Un retour aux sources ?
Premier Ace Attorney sans Phoenix, nous retrouvons malgré tout son ancêtre, Ryunosuke Naruhodo. Un jeune garçon qui va se retrouver accusé de meurtre bien malgré lui, mais qui se retrouvera rapidement impliqué dans des conflits diplomatiques qui vont le dépasser. On se retrouve dans ce Great Ace Attorney avec des intrigues un peu différentes de celles que l'on a connu jusque maintenant. Dès la première histoire, nous avons une fin en demi teinte. On trouve qui est la meurtrière de ce médecin anglais, mais la cour sera dans l'incapacité de la « poursuivre ». Étant elle-même anglaise, son sort ne dépendra pas d'une cour japonaise, d'autant plus que les liens entre les deux pays sont tout juste naissants. Et c'est.... Une vision assez réaliste de ce problème, soyons tout à fait honnête. La saga Ace Attorney nous avait habitué à des intrigues incroyables, mais les fins étaient toujours de « bonnes fins », le méchant étant derrière les barreaux à chaque fois. Ici, dans cette première partie, nous commençons avec une meurtrière qui restera encore plus ou moins libre. Et cela se poursuivra dans d'autres enquêtes. Le troisième scénario nous amènera à défendre Magnus McGilded, un homme d'affaire renommé, mais de nombreux éléments troublants se produiront lors de ce procès. Des preuves qui apparaissent, ainsi que des témoins... au final, c'est le jury qui tranchera dans cette affaire, mais malheureusement, pour un verdict « non coupable » au goût bien amère. Et un retournement de situation assez improbable : Magnus McGilded mourra dans l'omnibus qu'il avait trafiqué, dévoré par les flammes, sous les yeux du juge et de Van Zieks... Était-ce là l’œuvre de la malédiction de la Faucheuse ou bien un meurtre ? Il faudra attendre un peu avant d'avoir la réponse...

Parlons maintenant un peu plus des affaires 2 et 4, les plus discutables dirons nous de ce jeu. Les deux marchent sur un ressort : le côté accidentel des faits. Dans l'affaire n°2, pas de procès, nous nous contenterons d'une phase d'enquête au côté de Herlock Sholmes qui est... Ce qu'il est, c'est à dire un peu insupportable dans cette phase-là. Je parlerais un peu plus tard des mécaniques de jeu que ce personnage, intéressons ici plutôt à son caractère qui est amusant, jusqu'à un certain point. Sauf que, vous allez le croisez littéralement partout dans cette deuxième affaire et donc souvent lui parler. On le préfère dans d'autres affaires, où il ne vient faire son show qu'une à deux fois sur 5h. C'est mieux. En ce qui concerne l'histoire en elle-même : je regrette le choix des scénaristes de faire mourir Kazuma. On a vraiment l'impression de revivre la mort du mentor qu'était Mia, et bon... ce n'était pas nécessaire. Et au final, pour aboutir à un banal accident... Hum.
L'affaire n°4 est du même acabit. Elle reprend les fondamentaux : phase d'enquête puis de procès. La construction est bien meilleure grâce à cela. Les phases de procès, quelque soit l'affaire, sont toutes bien faîtes et la présence du jury rajoute du piquant. Les cartes sont souvent redistribuées et la seule chose qu'on pourra regretter, c'est que le jury ne change pas souvent de « visages ». On retrouve souvent des personnages déjà rencontrés, c'est un poil dommage. La fin est assez surprenante, du fait du côté « accidentel » de l'affaire, mais rien de très conséquent encore.
Et enfin, nous arrivons à la 5ème et dernière affaire. Et là, nous allons enfin avoir de quoi manger. L'affaire est asse longue, mais n'est divisé qu'en deux parties : une phase d'enquête et de procès. On devine très rapidement qui est l'assassin, que tout cela à un lien avec McGilded. Mais la raison derrière tout cela, nous ne saurons ce qu'il en est qu'au début du procès. Et quelle affaire ! Alors qu'on pensait défendre une jeune pickpocket du meurtre d'un prêteur sur gage, on se retrouve embarqué dans une affaire d'espionnage diplomatique. Ce qui va nous donner un procès à rebondissement. Parce que si les premiers témoins, deux petits voleurs inconséquents (et assez ridicules soyons honnêtes), on se retrouve rapidement avec notre cible, et petit à petit, la vérité éclate, et d'une manière assez surprenante. On se retrouve avec un inspecteur qui a vendu des infos à notre suspect pour qu'il puisse se disculper en échange d'informations très importantes pour le Royaume Uni. Et il faut l'avouer... si la saga des Ace Attorney aiment finir en accusant le procureur du jeu de meurtre ou autre, on a rarement eu affaire à des histoires de secrets, de complots de cet ampleur, excepté peut-être dans le sixième opus. En tout cas, cette cinquième affaire clot très bien la première partie, en répondant à quelques unes de nos interrogations et en ouvre pleins d'autres, notamment avec une partie du message secret décodé. Kazuma, Gregson... Des noms familiers codés avec l'alphabet Morse japonais. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Herlock Sholmes qui semble savoir des choses mais qui ne dit rien... Lui qui cache la mort de son père à Iris... Beaucoup de questions resteront sans réponses jusqu'à la deuxième partie, qui s'annonce déjà très prometteuse. Il n'y a plus qu'à espérer que ce soit vraiment le cas, et qu'on s'abstienne de nous donner ces affaires assez oubliables que l'on a eu dans le premier opus...