Ryoichi Ikegami

Pour résumer le voyage en « Ikegamie »

                        
Ikegami est devenu avec les années un vieux briscard dans le domaine du manga. Très prolifique encore aujourd’hui malgré son âge, il a affiné au fil des années un style très académique fait de maquettage de décors photographiquement rendus et de personnages croqués dans une forme réaliste mais épurée qui évoluent dans un univers souvent brutal. Son héros, immanquablement beau et jeune, est comme une figure absolue, un champion universel, changeant juste ça et là de coiffure ou de corpulence. Depuis wounded man (et probablement bien avant), il est l’invincible personnification du mâle, d’un charme et d’une virilité sans faille faisant succomber les femmes les plus belles de toutes les nations.
Si, selon les scénaristes, Ikegami peut être associé à beaucoup de récits violents mais aussi à des scènes d’un érotisme sans fard, on retrouve aussi parfois des personnages qui se réfugient dans un amour passionné. Ikegami est capable de rendre un crime beau ou de pervertir des ambitions nobles en trahissant les personnages qui y ont rêvés.
Je regrette un peu, comme j’en ai fait état dans les résumés de ses œuvres de forts relents nationalistes, ce sous-jacent raciste, que l’on retrouve dans ces dernières œuvres et qui est peut être le fait de Buronson plus que d’Ikegami.
Enfin, on pourra reprocher ces dernières années un excès de champs contrechamps sur des visages figés et un manque graduel d’humour dans ces histoires mais il faut, je suppose, prendre ça comme un signe des temps et de l’évolution pessimiste d’Ikegami lui-même. Le monde d’Ikegami est un monde dur ou seuls les moins scrupuleux survivent.




                
Sources:
Ikegami's world database (pour les couvertures et la chronologie)
The Ryoichi Ikegami Gallery (pour diverses illustrations intérieures)
Ryoichi Ikegami: House of worship (pour une chronologie contextuelle)
Divers articles de mangazone et animerica m’ont été utiles pour l’élaboration de ce dossier, ainsi que l’indispensable « Univers du manga » de Thierry Groensteen.
     
    
Dossier réalisé par neun11septembre.