GE - Good Ending - Actualité manga
Dossier manga - GE - Good Ending
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19.50/20

Amour triangulaire aux angles affutés


« Je crois que mon amour pour elle restera à jamais. Mais rien qu’en la regardant ainsi... ça me rend heureux... »

Que l’amour est beau, surtout lorsque tu te ramasses une balle de tennis en pleine poire après avoir pensé de telles paroles. Irréel ? Non, pas vraiment pour notre jeune héros, en pâmoison devant sa belle. Le pire dans tout ça, c’est que c’est une balle spécialement envoyée par une autre fille. C’est ainsi que s’ouvre GE good ending, et on peut déjà percevoir ce que vient de voir notre jeune et faux éphèbe à l’horizon, l’amas de jeunes demoiselles en uniforme de lycéennes ou en tenues de sport, toutes prêtes à prendre des poses improbables avec pour seul et unique but que l’on (et oui messieurs les lecteurs et mêmes certaines demoiselles, vous êtes également dans le « on ») puisse entrevoir un morceau de sous-vêtement. Mais non, Seiji est pur et innocent. Dans tous les sens du terme, d’ailleurs. Enfin plus ou moins. Il faut dire qu’il a perdu le plus important de ces manuels en chemin, celui qui explique la relation fille-garçon. Et oui, Seiji, comme dans tout bon shonen « romantique » qui se respecte, est un type banal, à la limite du loser, et qui n’a évidemment aucun succès auprès de la gent féminine.

Comme souvent dans ces cas-là, quand un garçon s’éprend de quelqu’un, il se doit que ce soit de l’une des plus belles et populaires filles du lycée. On ne peut cependant pas le lui reprocher. Après tout, on aurait sans doute fait pareil à sa place, quitte à retomber vite fait bien fait dans la dure réalité. Mais Seiji, en éternel optimiste qu’il est, parvient à trouver son bonheur dans un semblant de relation qui flirte, avouons-le, avec du voyeurisme à peine masqué. Il faudra attendre cette rencontre, pour le moins hasardeuse, douloureuse, mais salutaire, d’une autre jeune fille pour que ce dernier se bouge, pour une fois dans sa vie, les fesses. Ne nous y trompons pas pour autant, c’est à grands coups de bâton et avec une coach impitoyable que Seiji osera enfin aborder la belle de son cœur. Voici comment se présente dans un premier temps GE good ending. Une série qui est le prototype d’un genre qu’on ne présente plus, à savoir la comédie romantique shonenesque. On aborde dès lors une thématique classique, vue et revue, mais qui reste pour le moins toujours aussi efficace, encore de nos jours. Encore faut-il pouvoir se renouveler ou se faire remarquer dans un genre qui commence, il faut bien l’avouer, à saturer et à quelque peu lasser, souvent par manque d’originalité. Ce problème est principalement dû à un genre qui est embourbé dans des codes, des clichés dont il n’arrive plus vraiment à se sortir. En premier lieu, GE semble ne pas déroger à la règle. Il suffit de remarquer la couverture des premiers opus pour s’en convaincre, et comme on a pu le démontrer ci-dessus. Et ne parlons même pas du fan service. Cependant, l’aspect plus « culotté » (au sens littéral du terme) sera surtout analysé dans sa troisième thématique.





Il est vrai que GE découle de ce genre bien cadré. Mais, bien vite, la série va s’affirmer avec des qualités certaines qui lui évitent de devenir aseptisée, creuse, sans profondeur et piégée par les propres codes de son genre.  En effet, le titre se prévaut d’une exploitation sérieuse et réaliste. Révolutionnaire ? Non. Unique, certainement. (Re-)en effet, GE est un des premiers, si pas le premier, shonen romantique à proposer à son lectorat, de prime abord masculin, un triangle amoureux qui évite justement les rebondissements stéréotypés du genre. Est-ce possible ? Tout à fait, comme nous allons justement le prouver.

