Neon Genesis Evangelion - Perfect Edition Vol.2 : Critiques

Shinji parvient à composer entre sa vie de lycée et son statut nouveau de pilote de l'Eva-01. Malgré ses performances, il ne suscite aucune réaction de la part de son père. Alors, quand le garçon apprend que son géniteur donne plus d'intérêt à Rei qu'à son enfant, une déception se mêle à une forme de curiosité. Qui est vraiment la pilote de l'Eva-00, si indifférente et froide ? Pris par ces doutes, Shinji va peiner contre un nouvel Ange, tandis qu'un troisième pilote est sur le point d'entrer en scène...

Dans ce deuxième tome de la perfect edition, compilant les volumes 3 et 4 de la numérotation d'origine, les éléments phares de la série initiée par Hideaki Anno continuent de se mettre en place. Fidèle à la trame d'origine, Yoshiyuki Sadamoto explore avec une grande densité visuelle une intrigue qui oscille entre un classicisme schématique des séries de robots géants, et une profondeur en ce qui concerne les personnages, et notamment les dilemmes qu'ils rencontrent. Aussi énervant qu'il ait parfois été dans le premier volet, Shinji montre ici bien plus de richesse sans se fermer dans son rapport à son paternel, là où Rei elle aussi se dote d'une plus grande humanité au contact du garçon. Dans cet ordre d'idée, l'entrée en scène d'Asuka est aussi clichée que réussie : La jeune fille est un véritable archétype, mais le récit parvient à la nuancer quand il faut. Mais, surtout, c'est sa relation avec Shinji qui a le mérite de vite progresser et ne reste jamais sur un statut quo. L'aventure croisée de ces trois pilotes, faisant face à leurs faiblesses, va donc bon train, et il est assez admirable aujourd'hui de voir que ces interactions n'ont pas pris une ride alors qu'elles correspondent à des schémas narratifs maintes fois vus et revus plus de 25 ans plus tard.

Evangelion poursuit donc sur sa routine, traitant ses personnages tantôt par son côté tranche de vie scolaire, et tantôt par ses affrontements contre les Anges où se joue l'avenir du genre humain. Une véritable alchimie bien maniée par le dessinateur qui reprend les tons de l'anime tout en mettant sa propre patte visuelle, ce qui aboutit à des séquences d'action véritablement saisissantes. Que l'on soit sur un combat désespéré ou un affrontement plus excentrique comme la fameuse séquence de la chorégraphie coordonnée entre Shinji et Asuka, chaque duel offre un spectacle qui mérite d'être apprécié sur le format perfect.

A côté, on sent bien que nous sommes encore sur une certaine mise en place, notamment par les liens entre personnages secondaires qui s'étoffent, et quelques pistes de scénario qui ont le mérite de titiller notre curiosité. Pour un nouveau lecteur, l'envie d'en savoir plus a de quoi être piquée, preuve que le manga Evangelion a de quoi conquérir un nouveau public, d'autant plus que le trait de son auteur n'a pas vraiment vieilli, même s'il garde un cachet typique des années 90.