L'amour sous toutes les coutures
Le thème principal de Catherine, c'est l'amour. Le ou plutôt les thèmes, car l'amour, c'est aussi les responsabilités, les choix, la stabilité, l'infidélité, la routine, et tout un tas d'autres choses.
Vincent est un homme d'une trentaine d'années qui passe pas mal de temps avec ses amis, qui est en couple depuis dix ans avec sa copine Katherine sans trop penser au lendemain, qui prend les choses comme elles viennent. Seulement voilà, un jour Katherine lui fait comprendre qu'il serait peut-être temps de faire évoluer leur relation, de vivre ensemble, de se marier, d'avoir des enfants... Vincent ne se sent pas prêt, mais n'ose pas être franc avec sa compagne, et c'est à ce moment précis qu'il fait la rencontre de Catherine, de dix ans la cadette de son homonyme trentenaire, plus belle, plus sexy, et bien plus entreprenante. Notre héros débute alors une relation adultère qu'il voit comme un exutoire à ses responsabilités.
Car Vincent ne veut pas grandir. À trente ans, il vit encore comme un jeune homme insouciant, et ne semble pas disposé à voir son quotidien bouleversé par des responsabilités. Pour lui, se marier et avoir des enfants, c'est s’enchaîner, perdre sa liberté, c'est la porte ouverte à la routine et à l'ennui. Le jeu ne cesse de le rappeler : il faut faire un choix. Katherine ou Catherine, stabilité ou liberté, amour ou sexe, deux chemins de vie incompatibles. Un scénariste de BD nommé Jim a dit ceci dans la postface du tome un d'Une nuit à Rome : « Il y a quelque chose de douloureux à entrevoir une vie qu'on n’aura jamais, à se projeter, s'imaginer, et retourner sagement à sa propre vie ». On peut penser qu’une autre femme, c'est une autre vie, une autre façon de vivre et de voir une partie du monde, une nouvelle expérience. Selon certaines sources, la majorité des hommes seraient infidèles, comme s'ils choisissaient la stabilité dans un premier temps, pour finalement se lasser et tenter de retrouver leur liberté perdue. Mais décider de former un couple, est-ce vraiment s'engager ? Qui prévoit vraiment de laisser la relation durer ? C'est comme si les choses se faisaient seul, comme si on les laissait faire par commodité. Par ailleurs, on peut presque trouver étonnant que Vincent invoque la routine comme un inconvénient à l'engagement, puisque son train de vie est déjà routinier, il travaille et va boire un verre avec ses amis, semble aimer sa compagne et ne se pose pas vraiment de questions. C'est comme si le fait de se marier, et à plus forte raison celui d'avoir des enfants lui faisait réaliser l'ennui de sa situation, dont la seule échappatoire serait le changement, mais pas n'importe quel changement, celui pour une femme plus sexy est plus jeune.

Dans un premier temps, on a l'impression que le jeu met tous les hommes dans le même sac, celui des irresponsables libidineux. Car au final, l'une des motivations profondes de Vincent, c'est le sexe. Catherine est plus attirante que sa compagne, elle le provoque et il est absolument incapable de résister. Il en va de même pour ses amis, Orlando qui peine à se caser, et pour Jonny, qui refuse de s'engager avant d'avoir « trouve-la bonne », ce qui apparaît comme une façon de se dédouaner. Au final seul Tobias, bien plus jeune qu'eux, semble conserver une vision romantique et saine de l'amour. Mais Tobias n'est-il pas aveugle, car inexpérimenté ? La question est de savoir s'il conservera cette vision, ou s'il finira lui aussi par être tenté par l'adultère d'ici quelques années.
Ce premier constat est par la suite relativisé, fort heureusement. À travers des personnages secondaires tous très différents, mais surtout à grâce au déroulement de l'histoire, qui, d'une certaine manière, finit par rendre justice à la gent masculine. En effet, tous ces hommes infidèles ou simplement indécis finissent par retrouver le chemin juste, celui de l'engagement et de la fidélité. Que le jeu fasse la démonstration des valeurs de l'amour de façon très catégorique et manichéenne peut être vu comme un inconvénient, et le fait que la totalité des personnages finit par voir la fidélité comme une évidence est assez poussif, voire incohérent, bien que moral. Cela pose notamment un gros problème dans le cas de Vincent, puisque le jeu est à fins multiples, et que même en faisant tout pour être méchant envers Katherine, tout en jouant à fond la carte de l'infidélité, Vincent finira par se rendre compte qu'il aime Katherine... avant de finir avec Catherine, juste après. Les fins multiples sont intéressantes, mais elles nuisent malheureusement à la cohérence du scénario dans certains cas.
Si on assiste à un dénigrement de l'homme, on est également, par contraste, d'une certaine apologie de la femme. Katherine peut certes paraître froide, mais elle aime Vincent et n'envisage pas de le tromper. Erica croit en l'amour vrai et tente à plusieurs reprises de persuader Vincent de dire toute la vérité à Katherine, et de cesser de jouer un double jeu. Anna, la compagne de Daniel, est attachée à ce dernier malgré son égoïsme. Même les deux vieilles femmes, Lindsey et Martha, bien que loin d'être attirantes physiquement, ont l'air d'en savoir énormément, et elles restent très charismatiques. Parmi les divinités qui entrent en jeu, l'homme Thomas Mérinos, fini par être ridiculisé, alors qu'Astaroth conserve sa superbe et son assurance jusqu'au bout. Une belle brochette de portraits de femmes fortes.

Le jeu peut également se voir comme un passage à l'âge adulte, Vincent traversant une crise de rejet de ses responsabilités avant de finalement accepter ses responsabilités. L'amour serait alors un passage obligatoire, vecteur de valeurs nécessaires pour vivre de façon totalement indépendante, au final plus libre, car plus clairvoyant et plus attaché à la vision d'avenir.
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De Nadeshiko96 [578 Pts], le 08 Octobre 2014 à 14h48
Ce jeu est juste génial. L'un de mes préférés.
L'hisoire est bien, les persos aussi, et le niveau difficile mérite bien son nom. Sans parler de la tour de Babel qui est limite impossible à finir. J'ai beaucoup aimé ce système des deux platforme de jeu (bar et cauchemar), et le fait de pouvoir envoyer des sms.
Ma seule décéption serait l'impossibilité de choisir les voix japonaises. Mais heureusement, les voix anglaises sont vraiment agréables ce qui palie ce manque.
Merci pour cette fiche qui me donne envie de continuer ma quête à la platine xD
De arodi007 [22 Pts], le 03 Octobre 2014 à 20h47
Super jeu, on apprend bcq avec les citations de Shakespeare(et d'autre auteur). A recommander 100%.