Dossier Japan Touch 2011 - - Partie 2

Espace vente

Première constatation physique en arrivant sur les lieux : la progression d'une convention se remarque avant tout par l'évolution de sa zone de stands. Forte d'un espace de vente beaucoup plus grand (mais encore plus propice aux embouteillages), la Japan Touch 13 fut renforcée par une foule de nouveaux exposants venus de France voire d'ailleurs...

Stands pro

Tout comme en 2010, la franchise Gibert Joseph et son enseigne du centre-ville Lyonnais avaient l'exclusivité (presque) totale des ventes de manga sur le salon. Situé non loin du lieu des dédicaces d'Izumi Tsubaki et Shin'ichi Sakamoto, le magasin était l'unique fournisseur des différentes œuvres des deux auteurs, constituant ainsi un carrefour incontournable pour les visiteurs. Mais la librairie amena pour l'occasion une très grande partie de son stock de mangas neufs et (surtout) d'occasion, ainsi qu'un rayon de dvd particulièrement bien fourni. Il fallait se lever de bonne heure pour ne pas voir les plus grandes raretés passer sous son nez !

Toute la production du manga était donc sous l'empire de Gibert Joseph. Toute ? Non ! Car un petit éditeur gaulois résistait encore et toujours à l'envahisseur... il s'agissait du stand d'Head Trick, global manga au succès grandissant sur Internet, et venant ici se présenter en version papier et au travers de nombreux goodies. Les deux auteurs de la série firent également le déplacement pour aller à la rencontre d'un nouveau public, sans oublier la présence du héros lui-même, en chair et en os, incarné par un cosplayer officiel, lançant quelques défis aux visiteurs ! Notre rédacteur Koiwai semble même en avoir fait les frais, comme l'atteste l'un de ses récents billets sur notre blog.

La Japanimation était également bien représentée grâce aux célèbres coffrets proposés par Déclic Collection et disponibles sur Manga Distribution. Déjà habitué aux lieux, l'exposant proposait également quelques goodies et reproduction de sabres japonais, article toujours aussi populaire en convention malgré les problèmes de sécurité encourus.

Goodies

Gardons un pied dans le monde des produits dérivés, avec la présence de deux stands proposant une imposante offre de goodies. Cependant, s'ils se ressemblaient en quantité, la qualité était bien plus inégale : si l'un proposait des produits décents, l'autre affichait clairement des produits contrefaits, véritables pièges pour acheteurs peu avertis. Gare où vous mettez les pieds !

Pour le reste, bien d'autres stands se partageaient le marché des autres produits dérivés. Les peluches semblaient être le produit phare de 2011, avec, la aussi, une origine plus ou moins douteuse selon les étals. D'autres exposant exhibaient fièrement posters, taies d'oreillers et autres tapis de souris illustrées d'héroïnes manga dévêtues ou généreusement garnies au niveau mammaire... Eh oui, l'otaku n'a pas toujours très bon goût ! Mais ces articles ont-ils vraiment besoin de tant d'exposition, dans un salon se voulant familial et grand public ?

La communauté créatrice

Fidèle à son esprit humain, la Japan Touch laisse encore une belle part aux créateurs amateurs, assez bien représentés au sein du salon. Toutefois, on notera là encore un découpage assez peu logique des lieux. Tandis que les dessinateurs furent excentrés dans un espace dédié, l'espace mode était quant à lui bien moins délimité, se mélangeant avec les autres stands de goodies. Toutefois, cela n'empêcha pas de découvrir quelques belles surprises...

Amateurs / Fanzines

Déjà présent les années précédentes, Dimitri Lam fit son retour dans le festival avec un stand remis à neuf. L'auteur dijonnais, à qui l'on doit Josh et Delirium, vint présenter ses œuvres, notamment au travers de quelques panneaux détaillant quelques planches et décrivant ses méthodes de travail. D'autres jeunes auteurs participèrent à l'évènement pour se faire connaitre, en dévoilant leurs histoires originales ou dérivées de séries existantes, en manga ou en light novels. Des jeunes exposants qui ont parfois tout des "grands", en présentant des artbooks et offrant même quelques dédicaces à leurs nouveaux lecteurs fraichement conquis.

Pour d'autres, la Japan Touch est avant tout l'occasion de se retrouver entre fans en proposant quelques illustrations et accessoires dérivés de leurs univers favoris et conçus presque artisanalement. Allant de l'artistique au burlesque, chaque œuvre est un moyen pour ces auteurs de partager leur passion. Au détour d'un stand, nous noterons également un hommage appuyé à Shingo Araki, disparu quelques jours plus tôt, avec quelques illustrations de fans pour nous rappeler tout son talent...

