irréel ais aussi qui représente bien la dualité de temporalité présente dans cette série, totalement uchronique avec de la technologie presque plus avancée que celle que l’on a maintenant, au 16ème siècle.
Non, le plus gros problème de cette série en fait... Ce sont les personnages. Et surtout un : Zia.
La plupart des personnages sont construits de manière assez simple, sur de simples stéréotypes. Pour ce qui est de Tao, Esteban et Mendoza, le résultat est plutôt bien réussi. C’est simple mais efficace, même si l’inconscience d’Esteban tend un poil à nous agacer vers la fin (il tente l’impossible pour sauver Zia pour au final... faire emprisonner Tao. Brillant). Pour ce qui est des méchants... Le traitement est correct, voire très bon pour certains, malheureusement, les premiers méchants subissent un traitement de plus en plus mauvais au fil de la série et ils servent plus de « running gag » qu’autres choses vers la fin (dans les derniers épisodes, Gomez et Gaspard apparaissent dans les épisodes presque aussi inopinément que la Team Rocket dans Pokémon). Mais parlons maintenant des sujets qui fâchent : Zia. Et cette critique sera aussi adressée à bon nombre de personnages féminins secondaires de la série, d’ailleurs.
Dans cette série, le personnage de Zia ne sert... quasiment à rien. Elle est là, au début, pour guider Esteban ainsi que Mendoza, Sancho et Pedro vers les cités d’or. C’est elle qui déchiffre le kipu d’or, jusque là, tout va bien. Sauf qu’une fois passé ce cap, et bien... Elle ne sert plus à grand chose. Ce sont souvent Esteban et Tao qui trouvent des solutions pour les sortir du pétrin, pendant que Zia se fait enlever à presque tous les épisodes (et plus la série avance, pire c’est !). On en rigolerait presque de l’entendre crier toutes les 20 minutes « sauve-moi Esteban ! ». C’est vraiment dommage, navrant même, d’en être arrivé là avec un personnage qui avait tant de potentiel. Alors oui, c’est vrai qu’à cette époque, il était peut-être plus courant de voir dans les séries pour enfants des personnages féminins avec ces rôles de « demoiselles en détresse », mais ce n’est pas une raison pour la cantonner exclusivement à ce rôle et lui enlever tout l’intérêt qu’avait sa personnalité en début de série. Après, on a bien vu quelques tentatives des scénaristes de développer un peu le personnage, notamment quand elle retrouve son père alors qu'il est à l'orée de la mort, et qu'elle décide, après son décès, de tout faire pour honorer sa mémoire et aider ses ennemis. Alors oui, c'est beau, cela montre une jolie facette du personnage qui nous prouve toute sa maturité et son dévouement aux autres. Sauf que nous présenter tout ça en à peine une vingtaine de minutes, c'est beaucoup trop rapide ! On a l'impression qu'elle n'a même pas été affectée par sa mort, tellement elle semble se remettre rapidement. Enfin, ces petits problèmes de rythmes dans l'intrigue sont assez fréquents, mais ils semblent prendre de plus en plus d'importance au fur et à mesure de l'histoire, c'est regrettable.
De Lili21, le 27 Novembre 2017 à 13h53
Une série culte malgré ses défauts et en plus instructive ....Pour ma aprt je fais fi des défauts et je passe toujours un bon moment devant ma TV en visionnant les Cités d'or .
De Ogui [2445 Pts], le 25 Novembre 2017 à 17h06
Ma série culte ! Tout y est génial du scénario aux dessins et quelle fabuleuse BO !