Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 07 Mai 2024
Le catalogue yaoi des éditions Hana a accueilli, en février dernier, Tomorrow May Be Love (aussi orthographié "Tomorrow Maybe Love"), la toute première oeuvre professionnelle d'une mangaka nommée Machi Yamashita. Egalement intitulé au Japon "Ashita Ai kamo Shirenai" (dont le titre international est une traduction très fidèle), il s'agissait initialement d'un récit en cinq chapitres prépublié là-bas dans le magazine Gateau des éditions Ichijinsha en 2022, avant de paraître, le 13 mai de cette même année, en un unique volume agrémenté d'un chapitre épilogue de dix pages, pour un total d'environ 170 pages. Mais plus récemment, l'oeuvre a eu droit à de nouveaux chapitres dans son pays d'origine, jusqu'à connaître là-bas un deuxième volume sorti le 14 mars dernier. les éditions Hana étant généralement assez fidèles à leurs mangakas, on imagine que ce tout récent tome 2 sera, lui aussi, proposé en France plus tard.
Cette histoire commence par nous immiscer auprès de Nagi Kitagawa, jeune garçon qui vient tout juste d'arriver à l'université et qui décide d'intégrer le club de musique folk de la fac. Rapidement, ce jeune garçon un peu réservé et sans expérience y fait la connaissance de Yuu Yamasaki, étudiant plus mur, plus classe, dont il s'éprend très vite, d'autant plus que celui-ci est aussi son voisin de palier, et que Nagi a alors pris l'habitude de le raccompagner jusqu'à chez lui quand il a trop bu lors de soirées (ce qui arrive souvent) ! Se disant que ses sentiments naissants sont sans espoir tant Yuu semble populaire, le peu confiant Nagi se contente alors,à chaque fois qu'il le reconduit chez lui alors qu'il est ivre, de s'endormir à côté de lui sans que le principal concerné ne s'en rende compte. Mais évidemment, les choses ne vont pas en rester là...
Sans avoir l'ambition d'être spécialement original, le tout début de ce récit affiche quelques promesses intéressantes: le cadre du club de musique folk semble avoir de quoi apporter une belle ambiance au titre, une petite galerie de personnages secondaires se met vite en place en promettant d'animer pas mal les pages... alors forcément, une fois le volume referme, il y a une part de déception puisque, tout compte fait, Machi Yamashita ne fait absolument rien de ces quelques éléments qui auraient pourtant pu amener à son récit un petit peu plus d'unicité.
On se contente alors de suivre une histoire très banale, sans personnalité particulière, que ce soit dans les dessins propres et agréables mais sans réelle étincelle, et dans l'intrigue cousue de fil blanc où tout va plutôt très vite. Mais attention, car Tomorrow May Be Love n'est pas du tout mauvais pour autant: concrètement les deux personnages principaux restent plutôt mignons à observer, entre leur façon de passer beaucoup de temps ensemble en ressentant du plaisir, leur façon de se regarder souvent avec un peu de trouble et de gêne, la façon dont le lectorat peu comprendre qu'ils sont attirés l'un par l'autre rien qu'en les regardant... Mais simplement, il n'y a rien de bien original ni de marquant. La lecture se suit sans déplaisir mais est oubliée sitôt le volume refermé, donc espérons que le tome 2 amènera un peu plus d'unicité et de profondeur à tout ça !
Côté édition, c'est très correct: la jaquette reste très fidèle à l'originale japonaise, la traductrice Laurie Asin livre un travail fluide malgré une tendance à trop conserver les suffixes japonais (ce qui donne un côté très "fantrad", malheureusement), le lettrage est assez propre, et le papier ainsi que l'impression sont d'une qualité tout à fait correcte.