Daisy - Lycéennes à Fukushima - Actualité manga
Dossier manga - Daisy - Lycéennes à Fukushima
Lecteurs
19/20

Présentation



L'histoire


Fumi, Moe, Ayako, Mayu. Quatre lycéennes assez différentes et quelque part complémentaires, qu'une forte amitié lie, à tel point qu'elles ont monté ensemble un club de musique supervisé par la prof Nacchan, et où elles s'entraînent sous leur nom de groupe, Daisy.

Tout va bien pour elles, elles vivent leur quotidien dans une certaine insouciance... jusqu'au jour où tout bascule, car elles ont eu le malheur de vivre à Fukushima. Le séisme du 11 mars 2011 puis, surtout, la catastrophe de la centrale de Fukushima Daiichi quelques jours plus tard, balaient soudainement leur bonheur insouciant et leurs certitudes envers l'avenir. Alors que nombre de personnes ont disparu dans le tsunami, les 4 amies ont eu la chance de survivre, mais sont loin d'être sorties d'affaire pour autant. Un mois et demi après la catastrophe de la centrale, beaucoup de monde a encore peur de sortir. La radioactivité a contaminé les terres, les parents n'osent pas laisser leurs enfants jouer à l'extérieur, les déménagements loin de la région se multiplient en laissant derrière les souvenirs et des villages alentours déserts, et ceux qui restent portent des masques. Fumi, elle, a toujours peur de sortir dehors, mais à l'aube de sa dernière année lycéenne, elle sera bien obligée de retourner au lycée. Sur place, ses trois amies l'attendent, prêtes à la soutenir et à repartir ensemble sur un élan optimiste. Elles redonnent vie à leur groupe Daisy, veulent croire en l'avenir... à moins que la réalité ne les rattrape.



La genèse du manga


Tout démarre un an et demi après le drame de mars 2011. Alors que rien n'est réglé, les médias, dont la télévision, parlent de moins en moins de ce qui s'est passé, esclaves d'une politique du silence entretenue par les hautes instances. La mangaka Reiko Momochi, elle, continue de s'interroger sur cette catastrophe encore très récente et impossible à oublier. C'est à cette période qu'elle tombe sur « Pierrot », un roman de Teruhiro Kobayashi, Darai Kusanagi et Tomoji Nobuta évoquant ce problème et faisant naître chez la mangaka le désir d'aborder cela dans un manga, d'autant que son propre père, alors déjà décédé, était lui-même originaire du département de Fukushima, et plus précisément de la ville de Koori.

Mais c'est une œuvre nourrie par la dure réalité qu'elle souhaite offrir aux lecteur, et dans ce cadre, elle s'implique beaucoup dans un important travail de recherches et de rencontres, recueillant les témoignages de nombreux étudiants de la région de Fukushima, ainsi que de leurs parents, de leurs enseignants et des habitants. Dès l'été 2012, elle se rend dans les villes de Fukushima et de Nihonmatsu pour recueillir les informations nécessaires : comment les habitants vivent depuis la catastrophe qui a eu lieu plus d'un an auparavant. Elle a même gardé contact avec certains d'entre eux par la suite, et est ensuite retournée à Fukushima pour prendre des photos.

Les personnage de Daisy sont évidemment inventés, mais leur existence, leurs émotions, leur vécu, leur détresse, sont nés de la synthèse des nombreux témoignages réels recueillis par l'autrice.


Daisy au Japon


C'est peu de temps après, à l'automne 2012, que Daisy - 3.11 Joshikôseitachi no Sentaku démarre sa prépublication chez Kôdansha dans le magazine Dessert, qui a également accueilli, entre autres, Double Je, Le Garçon d'à côté ou Ma gamine, la fac et moi. L'oeuvre s'achève quelques mois plus tard, à l'été 2013, après 8 chapitres.

Les deux tomes reliés qui composent la série sont parus en mars et août 2013.

