Bambi - Actualité manga
Dossier manga - Bambi

Une œuvre cosmopolite ?



Un manga japonais


Malgré tous ces aspects alternatifs, cette influence de la culture musicale punk, des comics underground et du cinéma anglo-saxon, l’œuvre d’Atsushi Kaneko reste un manga, avec ses caractéristiques nippones. En tête des éléments qui montrent l’appartenance au genre manga, le dynamisme de la narration et des effets graphiques est un élément important de Bambi. Non pas que les autres formes de bandes dessinées manquent de ce dynamisme. Mais Bambi en adopte les traits et caractéristiques de la bande dessinée nippone.

En outre, le manga se déroule au Japon. Cet élément ne paie pas de mine, mais compte-tenu des influences de l’auteur, il est à souligner que le manga met en scène des personnages japonais dans un contexte japonais (même si on a tendance à l’oublier au vu de certains lieux), ce qui est probablement la preuve de la volonté de l’auteur et l’éditeur de toucher un public japonais de lecteurs de mangas, pour mieux les concerner.





Punk à l’Anglaise


Que ce soit dans l’esthétique, ou les quelques citations de courants politiques, on peut voir dans Bambi des allusions à la culture punk britannique. L’esthétique générale du manga, des personnages, des cheveux roses de Bambi, de sa voiture cartoonesque rappelle la mouvance punk née au Royaume-Uni dans les années 1970. Par exemple, le dessinateur anglais Jamie Hewlett (connu pour son travail sur les éléments graphiques du groupe Gorillaz), a réalisé une série de bandes dessinées intitulée « Tank Girl », qui met en scène une punkette déglingo. Les parallèles entre Tank Girl et Bambi sautent aux yeux. À ceci près que Kaneko dit n’avoir jamais été influencé par Tank Girl. Il est donc fort possible que le background de ces deux auteurs soient identiques et puisent leur inspiration dans la même sous-culture musicale punk britannique.


Cinématographie américaine


Nous avons évoqué plus haut les différents types de genres filmiques auxquels Bambi fait référence. Dans le détail, l’excès dans la violence décrite dans le manga peut évoquer le cinéma de Brian de Palma et Tarantino, réalisateurs usant fréquemment de séquences ultraviolentes mettant en scène des gangsters.





À travers le temps


En somme, l’œuvre de Kaneko est pleinement une transposition presque brute de ses influences. Et en cela, elle s’inspire de différentes époques. Le style semi-cartoonesque du manga peut aussi faire référence aux dessins volontairement exacerbés des supports de publicité de la musique alternative des années 1970 et 1980. En outre, le manga a été publié dans les années 1990, et l’énergie démentielle qui s’en dégage évoque le grunge, mouvement neo-punk du début des années 1990 qui durablement marqué la décennie.
  
  
  


© 2000 ATSUSHI KANEKO / ENTERBRAIN INC.

Commentaires

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Koiwai

De Koiwai [12693 Pts], le 20 Février 2016 à 13h01

Comme Raimaru, j'ai aussi une grosse préférence pour Wet Moon, que j'ai trouvé maitrisé de bout en bout et qui est totalement dans le type d'ambiance que j'adore. Mais Bambi reste le manga qui m'a fait découvrir l'auteur (merci Imho !) et ses autres titres m'ont captivé aussi, j'adore la façon dont l'auteur varie les ambiances et références à chaque oeuvre tout en gardant des gimmicks et une vraie patte Kaneko reconnaissable entre toutes. Toutes ses oeuvres ont énormément de choses en commun et sont en même temps totalement différentes.

Très chouette dossier sinon, mettre Bambi en valeur ne fait jamais de mal, même si Bambi elle-même doit s'en foutre royalement :3

J'ai ouïe dire je ne sais plus où que Sakka/Casterman pourrait envisager de reprendre les droits du manga si le succès est là pour Deathco (j'ai peut-être rêvé).

Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 20 Février 2016 à 09h43

Pas mon style graphique.

Blood

De Blood [2541 Pts], le 19 Février 2016 à 21h07

@Manga-News : je te rejoins en partie sur Asano, j'ai bien aimé Punpun mais ça ne m'a pas transcendé. Kaneko, j'aime beaucoup ce qu'il fait, même sir je ne comprends généralement rien au scénar (Wet Moon et Soil en tête) ^^ Mais il y a une vraie inventivité, une vraie originalité dans ses mangas. Rien ne ressemble à du Kaneko, à part du Kaneko. Ce dossier me fait d'ailleurs penser que je n'ai toujours pas acheté Bambi, ce qui est impardonnable :-)

Manga-News

De Manga-News [3732 Pts], le 19 Février 2016 à 19h12

je dois être le seul dans l'équipe mais j'accroche pas à kaneko atsushi.  j'ai un souci avec le dessin qui fait trop comics ou pas assez manga...je lui reconnais une certaine patte graphique, très distincte des autres mangaka. j'ai l'impression de lire un comics indé, ca me fait pas ce choc que certains lecteurs peuvent avoir.

Bref je reconnais un grand artiste mais il me laisse de marbre. C'est aussi ca l'art, on acrroche ou pas. Je regarde un tableau mais l'émotion passe pas.

J'ai aussi ce ressenti avec Asano. L'émotion passe pas, je lis sans plaisir, sans être emporté par quelque chose.

Autant je peux pleurer sur un Murakami autant la il se passe rien

 

 

Raimaru

De Raimaru [1244 Pts], le 19 Février 2016 à 18h35

Merci pour votre commentaire, il me fait très plaisir ! J'avoue que l'oeuvre que je préfère de lui est Wet Moon aussi, car en plus d'un autre choc graphique, le scénario est particulièrement fouillé.

Alphonse

De Alphonse [421 Pts], le 19 Février 2016 à 18h03

J’aime ces auteurs atypiques, ces artistes qui sortent du lot, reconnaissables entre milles, qui, lorsque l’on les li,  avons l’impression que c’est tout un monde, un univers, qui débarque et nous emporte ; Kaneko Atsushi est de ceux là.

 

Difficile de conseiller l’œuvre de cet auteur avec laquelle commencer pour y pénétrer comme il se doit. A ce jour celle que je puis préférer est probablement Wet Moon, éditée par, comme vous l’indiquiez, Casterman ; qui a d’ailleurs fait un travail remarquable pour l’édition : ce qui sert un plaisir de lecture optimal à la hauteur de ce chef d’œuvre.

 

J’attend encore un peu avant d’acheter sa dernière production : Deathco ; je fais monter le plaisir comme dirait l’autre.  A tous les amateurs de seinen rutilant, sophistiqué et, tout simplement, gastronomique : se jeter dessus et s’en mettre plein les babines !

 

Merci bien pour cet article Raimaru ; à la fois succinct et exhaustif, cool et sérieux, en sus d’être servi par des estampes aux petits oignons. J’ai notamment pu apprécier votre analyse concernant la particularité du trait de l’auteur ou le prisme de ses influences.

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