Pandemonium - Actualité manga
Dossier manga - Pandemonium

Le petit peuple du « village des difformes »


Zipher



Zipher vient du monde ordinaire, d’une terre victime de la « foudre rectiligne » qui cause la mort de la femme qu’il aime. C’est pour cette raison que le jeune homme se mettre en quête du village des difformes, lieu où ses habitants manieraient la magie et seraient donc capables de ramener sa douce à la vie.

Très joyeux et simplet, Zipher semble toutefois accentuer son côté guilleret et sa naïveté pour mieux être accepté par les villageois, ce qui fonctionnera auprès de la douce Domika, et recourir à leurs services. Mais une telle insistance ne cacherait pas quelques mystères ?


Domika



Jeune femme du village des difformes, son principal handicap est traduit par ses mains monstrueuses et peu pratiques. Domika, en accueillant Zipher chez elle, se montrera d’une douceur sans égal et se montrera touchée par chacune des actions du jeune homme, au point de développer un certain attachement pour lui. Pourtant, la quête de Zipher semble la faire souffrir, Domika étant bien consciente que son peuple n’a pas forcément tous les pouvoirs que croient le commun des mortels…

Elle vie avec Molte, une petite fille malicieuse qui a bien besoin d’attention…


Molte



Enfant vivant sous le toit de Domika, Molte se fait rapidement remarquer par son caractère espiège et son sourire qui l’est tout autant. En réalité, Molte est jalouse de l’arrivée de Zipher au village des difformes, celui-ci accaparant toute l’attention de Domika. Car si cette dernière a tendance à considérer Molte comme une petite-sœur, la fillette aimerait que Domika soit une mère pour elle…


Malsus



Cet individu est le médecin du village, et l’un de ceux qui découvriront Zipher blessé. Malsus se montrera particulièrement méfiant à l’égard du jeune homme et contrairement à Domika, lui conseillera son départ le plus rapidement possible.

Tout comme Kayoh, Malsus a grandi avec Domika, sous la tutelle d’Ainu, le chef du village.


Kayoh



Kayoh est une femme très discrète au sein du village des difformes. Elle est souvent aux côtés d’Ainu et pour cause, elle en est le garde du corps. Ce statut n’est pas anodin, Kayoh ayant grandi auprès du chef du village à l’instar de Domika et Malsus.

Bien qu’elle soit une belle femme aux formes chaleureuses, Kayoh n’est pas à sous-estimer. Quand le danger guette le village, elle va en première ligne et n’hésite pas à utiliser ses talents de guerrière pour contrer la menace.


Ainu



Chef respecté du village des difformes, Ainu fait office de véritable figure paternelle. Il a notamment pris sous son aile, dès leur plus jeune âge, Kayoh, Malsus et Domika. Cette dernière voue une adoration sans faille envers le doyen.

Ainsi, la volonté d’Ainu est de protéger à tout prix les siens. C’est ainsi qu’il se montrera ferme et peu accueillant envers Zipher, n’hésitant pas à lui révéler que les habitants du village n’ont aucun pouvoirs…


Cosith



Ce colosse peu bavard est le second garde du corps d’Ainu. Comme pour Kayoh, il a une force redoutable et l’utilise pour protéger le village des difformes. Il est très proche et complice de Kayoh, si bien qu’il ne serait pas impossible que de forts sentiments existent entre les deux.


Brow



Ce jeune enfant du village fait partie d’une bande un peu turbulente mais contrairement à ses amis, Brow est assez timide. Il développera une curiosité envers Zipher et ses feux d’artifice, si bien qu’il fera une bêtise susceptible de mettre en jeu sa propre vie et la stabilité du village…


Une œuvre sur la différence


La différence est un thème particulièrement en vogue en ce moment, dans les mangas à forte dimension sociale. Les choix récents de l’éditeur Akata sont un excellent exemple, citons alors Le Mari de mon Frère ou Perfect World, deux œuvres qui traitent de l’acceptation des différences à leur manière. Pandemonium exploite aussi cette thématique mais sur un ton encore différent, en se présentant d’abord comme un conte fantastique et offrant ce fameux thème en guise de seconde lecture, mais une lecture qui saute facilement aux yeux.

Dans l’œuvre de Shô Shibamoto, le monde est scindé en deux : d’un côté le commun de mortels, un univers que l’on sait frapper par les désastres d’une mystérieuse « foudre rectiligne », et ce l’autre les « difformes », ceux qui habitent dans un village isolé et qui seraient les responsables de ces catastrophes. Mais en faisant le choix audacieux de ne pas donner des origines à tous les mystères de l’intrigue, ce que certains pourront aussi considérer comme un défaut de l’œuvre, le mangaka oriente son récit sur la découverte de Zipher de sa nouvelle destination, des découvertes sur ces mystérieux habitants et sur l’hostilités qui marquent les deux peuples mutuellement. Assez vite, on comprend que l’univers de Pandemonium peut être mis en parallèle avec notre propre monde. La société d’où vient Zipher serait le parallèle à la nôtre tandis que le « village des difformes » pourrait symboliser toutes ces personnes différentes d’une norme imposée, des individus qui se méfieraient de manière logique du commun des mortels afin de simplement vivre dans leur propre harmonie.




Alors, sur les premières pages, notre méfiance est à l’égard de ces individus différents, ceux qui n’acceptent pas vraiment Zipher parmi les leurs, lui qui paraît si innocent. La suite du récit se veut alors moins manichéenne et dresse un constat finalement triste où dans un tel climat, chacun doute de l’autre et la notion idéale d’humanité ne trouve pas de sens. Zipher se joue presque de ses hôtes en cherchant à exploiter les pouvoirs qu’il soupçonne chez eux (symbole des préjugés que l’on peut avoir chez ceux que l’on connait moins), tandis que les habitants du village redoutent simplement qu’un être de l’extérieur, du commun des mortels qui les jugent et qui pourraient vouloir leur déclin, s’installe trop longtemps parmi eux. Le dernier arc du récit, si on ne le voyait pas venir au début de l’œuvre, amplifie la vision du monde de l’auteur jusqu’à aboutir à une morale beaucoup plus optimiste, concluant Pandemonium tout en laissant de côté quelques grands mystères de la série.

Finalement, par ce climat hostile souvent dépeint et toujours utile au contexte du récit, le lecteur peut difficilement cacher ses émotions. Il se prend d’empathie pour Zipher avant de le trouver sans gêne, puis finit par vouer une compassion pour les habitants du village qui semblent avoir raison de se méfier. Le tableau que dresse l’acte final de la série va dans ce sens et nous donnerait presque un coup de poignard à la vision d’une communauté d’être différents maltraités, eux qui ne chercheraient pas violence mais simplement à vivre en paix.

Alors, si Shô Shibamoto traite de la différence, il laisse le soin à chacun d’interprété son univers à sa façon, montrant simplement le village des difformes comme des êtres victimes de leurs divergences physiques et des idées-reçues qui circulent sur eux. Le mangaka ne cherche pas vraiment à ouvrir un débat ni à dénoncer, sa volonté étant de pointer du doigts une haine qui n’a pas lieu d’être entre humains.
  
  
  


© 2014 PANDEMONIUM / SHÔ SHIBAMOTO / Shogakukan

Commentaires

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Aliocha

De Aliocha [237 Pts], le 27 Avril 2017 à 10h49

Ravie qu'un éclairage soit donné sur ce dyptique inclassable, que j'ai personnellement adoré. Beau boulot !

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