Kingdom (drama) - Actualité manga
Dossier manga - Kingdom (drama)

Une série courte de grande ambition


Ce qu'on peut tout de suite remarquer, c'est que ce drama coréen sort pas mal des sentiers battus. En effet, on a plutôt l'habitude d'environ 16-20 épisodes d'une heure, même si une nouvelle tendance va plutôt sur des épisodes de 30 minutes. Ici, on a une série courte de six épisodes d'une heure. Mais dites-vous bien que ce qu'on perd en durée, on le gagne en qualité, visuelle et d'écriture. Premier pari osé pour moi : le choix d'un drama historique. Ce genre de drama sont souvent très politiques, mais surtout moins abordable pour un public non initié. Deuxième choix : faire une série d'horreur, une série de zombies. Un drama historique et de zombies... Un choix vraiment étrange dans cet univers assez codifié des dramas coréens, mais un choix qui va payer. Notamment grâce au travail de réalisation. Car on va tout de suite remarquer que c'est un réalisateur de long-métrages aux commandes. Chaque épisode ressemble à un petit film. De nombreuses scènes vont vous coller à la rétine. Un exemple tout simple : cette scène splendide ou Moo Young et Lee Chang vont se « retrouver » dans une forêt enneigée. Ou chaque scène où l'on voit la reine. Et si on reconnaît que des moyens financiers ont été mis pour cette série, il faut aussi reconnaître que ce qui transparaît, c'est avant tout la vision d'un auteur à la réalisation.





Malgré la durée courte de la série, le réalisateur n'hésite pas à prendre son temps, à mettre doucement en place son intrigue, son ambiance pour que l'arrivée des zombies, des « infectés » dans la série, en soit d'autant plus marquante. D'ailleurs, tout ce travail d'ambiance sera constant. Car les scènes où l'ont mets au point les stratégies militaires pour se défendre, où l'on assiste à des jeux de pouvoirs sont tout aussi bien travaillé, voire encore plus effrayante que les scènes avec les zombies. Car dans notre inconscient, on sait que les zombies n'arriveront jamais, et si l'on a peur en les voyant, cela reste malgré tout une peur que l'on peut maîtrisé. En revanche, quand on voit des gens assoiffés de pouvoirs être prêt à toutes les atrocités pour rester où ils sont, où simplement grimper d'une marche... Ça, ça peut arriver dans la vraie vie. Et ici, on ne sera pas face à deux trois zombies, non, on sera plutôt sur des effets à la « Dernier Train pour Busan », avec des zombies qui bougent en masse, et n’hésite pas à tous se grimper dessus quand il y a une proie. C'est clairement l'effet de masse qui rend ces scènes terrifiantes. D'ailleurs, je ne sais pas si c'est parce que la série est diffusée directement sur Netflix, mais il n'y aura pas de censure, et ça c’est vraiment cool. Car une série sans concession comme celle-ci, avec des scènes de têtes décapités, de zombies sanguinolents, aurait été absolument atroce à regarder si elle avait été censurée. Je ne vous rappellerai pas la saison 1 de Tokyo Ghoul, pour vous faire une petite idée.