Mode

Bien que discrètement situés dans un coin du festival, les stands dédiés à la mode japonaise ne se sont pas fait oublier, proposant un florilège surprenant de nombreuses créations. L'espace faisait preuve d'une certaine hétérogénéité, tant dans les tendances représentées que dans les différents produits proposés. Nous noterons tout de même une diminution du nombre d'articles vestimentaires (T-shirts, robes, corsets,...) au profit de petits accessoires sans doute plus accessibles pour les porte-monnaie des visiteurs. Des petits bijoux faits main aux chapeaux, en passant par une galerie d'artifices dédiés au cosplay ou à l'habillage de poupées, il y avait de quoi faire quelques folies !

Parmi les différents créateurs présents sur le salon, deux d'entre eux eurent l'honneur d'un défilé de mode organisé sur la scène principale, à l'instar des prestations de la Japan Expo. Le public installé pour les évènements suivants découvrit ainsi quelques modèles particulièrement réussis, mais que l'on n'imagine sans doute pas à la portée de toutes les bourses. La Japan Touch, c'est aussi une part de rêve !

Quelques enseignes plus professionnelles complétèrent le tableau, proposant une large gamme de T-shirts ornés de célèbres personnages de japanimation, ou plus simplement ancrés dans un esprit "nipponisant". Parmi les mouvances souvent représentées sur les salons, une nouvelle mode commence petit à petit à s'imposer sur les différents stands : la culture geek et retrogaming. Certains créateurs se sont par exemple amusés à proposer quelques effigies de stars du jeu vidéo dans leur aspect pixélisé d'antan... Le geek, c'est chic ? C'est ce que l'on pourrait croire au travers des stands suivants...

Jeux vidéos

Bien loin de l'effervescence d'une Japan Expo et de son affluence d'éditeurs vidéoludiques imposante, la Japan Touch n'a néanmoins pas à rougir de son espace jeu vidéo, ayant pris une certaine ampleur cette année, au point de disposer d'une scène dédiée ! Vous jouerez bien une nouvelle partie ?

Gaming Center

Cette expansion de l'espace jeu vidéo est due à l'enseigne Game Spirit, centre d'arcade et de jeu en ligne sur Lyon, proposant cette année l'organisation de l'European Street Battle au sein de la convention. C'est ainsi que fut hissée une grande scène ornée de deux bornes d'arcade, pour proposer tout au long des deux journées une succession de tournois sur différents jeux de combat. Mais l'on peut douter de l'utilité d'une telle exposition, pour diverses raisons. D'une part, cette scène jeu vidéo empiétait sur l'espace de la scène principale, qui aurait pu accueillir de manière correcte bien plus de monde sans elle. Même si les affrontements numériques ne provoquaient que peu de nuisances sonores, quelques interférences entre les deux spots évènementiels ont pu être ressenties. D'autre part, on peut douter du fait que le public s'intéresse pendant deux journées à rester assis dans une tribune pour voir d'autres personnes jouer devant lui, d'autant que l'animation par un commentateur ne semblait pas très importante. Toutefois, l'espace connut quelques pics d'affluence au cours du week-end.

Rassurez-vous, il était bien sûr possible de s'essayer soi-même à une multitude de jeux, sur bornes d'arcade comme sur consoles. Outre quelques jeux stars logiquement représentés, on notera la présence de quelques perles, notamment un énigmatique Puzzle Bobble aux couleurs d'Azumanga Daïoh ! En revanche, l'espace semblait avoir été laissé à l'abandon et les joueurs livrés à eux-mêmes. Il en ressort un certain manque d'ambiance, et l'habituelle effervescence des coins vidéoludiques était ici plus discrète... Cela avait néanmoins le mérite de ne pas générer de longues files d'attente pour profiter des différents jeux. Un mal pour un bien ?

Les jeux musicaux furent quant à eux les grands délaissés de 2011. Isolés dans un coin loin de la fréquentation des bornes d'arcades, les quelques consoles offrant du DDR, du Guitar Hero ou du DJ Hero paraissaient très discrètes. Bon nombre de visiteurs ont du sans doute occulter cette partie des activités !

Stands affiliés

Profitant de l'aura d'une zone vidéoludique en pleine progression, certains stands de vente se consacrèrent à cette mouvance en proposant de nombreux jeux et produits dérivés, à commencer, bien sur, par Game Spirit, joignant le commercial à l'aspect découverte. Au sein des étals de ces différents exposants, il était ainsi possible de faire quelques bonnes affaires, qu'il s'agisse d'articles en import, devenus introuvables ou à des prix défiant toute concurrence.

La culture des jeux vidéos s'accompagne de sa propre gamme d'accessoires : figurines, t-shirts, sacs et autres pantoufles, tout était disponible pour marquer son identité de gamer. En élargissant le point de vue, les différents exposants s'orientèrent également vers une culture geek plus globale, avec de nombreux produits issus notamment de Star Wars ou d'autres productions cinématographiques. Mais n'étions-nous pas à la "Japan" Touch ? Il est temps de rétablir l'identité du salon en nous tournant vers les produits asiatiques...