Si le principe du trio est souvent présent, il s’accompagne pour la plupart du temps de frontières plus ou moins floues, régulièrement perturbées par de nombreux éléments extérieurs. Par éléments extérieurs, on entend bien évidemment parler d’autres demoiselles, toutes plus mignonnes les unes que les autres, possédant toutes la curieuse aptitude à attirer le regard du héros. Dans le cas présent, le triangle est bel et bien respecté. Il possède toutefois des limites parfaitement bien définis, sans pour autant que l’on en ait fait le tour en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Mine de rien, c’est là un premier tour de force de la part de Kei Sasuga. Mais, quoi de plus normal, après tout, lorsque dès le départ l’auteure sait où aller. Seiji a beau être un peu simplet sur les bords, il a au moins le mérite de ne pas changer de prétendante comme de chemises. D’entrée de jeu, Sho nous est présentés comme étant sa dulcinée et, dans son esprit, elle le restera, même lorsque Yuki entrera dans la danse. Effectivement, c’est avant tout une amitié qui va se forger entre le jeune homme et cette dernière. D’ailleurs, la jeune fille pousse clairement son protégé dans les bras de sa cible. Elle ne trouvera le repos que quand Seiji se sera décidé à faire sa déclaration en bonne et due forme. Faut-il attendre pour cela les ultimes pages du dernier tome de la série ? Non, justement. C’est là que la mangaka fait une seconde fois mouche. Suivant une logique parfaitement réaliste, tout va ici relativement vite et l’on ne tourne pas indéfiniment autour du pot, sans pour autant ne rester qu’à la surface.

Et donc, déjà terminé ? Loin de là, puisque tout ne va pas exactement se passer comme prévu. Finis les rêves, l’horizon et le ciel plein d’étoiles pour Seiji, celui-ci va connaître son premier revers de taille, un rejet. Tristesse et déception en perspective. Quoi de plus normal, après tout. Cela dit, à quoi bon se lamenter pendant des lustres sur son sort ? Notre héros a bien compris que c’était vain et, de toute façon, en temps que bon lycéen, il peut compter sur le soutien de ses amis les plus proches. Voilà une nouvelle illustration que Kei Sasuga ne perd pas de temps en brassant de l’air et des larmes inutilement. Et ce ne sera par ailleurs pas la seule occasion où cela pourra se vérifier. S’il est bien une chose qui ne fait pas partie du vocabulaire des personnages de GE, c’est bien le fait de rester statique face à leur sort. C’est bien le cas de le dire. Il suffira d’une remarque d’Eri pour que le jeune homme se rende subitement compte de ce qu’il a gagné dans la défaite. Une amitié. Mais une amitié qui peut toujours évoluer, surtout si l’attirance est au rendez-vous. Troublé, Seiji va du jour au lendemain voir Yuki sous un autre angle (et pas seulement par ce qu’il a eu son décolleté sous le nez). C’est le genre de situation que toute personne a sans doute connue une fois dans sa vie, que ce soit de façon directe ou indirecte. Nous voilà à nouveau témoin du réalisme tangible et juste de la mangaka.
 
C’est là que débute pour notre protagoniste principal un nouvel amour naissant. Hélas pour lui et comme on le savait déjà au début du récit, il s’attaque à un morceau pas des plus simples. Yuki est, en effet, une fille qui ne dévoile jusqu’ici pas grand chose d’elle, à part son masque habituel. Un fort joli masque qui n’en demeure pas moins des plus mystérieux. Et non, la jeune fille ne souffre pas des clichés du genre. C’est réellement une jeune lycéenne qui cache un passé peu commun et certainement douloureux. Voilà une particularité de l’œuvre que l’on verra, cette fois-ci, dans le second sujet de ce dossier. Toujours naïf et de bonne volonté, Seiji va appliquer ce que Yuki lui a appris, à savoir ne pas s’arrêter à la première difficulté venue. Il s’attaque dès lors à l’obstacle et tente, comme il le peut, de conquérir la jeune lycéenne ténébreuse, qui le connaît à présent sur le bout des doigts et qui tangue entre des sentiments amicaux et ambigus. Une chose est sûre, Yuki sait parfaitement combien Seiji peut être bienveillant. Mais peut-être trop. D’où la nouvelle et grande problématique du moment. Mais cela, c’est une autre histoire que le lecteur devra découvrir par lui-même.