L'une des grandes forces de cette série, c'est bien sûr son écriture,et notamment celle de ses personnages. Ils sont assez typiques de dramas historiques, donc si vous êtes des férus de ce genre vous ne serez pas dépaysés, mais pour le néophytes, cela peut être déroutants. En somme, dans ce genre de dramas, on a affaire à des personnages qui privilégieront largement les traditions, l'honneur, la loyauté sur tout le reste. Un peu ce qu'on retrouverait dans des séries comme « Games of Thrones » si vous voulez, mais en plus rigide. Et c'est ce qu'on retrouve ici : Lee Chang est un prince vertueux, qui aime son père avant tout, mais qui a malgré tout conspiré contre lui, car c'était sa seule manière de survivre. Il a toujours vécu au palais, et il ne se rend pas vraiment compte de la réalité en dehors de la capitale, alors la situation à Dongnae lui fera relativiser de nombreuses choses. Et s'il est un peu « plat » dans la première partie de la première saison, il nous démontrera tous ses talents au combat et de leaders un peu plus tard. C'est un bon héros, qui évoluent grâce aux événements et aux rencontres qu'il fera, mais il est loin d'être mon personnage préféré. Car pour moi, le vrai badass de cette série, c'est bien évidemment Young Shin. Présenté au début comme un homme prêt à tout pour survivre et antipathique, une fois que la pandémie se déclare, il nous montrera toutes ses capacités de combats et de survie. Il surprendra tout le monde avec sa dextérité avec des armes à feu. Et c'est surtout un des personnages qui se révélera avec les événements. S'il accompagne le prince au début dans l'espoir de survivre et de sauver le plus de gens possible, il continuera à l'aider, réclamant vengeance pour ses proches sacrifiés. Et enfin, dans le dernier arc de la saison 2, il avouera au Prince que la mort de ses ennemis jurés ne lui aura rien apporté, mais qu'il souhaite continuer à le suivre, persuadé que celui-ci lui offrira la vie meilleure qu'il recherche. Un personnage plus complexe qu'on aurait pu le penser, mais surtout incroyablement débrouillard et ayant envie de vivre avant tout. Puis, nous avons mon deuxième personnage préféré, qui forme un duo assez insolite avec Young Shin... Jo Beom Pal. Gouverneur de la province de Dongnae, il va se retrouver face à l'épidémie malgré lui. Il survivra grâce à sa chance, puisque sa couardise est absolument légendaire. Il fera face à quasiment toute les attaques d'infectés, mais il ne brillera jamais. C'est un petit peu notre « demoiselle en détresse », qui se fait sauver par quasi tout le monde. Il n'a pas vraiment de camp défini, car malgré sa parenté avec le clan Haewon Cho, il ne cherche qu'à sauver sa peau. Mais étant un suiveur né, il n'a aucune autorité, et surtout aucune volonté de déroger aux ordres qu'on lui donne. Ce n'est qu'à la fin de la saison 2 qu'il montrera un petit peu de force de caractère. Ce personnage est le boulet de la série, son « comic relief » que l'on est toujours content de voir, parce qu'il nous fait du bien. Et aussi parce que, clairement, si on devait vivre ce genre de situation... Et bien on serait très certainement à sa place ! Bref, malgré ses petits côtés un peu énervant, vous vous attacherez rapidement à ce personnage très sympa, et qui se révélera petit à petit. Je ne vais pas revenir sur chaque personnage, mais sachez qu'ils sont tous aussi attachants, et qu'ils sont tous plus ou moins complémentaires, des deux côtés de la barrière.





Et bien évidemment, si ces personnages sont aussi bons, si on s'attache aussi vite à eux, c'est bien sûr grâce à leur écriture, mais aussi au jeu des acteurs. Chaque personnage est parfaitement dépeint à l'écran, il n'y a aucune fausse note chez personne. Et que dire également de tout le travail de maquillages au niveau des zombies... Ils sont cauchemardesques. Bref, « Kingdom » est une sorte de petit miracle sur petit écran, où chaque élément s'emboîte parfaitement, et où l'on ne compte quasi aucune fausse note. Je ne sais pas si c'est le fait que Netflix soit rentré dans la danse qui a amené à ça, mais je pense que la firme a offert une liberté que la télévision n'aurait pas forcément offerte. Et ça fait plaisir à voir.

Le seul petit reproche que je ferais à la série, et c'est plutôt du pinaillage, c'est qu'il manque une petite OST vraiment marquante, qui resterait en tête. Non pas que les musiques soient mauvaises, elles collent toutes parfaitement à la série, mais aucune ne ressort vraiment. Par contre, le bruit que font les infectés quand ils se « réveillent »... ce bruit d'os qui craquent dans tous les sens, celui-ci il marque !




 

Commentaires

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Hyuga-kun

De Hyuga-kun, le 01 Mai 2020 à 12h28

Une série courte de grande ambition tout est dit.

Bon dossier.

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