Blue Lust - Actualité manga
Dossier manga - Blue Lust

Blue Lust, un manga réaliste ?


Le yaoi, c’est devenu une sorte de plaisir coupable pour votre humble serviteur. J’en lis beaucoup, la plupart sont sans grande profondeur et s’apprécie juste pour le plaisir des scènes coquines, soyons honnête. Est-ce que c'est un défaut ? Non pas forcément. Après tout, certains shônens s’apprécient pour leurs combats dantesques, certains shôjos pour leurs romances très convenus... Comme de nombreux genre, le yaoi est un genre ultra codifié. Le plus gros reproche que l'on pourrait faire à ce genre, finalement, ce serait celui de ne pas traiter la plupart du temps l'homosexualité de manière réaliste. Ceux qui en lisent beaucoup, comme moi, doivent connaître la mode des « omega/alpha », qui vont redonner un côté animal à ces romances et justifier le fait que les personnages aient des enfants, alors que ce sont deux hommes. On remarquera d'ailleurs que les lecteurs de yaoi son principalement des jeunes filles/femmes, de nombreuses comédies se sont d'ailleurs « moquées » de cet aspect... Est-ce que c'est forcément un problème ? Pas vraiment en soi, cela n'en reste pas moins que la plupart des yaoi sont divertissants à lire. Mais si l'on cherche des histoires qui traite du sujet de l'homosexualité au Japon de manière réaliste, c'est un peu plus compliqué.  Quelques auteurs arrive à tirer leurs épingles du jeu. Et c'est le cas d'Hinako avec cette série.





« Blue Lust » fait partie de ses séries un peu à part dans le genre, qui se décide à parler plus sérieusement de la question. Elle va parler de la non acceptation de la marginalité par la société, mais nous reviendrons dessus dans la seconde partie. Ici, Hinako va nous parler de l'acceptation, de la découverte de la sexualité, du corps de l'autre... Beaucoup de sujets assez intéressants qui sont relativement bien traité. Et si on aurait pu avoir peur au début d'une relation physique très précipitée entre nos deux héros, Hinako évite habilement le problème. La précipitation de Soma vient de sa peur d'être rejeté, ostracisé, et le pardon d'Hayato de sa culpabilité envers Noboru, son meilleur ami du collège qui lui avait avoué ses sentiments. Puis, la situation s'inversera au moment où Hayato commencera à réellement éprouver de l'affection pour Soma. Car il voudra se montrer honnête, il lui racontera son passé, et ce sera au tour de Soma de douter des sentiments d'Hayato. Sont-ils réels ? Lui sont-ils adressés ? Ou bien n'est qu'une autre expression de sa culpabilité passée ? La situation finira par se résoudre d'elle-même grâce à la persévérance d'Hayato et l'espoir que ressent Soma, et ceux sont finalement des jours heureux qui les attendront.

Est-ce que tout cela fait de Blue Lust un manga réaliste ?

Ma connaissance du monde LGBT est assez mince, soyons honnête, et je n'ose même pas imaginer ce que cela doit être au Japon. Malgré tout, on sait que ce pays a un côté assez hypocrite sur cette question. Il n'hésite pas à produire un nombre phénoménal d’œuvres sur des romances homosexuelles, et pourtant la situation est loin d'être acceptée dans la vraie vie. Et de ce point de vue là, Blue Lust a plutôt bien traité le sujet, sur deux points. La première : la fin. On apprend que notre couple n'a pas parlé de sa relation à leurs amis de lycée. Cela peut paraître banal, mais on comprend totalement pourquoi ils se montrent réticent à le faire, surtout quand on sait qu'Hayato est devenu professeur. Cette fonction a beaucoup d'importance au Japon, et ceux-ci doivent être « irréprochables » moralement parlant, si vous voyez ce que je veux dire. Deuxième point : pas mal de yaoi aime bien faire des « histoires annexes » où l'on va voir le frère, le meilleur ami... d'un des héros vivre lui aussi un histoire d'amour avec homme. Et là, niveau réalisme... Hum. Mouais. On sait tous que c'est surtout la volonté de plaire au fans de faire ça, et je suis la première à apprécier ça, mais pour ce qui est du réalisme, on passera, malheureusement. Comme je le disais plus tôt, la question est assez mal accepté dans des pays comme le Japon, et même si personnellement, j'ai du mal à appréhender la situation, j'ai du mal à croire qu'autant de personnes aussi proches se découvrent une attirance pour le même sexe.





Pour répondre à la question posée précédemment, je dirais que « Blue Lust » a une approche réaliste de son sujet, et qu'elle a dans l'ensemble, plutôt bien réussi même si l'on pourra émettre quelques réserves sur certains points, notamment sur le fait que Soma et Hayato ait sauté le « pas » un peu vite. Bref, il y a globalement plus de bon que de mauvais, et c'est ça qu'il faut retenir de tout cela.
  
  


Blue Lust © Hinako 2015 Originally published in Japan in 2015 by Frontier Works Inc.,Tokyo

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