Antimagia - Actualité manga
Dossier manga - Antimagia
Lecteurs
17/20

L'héritage de souvenirs selon Aiya Kyû


L’histoire de bêtes anciennes de Kyû Aiya prend du sens à partir du moment où la mangaka parle d’une deuxième idée qui marquera tout le deuxième acte du récit : le temps. Cette idée est présente sous différentes formes dans Antimagia mais globalement, la volonté de la série est de parler de cette notion pour évoquer le temps passé qui ne devrait être oublié, l’Histoire globale devant impacter sans arrêt le cours du temps, et donc l’époque présente. Si cette volonté peut facilement déboucher sur un traitement philosophique, il ne faut pas non plus chercher trop loin dans Antimagia qui ne pousse pas non plus à la réflexion, mais insiste simplement sur le fait que l’héritage du passé est important. Tout se rapportes aux époques anciennes dans l’œuvre, à commencer par la transformation qui impacte ces animaux qui prennent la force de créatures des ères jurassiques et préhistoriques, où tout simplement le fait que le prince Lucas perde progressivement les souvenirs de son enfance, un drame qu’il impactera énormément sa psychologie puisque le caractère du jeune homme évoluera au fil des souvenirs perdus.

Mais sur son dernier acte et notamment dans l’affrontement contre le réel antagoniste –antagoniste que nous ne développerons pas histoire de laisser un maximum de surprise- le message de la mangaka diffère légèrement et celle-ci met en garde contre un trop grand attachement au passé au point de rester enfermer dans une époque révolue. Le développement aurait pu aller bien plus loin si la série avait duré quelques volumes supplémentaires mais il n’en est rien. Le fameux antagoniste, voulant ancrer dans le présent un passé lointain, s’oppose au prince qui lui n’hésite pas à sacrifier les années qui sont derrière lui pour aller de l’avant. L’idée aurait aussi pu concerner le refus de passer à l’âge adulte, il est donc dommage qu’Antimagia soit resté totalement superficiel dans le développement de ses idées, ne faisant donc que présenter des notions pour justifier quelques mécaniques de l’intrigue.





Une écriture parfois laborieuse


A lire les premières parties de ce dossier, tout porte à croire qu’Antimagia est une série courte mais finalement intéressante par ses idées, ou au moins divertissante par ses concepts. Malheureusement, la série de Kyû Aiya souffre de nombreux défauts. On ne lui reprochera pas tant le changement soudain de cap, le revirement de l’intrigue qui survient à la fin du premier opus puisque cela permet un renouveau total de l’intrigue, sans compter que les premiers chapitres pouvaient simplement être assimilés à une phase de développement. Finalement, les lacunes d’Antimagia viennent de l’écriture du scénario, relativement bancale, qui laisse croire que si la mangaka avait des idées en tête dès le début pour gérer son histoire, elle n’a pas bien su anticiper ni les développer de manière efficace. Le deuxième tome marque l’arrivée d’enjeux dans la série mais aussi de certaines révélations autour de la magie ancestrale qu’est Antimagia, des informations qui vont impacter le prince qui se trouvait pourtant avec une psychologie nettement différente dans les premiers chapitres. De l’être froid et presque cruel, nous passons à un jeune héros qui se bat pour les siens… Si cela peut être dû au fait qu’Antimagia lui fasse perdre ses souvenirs et, logiquement, sa personnalité première, c’est assez léger et on soupçonne avant tout l’autrice de ne pas avoir su écrire correctement son protagoniste sur les débuts de l’œuvre.

Viennent ensuite les rebondissements et les grandes révélations de l’œuvre. Au terme du second volume, on comprend globalement où Kyû Aiya a voulu aller, quelles étaient son intention pour traiter l’intrigue des homo cornu et d’Antimagia, et le tout aurait pu se dérouler de manière crédible avec un ou deux tomes de plus dans le récit. Le problème, c’est toute cette phase qui relève de l’affrontement final tient sur un seul tome alors que les informations données, tellement dense, auraient mérité des chapitres supplémentaires. On se retrouve ainsi avec un volume final qui joue toujours dans la précipitation : les rebondissements se succèdent et se justifient de manière grossière, comme des évidences alors que les résonnements rapidement donné relèvent plus de l’absurdité qu’autre chose, et c’est un réel problème lorsque cela nous empêche de vraiment comprendre ce qui se déroule sous nos yeux. Viennent ensuite les soucis classiques à ce genre de fin précipitée : l’ennemi change de nature par un simple discours, permettant à l’œuvre de s’achever d’un claquement de doigt…

Il convient que ces défauts ne sont pas propres à Antimagia, on les retrouve dans moult séries fantastiques qui ont dû se conclure le plus vite possible. Mais dans la série de Kyû Aiya, le bémol est plus embêtant puisque cette phase d’incompréhension marque un tome entier sur deux, soit la moitié de la série… Difficile alors de passer outre et au final, c’est un goût bien amer qu’Antimagia laisse en bouche sur le plan narratif.
  
  
  


© 2011 by Kyu Aiya / MEDIA FACTORY, Inc.

Commentaires

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Yuminekoi

De Yuminekoi [2120 Pts], le 12 Février 2017 à 15h31

17/20

merci, Une série qui avait du potentielle dommage que les 2 volumes soit aussi différents, mais heureuse de retouver le travaille de l'auteur avec The Rising of the Shield hero. Thank you.

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