On a parlé jusqu’à présent de deux filles. Mais quid des autres ? Il est vrai que la troisième demoiselle qui s’affiche sur les couvertures à des arguments certains et mammaires, pardon primaires, pour chasser toute autre prétendante au trône du cœur de Seiji. Risa Onuma, de son nom, n’est en effet pas la plus vilaine de ses pairs et elle n’est pas non plus la plus réservée dès le moment où elle tombera sous le charme de notre héros. Il ne faut néanmoins pas trop la cataloguer. Onuma est à l’origine une fille qui a souffert des moqueries dû à son poids autrefois conséquent. Cela a pour conséquence de la rendre aujourd’hui peu sûre d’elle et très timide à l’encontre des gens qu’elle ne connaît pas. Très rapidement, grâce à la gentillesse et à la bienveillance d’Utsumi, le cœur pur et meurtri de cette lycéenne va s’éprendre de celui-ci. Mais, à son grand damne, son prince charmant l’est tellement, charmant, qu’il ne lui laissera aucun espoir de finir dans ses bras. Geste cruel de la part de Seiji ? Pure et simple hérésie ? Bien au contraire, il ne s’agit là que d’un choix réfléchi et plus que jamais humain et véritablement réaliste du héros. Ses pensées sont de toute façon tournées vers les deux autres filles, qui ont su s’établir dans un cœur qui n’a déjà plus de place. On voit d’ailleurs mal un garçon tomber amoureux de tout ce qu’il croise sur son chemin au quotidien.

Ceci est un énième et dernier exemple qui tende à démontrer toute la pertinence et la qualité du récit de GE. La vie est la vie. L’amour est l’amour. Combinés ensemble, le quotidien, bien que parfois banal, est explosif et extrêmement imprévisible, surtout quand on s’y attend le moins. L’amour ou d’autres sentiments ne suffisent pas à eux seuls à obtenir ce que l’on veut ou à conserver ce que l’on a. Dans le cas du titre, Seiji ne finira pas forcément avec celle que l’on veut, mais il finira obligatoirement, par les circonstances, à faire son choix, seul ou avec quelqu’un. Un bon choix ? Tout est une question de conviction.

« Si je suis avec toi... Je peux affirmer que ce sera la meilleure des fins pour moi. ».

Quelle belle phrase de finition. Oui, mais on est sur que le lecteur s’en fiche et se dit : « Purée, qui est la fille qui devient la reine assiégée sur le trône du cœur et de l’esprit de Seiji ? » Et bien, achetez la série, dirons de manière malicieuse, voire machiavélique, les auteurs de ce présent dossier (et pas de tricherie, s’il vous plaît) !
  
  
  

© Kei Sasuga / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Nitro-d

De Nitro-d, le 12 Août 2016 à 16h06

20/20

Le dernier tome a été magnifique. On a pu voir tout le monde, personne a été laissé de côté et j'ai ressenti une tristesse quand j'ai tourné la dernière page, car toute chose a une fin et je ne verrai plus ces personnages, leur humour, leurs amours, leur personnalités, tout cela va me manquer. C'était mon premier shonen qui a comme thème le romance et je n'ai aucun regret d'avoir choisi ce manga. Ceux qu'ils veulent commencer un shonen du thème romance/tranche-de-vie, foncer à acheter ce manga, une merveille :-)

rom7

De rom7 [852 Pts], le 07 Février 2016 à 16h53

Un manga tout simplement excellent ! Visuellement très joli. Avec des personnages très attachants et une constante évolution. Sans oublier des sujets assez durs.

Bref une perle a lire.

zaik

De zaik, le 26 Décembre 2015 à 00h08

Très bonne recommandation de manga-news,  ayant terminé cette serie je la conseille a tous.

damian

De damian [4646 Pts], le 14 Décembre 2015 à 15h50

19/20

un excellent dossier comme souvent et une serie que j'ai integre dans ma liste d'achat

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