Reiko Momochi déclare dans sa préface du tome 2 que son manga a provoqué des réactions très diverses. Certains lui ont dit qu'elle abordait le sujet de la radioactivité trop tôt, d'autres lui ont dit au contraire que c'était trop tard, mais elles retient surtout la majorité des messages de la jeune génération lui affirmant avoir été marqués et vouloir en savoir plus sur la situation à Fukushima.



La série en France


En France, la série débarque sous le nom Daisy – Lycéennes à Fukushima en mai 2014 dans le jeune catalogue des éditions Akata, pour s'achever en juillet de la même année.

Quand on connaît l'engagement écologiste et anti-nucléaire d'Akata, aucun étonnement de voir débarquer une telle série chez cet éditeur qui, déjà à l'époque de sa collaboration avec Delcourt, avait bâti un catalogue cohérent où les œuvres de ce type se faisaient écho : Inugami, Les fils de la terre, Tajikarao, Global Garden... ne sont que quelques exemples.

En tout cas, l'éditeur, à son échelle, a mis les bouchées doubles pour porter l'oeuvre, avec une communication engagée, la réalisation de badges offerts à Japan Expo... si bien que l'oeuvre a plutôt facilement acquis une certaine notoriété : succès critique, et un succès public qui se poursuit, puisqu'encore aujourd'hui ce court récit en deux tomes reste une vente constante pour l'éditeur.

Il faut aussi signaler que l'oeuvre a été servie dans une jolie édition, avec notamment une excellente traduction de Ryoko Sekiguchi et une excellente plus-value sur les postfaces.
En effet, le premier volume contient une belle postface de 7 pages signée Karyn Nishimura-Poupée, correspondante au Japon pour l'AFP, qui couvre la catastrophe et ses conséquences depuis le début et se veut très engagée contre le nucléaire et les mensonges du gouvernement nippon, encore aujourd'hui. Au fil de ces 7 pages, elle livre une synthèse remontée de la situation après la catastrophe, de l'ambiance, des doutes des habitants, de la vie des enfants à Fukushima, du problème des terres irradiées, tout en soulignant l'importance de chercher des solutions et des alternatives au nucléaire en arrêtant de se voiler la face sur se fléau.
Le tome 2, quant à lui, comporte aussi une postface engagée de 7 pages signée Michel et Bernadette Prieur. Le premier est professeur de droit de l’environnement, président du Centre international de droit comparé de l’environnement et directeur de "La Revue Juridique de l’Environnement". La deuxième, son épouse, pratique l’agriculture sauvage en Limousin, et est la traductrice des œuvres de Masanobu Fukuoka : « La révolution d’un seul brin de paille » (Éditions Trédaniel, 1984) et « Semer dans le désert » (Éditions Trédaniel, août 2014). Ensemble, ils délivrent un texte qui donne beaucoup à réfléchir sur la situation du nucléaire et les mensonges des politiques, et cela autant au Japon qu'en France et dans d'autres pays .

Fort de tout cela, Daisy – Lycéennes à Fukushima fut en lice pour le Prix Tournesol 2015 de la BD écologique, et a également été nominé dans la sélection shôjo du Prix Mangawa 2015, prix organisé par la librairie L'ange bleu et décerné par des adolescents de 11 et 18 ans.


Notons que, depuis, Daisy s'est aussi fait connaître dans d'autres pays, par exemple en Allemagne où sa publication a démarré en février de cette année.
  
  
  


© Reiko Momochi, Teruhiro Kobayashi, Darai Kusanagi, Tomoji Nobuta / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Theranlove2

De Theranlove2 [4047 Pts], le 15 Mars 2016 à 11h56

19/20

Merci pour ce très beau dossier qui représente très bien la série. Sa a été un véritable plaisir de le lire, il a d'ailleurs réussi à refaire monter les larmes que j'avais déjà eu à la lecture de l'oeuvre.

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