Neon Genesis Evangelion : Critiques

Evangelion...cette série a déchaîné les passions en son temps, longtemps elle fut considérée comme une série phare de l'animation, comme une référence, voir comme un chef d’œuvre, elle a fait couler beaucoup d'encre, nombreux ont été ses fans, mais nombreux furent ses détracteurs également.

Le titre est un cas à part dans le monde du manga ; à la base il s’agit d’une série animée du remarquable studio Gainax, déjà créateur de la superbe série Nadia ; Evangelion rencontra un succès hors du commun, au Japon notamment, mais également à l’étranger. Série marquante, profonde et complexe, elle a provoqué nombre de débats, en particulier en ce qui concerne sa fin qui a déplu à beaucoup (à tous ?)

Yoshiyuki Sadamoto (Nadia) designer des personnages de l’animé décide de reprendre le titre en manga, qui une fois n’est pas coutume vient après l’animé.

L’histoire étant en tout point identique, elle reprend tous les éléments de l'animé, on y retrouve tous les personnages, les mêmes événements dans le même ordre...la seule différence, en défaveur du manga, est qu'elle simplifie de nombreux points, ne s'attardant pas sur certains évoqués dans l'animé, mais prenant le parti de davantage développer la conclusion...un peu sous forme de rédemption de cette fin qui a tant déçue.

Ce qu'on attendait surtout de ce manga, reprenant peut être l'animé le plus célèbre de sa génération, c'était surtout des éclaircissements sur certains points obscurs, car il faut reconnaître que les délires méta psychologiques partaient parfois très loin.

Yoshiyuki Sadamoto aurait pu prendre le parti de faire évoluer les personnages à sa guise, dans les directions qu'il souhaitait puisqu'il est ici le scénariste du manga, mais il n'en fera rien et restera scrupuleusement fidèle à l'animé au lien de s'en éloigner quelque peu.

On retrouve donc Shinji, adolescent égoïste et dépressif, perdu dans un monde post apocalyptique, où l’humanité a failli être exterminée…il se retrouve malgré lui contraint de piloter une sorte de robot organique pour le compte d’une organisation dirigée par son père, qui l’a abandonné il y a quelques années pour affronter des créatures sorties de nulle part appelé « Anges ».

Tout cela paraît confus, mais peu à peu quelques éléments viendront éclairer les nombreux points obscurs, mais certains resteront définitivement obscurs, et ceux qui étaient venus chercher des réponses qu'ils n'avaient pas dans l’animé n’obtiendront pas plus d’informations.

Dans un premier temps le manga est davantage centré sur l'action, les réflexions plus profondes viendront plus tard. Et dans les premiers tomes, il faudra s'accrocher, car on sera vite perdu, un peu à l'image de Shinji qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Mais les personnages sont suffisamment riches et bien traités pour qu'on s'attache à eux. De plus on trouvera de nombreuses sous intrigues qui vont apporter une grande richesse à ce titre déjà complexe.

Le dessin ne dépaysera pas les connaisseurs de l’animé, Sadamoto en étant le designer des personnages, le trait reste le même, seuls les décors en pâtissent quelque peu, cela fait un peu vide par moment. Cependant l'auteur nous gratifiera à de nombreuses reprises de planches absolument superbes.

Le manga a énormément souffert du rythme de parution absolument surréaliste : seize ans pour sortir les quatorze tomes...on n’avait jamais vu ça ! Mais maintenant que la série est terminée, lire l'ensemble du manga en une fois devrait se révéler une expérience fort enrichissante et passionnante !

Une grande série qui a mal supporté le temps.

A noter que la première édition de Glénat, outre les affreuses couvertures cartonnées, voit des pages inversées en début de tome.